MIGRANTS RÉDUITS À L’ESCLAVAGE EN LIBYE Plus de 25 000 Nigérians retenus dans des camps

Le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) compte évacuer vers des pays tiers entre 5000 et 10 000 réfugiés en situation très vulnérable en Libye.
Plus de 25 000 Nigérians ont été retenus comme esclaves dans des camps en Libye, a déclaré hier l'Agence nationale pour l'interdiction de la traite des personnes (Naptip) du Nigeria. Jusqu'à présent, seules 5 000 victimes ont été rapatriées avec l'assistance de l'OIM (Organisation internationale pour les migrations) et de l'UE (Union européenne), a révélé la directrice générale de la Naptip, Julie Okah-Donli. Selon elle, la récente résurgence du commerce des esclaves est alarmante et exige plus d'attention de la part de la communauté internationale.


Le Nigeria évoquera sans cesse la question de la traite des êtres humains dans les instances internationales, et le pays s'efforcera d'améliorer sa réponse aux migrations irrégulières, a ajouté Mme Okah-Donli. Début décembre, le gouvernement nigérian avait affirmé avoir identifié 2 778 de ses citoyens retenus dans des camps en Libye dans des conditions extrêmement difficiles. Le gouvernement nigérian s'est engagé à poursuivre le rapatriement de ses ressortissants par l'intermédiaire de son ambassade en Libye, qui continue à travailler avec le gouvernement libyen ainsi que d'autres parties prenantes pour protéger les migrants nigérians dans le pays. Par ailleurs, le Haut-Commissariat aux réfugiés des Nations unies (HCR) compte évacuer vers des pays tiers entre 5 000 et 10 000 réfugiés en situation très vulnérable en Libye, a annoncé mardi son représentant en Libye, Roberto Mignone. “En 2018, nous allons essayer d'envoyer entre 5 000 et 10 000 réfugiés les plus vulnérables vers des pays tiers. Nous ne pouvons pas fournir un chiffre exact parce que cela dépendra du nombre de réfugiés qui pourront être accueillis par des pays de l'Europe, Canada ou autres”, a déclaré M. Mignone dans une interview à l'AFP.
Le HCR avait lancé le 11 décembre un appel urgent pour accueillir avant fin mars 2018 quelque 1 300 réfugiés “extrêmement vulnérables” bloqués en Libye, après les révélations d'abus horribles dont sont victimes les migrants dans ce pays.
Selon M. Mignone, depuis novembre, une centaine de réfugiés ont déjà été évacués vers le Niger voisin, où leurs dossiers sont examinés par les pays d'accueil qui ne disposent pas d'ambassade fonctionnelle en Libye. À l'exception de l'italienne, toutes les ambassades des pays occidentaux sont fermées depuis 2014 en raison des violences.
Un premier groupe d'une vingtaine de réfugiés est arrivé lundi en France, leur nouveau pays d'accueil, et un millier de réfugiés au total devraient être évacués avant fin janvier 2018. Plus de 44 300 migrants sont enregistrés auprès du HCR en tant que réfugiés en Libye ; 85% d'entre eux sont Syriens, Irakiens et Palestiniens établis déjà en Libye depuis plusieurs années, selon le HCR. Autant de personnes qui pourraient être éligibles au statut de réfugiés ne sont pas sur la liste du HCR, a indiqué M. Mignone, même s'il est “difficile d'en déterminer le nombre exact”, a-t-il dit, précisant qu'en Libye sont enregistrés automatiquement comme réfugiés les ressortissants d'Irak, Syrie, Territoires palestiniens, Somalie, Érythrée ainsi que les Soudanais du Darfour ou les Éthiopiens de l'ethnie Oromo.

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