Le fonds européen visant à endiguer l’arrivée de migrants africains est à sec

Un fonds, essentiellement alimenté par le budget de l'UE, a été créé en 2015 pour tenter de tarir à la source l'immigration clandestine africaine. Il lui manque aujourd’hui 225 millions d'euros, mais les Etats européens rechignent à payer. Le président de la commission européenne, Jean-Claude Juncker, a donné l’alerte lors d’une intervention au Conseil européen le 19 octobre : le fonds destiné à tarir le flux de migrants africains à la source est dans le rouge.

Nous avons atteints nos limites [...] Nous devons augmenter les moyens financiers qu'il nous faut avoir à disposition

Comme le rapporte le quotidien britannique The Guardian, il manque en effet 225 millions d'euros au Fonds fiduciaire d’urgence de l'Union européenne (UE) pour l’Afrique afin de mener à bien les missions qui lui ont été dévolues – assurer la sécurité des frontières en Libye (d’où partent une partie conséquente des migrants subsahariens), prendre en charge l’aide au retour volontaire des migrants et développer des projets d'éducation ou de formation en Afrique, pour dissuader les départs.

«Nous avons atteint nos limites [...] Nous devons augmenter les moyens financiers qu'il nous faut avoir à disposition», a mis en garde Jean-Claude Juncker. 

«Nous [les dirigeants européens] avons commencé à dire que nous verserions 1,8 milliard d’euros de nos poches pour aider l’Afrique, puis nous sommes passés à 2,5 milliards, puis à 3,1 milliards d’euros, avec de l’argent fourni par la Commission en restructurant le budget. Les Etats membres se sont pour l’instant engagés à verser 175 millions d’euros, ce qui n’est clairement pas suffisant », a déploré le dirigeant européen, les appelant vivement à consentir à un effort financier supplémentaire. Il redoute que l'argent du fonds continue à être prélevé sur le budget européen, qui dans ce cas n'a été débloqué qu'en raison de l'urgence de la situation, et n'est pas censé être ponctionné de nouveau.

Un fonds pour développer l'attractivité de l'Afrique pour ses habitants

Italie : création d'un «Fonds Afrique» de 200 millions d'euros pour réduire les flux de migrants

Le Fonds fiduciaire d’urgence pour l’Afrique a été mis en place à la suite du sommet de La Valette sur la migration, à Malte, le 11 et 12 novembre 2015. Durant cette réunion, les chefs d'Etat ou de gouvernement européens et africains ont signé une déclaration commune, dans laquelle ils s’engageaient à «gérer ensemble les flux migratoires dans tous leurs aspects». Ils appelaient à traiter équitablement le cas des migrants syriens et subsahariens.

Cette décision fait écho aux vœux exprimés par un certain nombre de dirigeants africains comme le président guinéen Alpha Condé. En septembre dernier, celui-ci avait confié à RT France : «Si on veut réellement mettre fin à ce phénomène [d'immigration clandestine] il faut que l'Europe collabore au développement de l'Afrique. C’est ce qui tarira la source de l'immigration, ce ne sont pas les barrières et tout ce que l'on peut mettre en place. Pourquoi voulez-vous que les jeunes Africains aillent mourir dans les eaux de la Méditerranée s'ils peuvent trouver du travail sur place ?»

Les Etats membres rechignent à passer à la caisse pour freiner le flux de migrants

Mais aujourd’hui, les belles déclarations ont fait place au manque de volonté d'une partie des 26 Etats membres, qui n’ont pas tous honoré leurs promesses – qui elles-mêmes, a souligné Jean-Claude Juncker, sont nettement insuffisantes. L'Allemagne devait verser 51 millions d’euros au Fonds fiduciaire d’urgence, mais elle n'y a contribué qu'à hauteur de 23 millions d’euros. La Belgique a quant à elle promis 6 millions d’euros mais n'en a versé que 3. la France a elle promis et versé... 3 millions d’euros.

