Le Président Bassirou Diomaye Faye est interpellé sur la « mauvaise » gestion de l’eau au Sénégal. Le coordonnateur du Forum social sénégalais (FSS), Mamadou Mignane Diouf, chiffre les pertes à 15 milliards de francs CFA. Le Groupe Suez, attributaire du contrat de production et de distribution d'eau potable au Sénégal, est au banc des accusés, souligne L’AS.
« Avec son système de management, il y a un pillage systématique de la Sen’eau par le Groupe Suez car dans le modèle, c’est bien Suez qui effectue tous les services pour sa filiale sénégalaise, qui lui paye en retour tout travail effectué. Par exemple, dans les missions d’assistance technique que le groupe Suez se charge de faire par ses multiples assistants techniques qu’il envoie en mission à la Sen’eau, tout au long de l’année avec cependant une faible valeur ajoutée pour l’entreprise comme si au Sénégal nous n’avions pas de ressources humaines », regrette Diouf.
Entre autres griefs, ce dernier remet en cause « la vente à la Sen’eau et la maintenance de ses propres logiciels (AAR-SEN’EAU, GORDON, etc.). Le coordonnateur du FSS en veut pour preuve que « le logiciel de la gestion-client a coûté plus de 2 milliards au profit du Groupe Suez ».
Il dénonce aussi « le système de quasi-monopole » de l’affermant sur « la vente de matériels, de produits et d’intrants, qui entrent dans le traitement de l’eau ». Ce qui lui permet, fulmine Mignane Diouf, « de gagner en même temps plusieurs centaines de millions sur les achats que la Sen’eau est tenue de faire ».
Le Forum social sénégalais invite par conséquent le gouvernement « à revoir la situation du contrat d’affermage attribué à Suez », signale L’AS. La même source révèle qu’un plan d’action est prévu pour « la mise en place d’une haute autorité de l’eau et de l’assainissement au Sénégal ».