Dépossédées De Leurs Terres : Les Populations De Deny Malick Guéye Se Fâchent

Elles étaient des centaines à manifester contre la spoliation de leurs terres au profit des riches au nom du Pôle urbain de Diamniadio.
Brassards rouges à la main,  pancartes brandies, les populations criaient à tue -tête  et à qui veut les entendre qu’elles ne se laisseront pas faire. Un tour avec les journalistes  sur les lieux spoliés montre la gravité des faits. «On constate l’extorsion et l’immatriculation abusive de nos terres  et champs déjà lotis. Depuis 56  mois, nous vivons cette inquiétude.

Nous réclamons la délimitation concertée des limites du Pôle et l’extension des villages limitrophes. Nous exigeons la revue du lotissement du 20 janvier 2004, délibéré par le conseil municipal portant adoption du projet à titre d’habitation dans la commune de Diamniadio, un document approuvé par le conseil  municipal d’alors», lance  Médoune Diop, président du conseil de quartier de Deny Malick Guèye.
Sur le lieu, les engins ont fini de raser les bâtisses déjà sorties de terres. Le décor est déplorable. Des dizaines de maisons construites par des gorgoorlou ont été rasées par l’Etat. Plusieurs autres bâtiments sortent de terre. Ce sont des propriétés privées. «Par-là, il est prévu un terrain de Golf. Ici, des cités construites par des Turcs. Un R+1 coûtera au moins 40 millions. De ce côté-là sortiront de terre plusieurs hôtels. C’est en quelque sorte une nouvelles ville qui risque fort de remplacer notre village», indique le porte-parole des populations. La question est tellement lancinante que les populations se demandent pourquoi le choix de leur village sans aucune concertation préalable. «Nous réclamons le recasement des populations affectées et l’arrêt des travaux aux abords des localités impactées afin de trouver un consensus  sur ces questions», clame la responsable des femmes. Ces dernières demandent une rencontre entre elles et les dirigeants du Pôle afin de tirer au clair certaines dispositions prises. «Le Pôle est à 50 mètres de nos habitations. Il y a même des maisons qui  seront  détruites. Sur le site, il y avait des familles qui y menaient leurs activités agricoles. Les femmes sont les principales perdantes, elles qui y menaient toutes leurs activités agricoles.  L’extension des villages ne peut se faire ailleurs que sur ces sites. C’est ce qui nous fait peur», lance Abdoul Aziz Mbengue, membre du collectif pour la défense des populations impactées par le Pôle urbain de Diamniadio.Najib SAGNA
Tuerie de Boffa : Le Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC) pour la suspension de la délivrance des permis de coupe
https://www.dakaractu.com Le Groupe de Réflexion pour la Paix en Casamance (GRPC)  sur la tuerie survenue dans la forêt de Bofa Bayotte le samedi 6 janvier 2018, recommande vivement de ne pas interrompre le processus de paix en cours et  dont le dénouement,  tout proche avant les incidents,  laissait entrevoir, par ses acquis encore fragiles, mais remarquables, de belles perspectives de règlement de la crise qui sévit depuis bientôt 35 ans. Convaincu que toute escalade pourrait compromettre
ces acquis et réinstaller l’insécurité dans la région sud ainsi que dans les pays limitrophes, le GRPC invite tous les acteurs directs et indirects à la sérénité, à la mesure, à la responsabilité et à l’engagement pour une approche de règlement basée sur le dialogue inclusif. Mais aussi lance un appel à une gestion intelligente de la situation créée par ces incidents par une approche de gestion préventive, plus présente, plus responsable et plus  juste des services de l’Etat auprès des populations.
Dans cette perspective le GRPC recommande d’examiner la possibilité d’observer, pour un temps à déterminer, une pause dans la coupe de bois au niveau des forêts de la Casamance par la suspension de la délivrance des permis de coupe et une plus grande surveillance des forêts  par la mise en place d’ un dispositif  renforcé de surveillance conduit par  des agents forestiers mieux outillés. Mais aussi l’élaboration par le Gouvernement d’ un plan de paix à soumettre aux différentes composantes du MFDC, ainsi qu’aux populations, plan de paix  comportant des mesures de confiance et d’accompagnement des interventions liées au développement de la région par la réalisation des infrastructures , le désenclavement interne  et intra régional ainsi que des facilités  d’accès aux services sociaux de base  dans le cadre de programmes en cours et en perspective.
Le GRPC milite aussi pour l’accompagnement et le soutien, s’il est sollicité, du processus de réunification  déjà lancé par le MFDC qui souhaite parachever   la mise en place d’une direction politique et d’un commandement unifiés en vue de la préparation et la conduite des négociations avec le Gouvernement. Pour finir, il demande de veiller à  impliquer les populations de la région sud dans le processus en vue d’une prise en compte adéquate  de leurs préoccupations, en application du principe de la participation..

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