Le nombre d'arrivées de migrants tend à suivre une courbe descendante, comme le prouvent les chiffres récemment avancés par le ministère italien de l'Intérieur, évoquant un chiffre de 4 000 entrées en un mois entre mi-juillet et mi-août, soit un cinquième des chiffres pour la même période en 2014, 2015 et 2016. Mais les dirigeants européens redoutent que la baisse du budget consacré à ce dossier fasse repartir les chiffres à la hausse.

Lire aussi : Plus de 3 000 migrants interpellés à Sabratha, en Libye

Plus de 3 000 migrants interpellés à Sabratha, en Libye

3 150 migrants de différentes nationalités, asiatiques, arabes et africaines, ont été arrêtés le 7 octobre à Sabratha, une ville libyenne située sur la côte, devenue le principal point de départ de l'immigration clandestine.

Émigration clandestine

21 harraga interceptés au large de Ras-El-Hamra

 21 Oct 2017 

 Annaba

 56 fois

21 émigrants clandestins  ont été interceptès avant-hier, à quelque 5 à 7 miles marins au Nord -Nord/Est de Ras-El-Hamra, au cours d’une large opération durant laquelle les garde-côtes ont utilisé de gros moyens. Les harraga, d’origine algérienne, ont levé l’ancre en début de  soirée à partir des plages d’échouage  de Sidi Salem (Annaba) et de Chatt (El-Tarf). Si ces deux tentatives ont échoué, il n’en demeure pas moins que les réseaux sociaux ont  signalé des dizaines d’émigrants clandestins qui auraient  accosté sur l’autre rive de la Méditerranée, plus précisément sur le littoral de l’Ile de la Sardaigne (Italie). Il est vrai que le plan d’eau du littoral de l’extrême-Nord/Est du pays (Skikda, Annaba et El-Tarf) continue d’être animé, depuis pratiquement le début de l’été dernier,  par des vagues d’émigrants clandestins, et ce malgré l’ouverture par l’Italie d’une prison pour les harraga algériens. Ainsi, parmi ces aventuriers qui ont reussi à joindre l’autre rive, l’on dénombre que de nombreuses filles opérant dans le milieu de la distraction (boîtes de nuit, cabarets, dancings) ont réussi la traversée, et dont les séquences filmées de leur arrivée sur le sol italien sont diffusées à profusion sur les réseaux sociaux. Pour rappel, au mois de septembre dernier, des photos et vidéos traçant la grande traversée en couleur des candidats à bord des embarcations de la mort, et du départ à partir des plages d’échouages de la haute mer jusqu’à l’arrivée, font un grand tapage et que ce sont surtont les jeunes qui les partagent sur Facebook. Il s’agit de près de 320 émigrants clandestins en provenance de la côte maritime Est de l’Algérie, qui ont réussi la traversée, et ont largué les amarres sur les côtes de l’Ile de la Sardaigne. La LADDH affirme l’existence de réseaux spécialisés très aguerris. Chaque année, quelque 16.500 harraga algériens rejoignent l’autre rive de la Méditerranée. Alors qu’environ 5.600 émigrants clandestins  algériens sont extradés chaque année des pays d’Europe. Depuis le 1er janvier de l’année en cours, pas moins de 990 candidats à l’émigration ont été arrêtés au niveau de la façade maritime de l’Est, plus précisément à Annaba, contre prés de 16.500  qui ont  rejoint contre vents et marrées le vieux continent.  C’est à bord d’embarcations de fortunes, dotées chacune d’elles d’un moteur de 40 chevaux de puissance, que les harraga, après avoir acquis un ticket de passage à raison de 40 millions de centimes, vont défier la grande bleue. D’une longueur de 4,5 mètres, ces barques sont  fabriquées à partir d’un matériau qui s'avère lui aussi d'origine douteuse, et conçues pour faire entasser une trentaine de personnes. Si les forces publiques expliquent le comment de ce phénomène en pointant un doigt accusateur en direction des filières mafieuses, structurées et bien organisées dans la « Hijra El-Mounadama » - émigration clandestine-, les observateurs se penchent beaucoup plus sur le pourquoi de la chose. Ils estiment à ce propos que le phénomène des harraga  est un message très fort en direction des décideurs sur la dégradation des conditions de vie de tous les jours. Pour beaucoup d’experts, le phénomène des harraga a pris des proportions démesurées et une ampleur qui dépasse le cap de la gravité, pour atteindre le stade d'un fléau national, et qui provoque des métastases au sein du corps social. Et pour preuve, aujourd'hui cet événement n'attire plus que de simples jeunes lésés et livrés à eux-mêmes, mais carrément l'élite.  Autant l’esprit humain est sans frontières dans sa créativité et son sens inventif, autant le monde de la clandestinité ne connaît d’espace réduit qu’il n’exploite, pour faire ainsi du Monde un autre univers propre à la spirale  du trafic en tout genre.  L’avènement de l'émigration clandestine à partir du littoral annabi, une cité surnommée « le port international des Harraga », a aussi fait  le bonheur de beaucoup de marins pêcheurs locaux  qui se sont reconvertis en « passeur

