Revue de presse du 24 janvier 2020 DAVOS

ACCENTUATION DES INEGALITES SOCIALES ET DESEQUILIBRES ECONOMIQUES DANS LE MONDE:DES ALTERMONDIALISTES SENEGALAIS ENGAGENT UNE CAMPAGNE ANTI-DAVOS
http://www.sudonline.sn/-Le Forum social sénégalais, en tant qu’émanation du Forum social africain lui-même, émanation du Forum social mondial cherche à rallier davantage de mouvements et favoriser une plus grande articulation des mobilisations pour combattre la mondialisation néolibérale à travers les concepts de «contre-sommet» ou lors de «sommet des peuples». C’est que les altermondialistes ont soutenu, hier, vendredi, à Dakar, dans le cadre d’une conférence publique sur le thème: «La mondialisation du capitalisme face à la mondialisation des luttes et des résistances pour plus de justice et de transparence dans la gouvernance des industries extractives et des ressources naturelles». Une réponse au Forum de Davos, ouvert du 21 au 24 janvier, en Suisse


Dans un monde dit global et globalisé, se creusent démesurément année après année des inégalités sociales aux déséquilibres économiques sans précédent. Le tout, au profit d’une minorité qui ne cesse de s’accaparer les richesses du monde, comme l’atteste l’Ong britannique Oxfam dans son tout dernier rapport, indiquant que «les 2 153 milliardaires du globe disposent de plus d’argent que les 4,6 milliards de personnes les plus pauvres (soit 60 % de la population mondiale)». En clair, « le document stipule que les deux tiers des milliardaires tirent leurs richesses d’un héritage, d’une situation de monopole ou encore de népotisme». Face à ce désavantage effréné, des altermondialistes Sénégalais s’engagent à mener une campagne de dénonciation du sommet de Davos et de formulation d’alternatives populaires et citoyennes à la crise du modèle néo-libéral. Ils l’ont porté hier, vendredi, à Dakar, en conférence publique sur le thème: «La mondialisation du capitalisme face à la mondialisation des luttes et des résistances pour plus de justice et de transparence dans la gouvernance des industries extractives et des ressources naturelles».
L’AFRIQUE N’A RIEN A ESPERER DU FORUM DE DAVOS
A ce panel, Demba Moussa Dembélé, économiste et président de l’Africaine recherche et de coopération pour le développement endogène (Arcade) répondra à la question de savoir: Quelle lecture et que retenir du Forum économique mondial de Davos, depuis bientôt 50 ans? L’économiste, sans langue de bois, après avoir fait un bref rappel de la genèse dudit forum économique qu’il trouve structuré et bien organisé, dira: «Ce Forum mondial n’est rien d’autre qu’une création d’un ordre mondial, dirigé par une minorité de gens riches qui continuent de s’accaparer de la richesse mondiale».
 A le suivre: «Le forum est financé par plus de 1000 multinationales pour un plus de 7000 milliards de dollars, par des industries partenaires et autres partenaires stratégiques à l’image des institutions de Bretton Woods, la Banque fédérale … aux fins de pérenniser cette organisation à travers un groupe de gens appelés jeunes leaders qui sont cooptés et payés pour réfléchir sur comment dynamiser cette organisation pour 25 ans 50 ans encore». Pour s’en convaincre, poursuit-il: «Ces réflexions aboutissent à une parfaite organisation des activités tout au long de l’année à travers des forums économiques organisés en Afrique, en Europe, en Asie et en Amérique...»
A l’interrogation, qu’est-ce que l’Afrique peut attendre dudit sommet, face aux défis et enjeux de développement humain durable, Dembélé se veut formel: «Il n’y a rien à espérer de ce Forum de Davos, sinon voir les inégalités sociales et économiques se creuser davantage et davantage…».
SANS DES MEDIAS PUISSANTS, POINT DE DEVELOPPEMENT POUR L’AFRIQUE
Pierre Sané, ancien sous-directeur et ancien secrétaire général d’Amnesty international sur la question « Quelles alternatives à la mondialisation d’accaparement et d’exclusion sociale » a, de prime abord souligné la place et le rôle des journalistes dans la marche du monde, avant d’inviter l’élite africaine en particulier et singulièrement la presse à se démarquer des grandes puissances qui livrent «l’information biaisée». Il soutient: «Ceux-là ne montrent que ce qui les arrange et non ce qui les dérange».
Par conséquent, «nous devons être très prudents et vigilants dans la réception de l’information pour en faire un bon traitement». Donnant des preuves de culpabilité des médias, il convoque les événements des années 90 et 2000 de la Côte d’Ivoire. Très impliqué dans la campagne de sortie de crise, il dira avec amertume, «avoir été pris de court par l’animosité des intellectuels sénégalais, de la société civile, des médias à l’encontre de Laurent Gbagbo, accusé de crimes contre l’humanité…». Toutes ces informations relayées, soutient-il, encore «étaient de nature à discréditer le président Laurent Gbagbo». Donc, les informations savamment orchestrées, diffusées par les médias français avaient pour finalité faire sauter le verrou Gbagbo, considéré comme obstacle à leurs intérêts». D’où, «toute l’incompréhension de l’élite sénégalaise en général et la presse en particulier», avant d’inviter tous à la clairvoyance mais également à faire de nos médias de véritables leviers de développement pour faire face à la manipulation outrancière…
L’INVESTISSEMENT AFRICAIN EST PORTE PAR LES 30 MILLIONS D’AFRICAINS DANS LA DIASPORA…
Pour Sanou Mbaye, ancien haut fonctionnaire de la Banque mondiale sur la question : «Davos, finances-dette et profits contre la dignité et le développement des peuples?», invite les décideurs africains à croire en eux-mêmes d’abord. Parce qu’à ses yeux, «L’Afrique est le deuxième fer de lance de l’économie mondiale, derrière l’Asie. Ce rang est lié à deux choses à savoir les 30 millions d’Africains dans la diaspora pour une contribution estimée à 40 millions de dollars, suivi des investissements directs étrangers (Ide). Donc, avec ce potentiel, l’Afrique est le premier financier de son décollage économique…».
Enfin pour Omar Cissé, chargé du Pôle industries extractives et développement durable à Enda Lead sur la question: «Le Forum de Davos, les industries extractives en Afrique et fuite des capitaux», de relever toute la complexité du secteur extractif. Lequel nécessite «des savoir-faire dont nos pays ne disposent pas, mais également les ressources financières à coup de milliers de milliards de dollars pour l’exploration, l’exploitation et la production. D’où la fuite des capitaux», a-t-il relevé, avant de déplorer l’absence de partage d’informations et surtout de solidarité en pays africains pour éviter le contrecoup des multinationales qui disposent de grands cabinets d’experts en la matière pour se détourner de la fiscalité et autres charges, afférentes à l’exploitation de ces ressources naturelles

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