 

Au moins 3297 Subsahariens rapatriés vers le Niger depuis août

le 21.10.17 | 14h03 Réagissez 

Pour la 1ère fois, un convoi de 3 bus, venant d’une destination autre qu’Alger est arrivé à Ghardaïa, venant d’Ouargla, à 200 kms plus au sud. Dans les trois bus qui transportaient les Migrants Nigériens, il y  avait, à leurs bords, 59 individus, dont 19 hommes, 20 femmes et 20 enfants. 

Pour faire route ensemble, vers Hassi Lefhel, et continuer vers le Niger, ils ont été attendus à la sortie sud de Ghardaïa, par un convoi de 14 bus, venant d’Alger et ayant à leurs bords 604 migrants Subsahariens, dont 437 hommes, 53 femmes et 114 enfants. Ainsi, dans les deux convois, qui ont fait leur jonction, vers 22 heures 30, il y avait en tout 663 Subsahariens, soit 456 hommes 73 femmes et 134 enfants.

Comme d’habitude, le convoi, groupé de 17 bus, était complètement encerclé par des véhicules des éléments des deux corps de la police et de la gendarmerie ainsi que ceux de la protection civile, du croissant rouge Algérien (CRA) et de la direction de l’action sociale (DAS) de la wilaya de Ghardaïa. S’il a quelque chose à constater, c’est le fait que le flux vers le sud devient incessant, au point où, pratiquement, il n’y a pas une semaine où au moins un convoi ne transite par Ghardaïa.

La nouveauté aujourd’hui, c’est que des convois venant de destinations différentes affluent et passent par la vallée du M’zab, pour poursuivre leur route  vers l’extrême sud. À ce jour donc, et depuis le 1er passage en date du 02 Août,  c’est déjà pas moins de 3297 Subsahariens, dont 2403 hommes, 368 femmes et 526 enfants,  qui ont été rapatriés vers le Niger et semble t il, selon des informations recueillies auprès de sources crédibles, la cadence va être encore plus accélérée pour reconduire aux frontières le maximum de Subsahariens. La  chasse au faciès est ainsi ouverte.

 

   Me Kouceila ZERGUINE

          Avocat à la cour

7, rue Asla Hocine Annaba 23000, Algérie

 

INANCEMENT DU DEVELOPPEMENT

9 milliards de francs CFA pour 150 projets de la diaspora sénégalaise d’Europe

 

L’Agence française de développement, l’Union européenne et l’Etat du Sénégal vont cofinancer, durant 4 ans, et pour un montant de 14 M€ - soit un peu plus de 9 milliards de francs CFA - les initiatives des diasporas sénégalaises en faveur du développement du Sénégal. Une convention de financement a été signée hier, à Paris, en présence du Premier ministre Edouard Philippe, lors du séminaire intergouvernemental France-Sénégal, entre l’Agence française de développement (AFD) et le gouvernement sénégalais.

Dans le but de renforcer la contribution des migrations au développement économique, l’Etat du Sénégal, en partenariat avec l’Agence française de développement (AFD) et l’Union européenne (UE) ont paraphé, hier, un accord de financement sur 4 ans, qui s’élève à 14 millions d’euros, soit un peu plus de 9 milliards de francs CFA. ‘’Ce cofinancement portera sur 150 projets de développement, pour répondre aux besoins des territoires dans les secteurs de l’agriculture, de l’éducation, de la santé ou encore de l’accès à eau potable. Il permettra également l’accompagnement de 300 entreprises et le déploiement de services et outils financiers nécessaires à leur développement, ainsi qu’au moins 100 missions d’experts’’, précise Amadou Ba, Ministre de l’Economie, des Finances et du Plan du Sénégal.

S’appuyant sur une diaspora sénégalaise structurée et active en Europe et particulièrement en France, constituant une importante source de financement extérieur pour le Sénégal (10 % du PIB, soit 1,5 MDS USD en moyenne sur les dernières années), ce projet a pour objectif de valoriser les ressources techniques et financières de la diaspora pour le développement des territoires d’origine des migrants. Les contributions au développement des diasporas installées en Italie, en Espagne, en France et en Belgique seront mobilisées pour le développement des régions excentrées du Sénégal (Tambacounda, Kédougou, Kolda, Sédhiou, Ziguinchor, Saint-Louis et Matam), mais également pour la création d’entreprises.

La mise en œuvre du projet est confiée à la Cellule du Programme d'appui aux initiatives de solidarité pour le développement (PAISD) au sein de la Direction de la coopération technique (Secrétariat général de la présidence de la République du Sénégal), à l’Agence de développement et d’encadrement des petites et moyennes entreprises (ADEPME) et à la Direction générale des Sénégalais de l’Extérieur (DGSE). L’engagement de toutes les parties, notamment la contribution de l’Etat sénégalais sur son budget national (2 M€), témoigne de la qualité du dialogue ‘’migrations et développement’’ engagé avec la France depuis 2005 et s’appuie sur les résultats très positifs des précédents projets bilatéraux franco-sénégalais.

Les précédents projets (2006-2013) avaient, en effet, permis de mobiliser 6 M€ auprès de la diaspora sénégalaise en France.

L’Union européenne est le premier contributeur financier au projet, avec 10 M€ de subvention, dans le cadre du Fonds fiduciaire d’urgence de l'Union européenne pour l'Afrique. Ce fonds est un instrument mis en place par l’Union européenne fin 2015 et destiné à venir en aide aux pays d’Afrique les plus fragiles et les plus affectés par les crises migratoires. Son objectif principal est de renforcer la stabilité régionale afin de répondre aux défis de la migration irrégulière et des déplacements forcés de populations ainsi que de faciliter la gestion de la migration. Ce projet contribue aux objectifs du fonds pour la création d'opportunités économiques et d'emplois, d'une part, et le renforcement des synergies entre migration et développement, d'autre part.

‘’Ce projet permet de placer les nouvelles compétences migrations et gouvernance transférées à l’AFD au cœur des nouveaux enjeux de mobilité qui lient l’Europe et l’Afrique’’, souligne Rémy Rioux, Directeur général de l’AFD, selon qui l’agence agit de manière équilibrée pour faire des migrations un facteur de développement des territoires, tout en luttant contre les causes des migrations contraintes.   

MAMADOU YAYA BALDE

 

Maroc : Arrestation d'un Sénégalais accusé d'avoir tué 150 migrants

Ce vendredi, la police espagnole a annoncé la mise aux arrêts d’un réseau qui faisait passer de manière clandestine des centaines de migrants du continent africain vers les îles Canaries. Par la même occasion, informe Libération, les pandores ibériques ont procédé à l’arrestation de son responsable sénégalais qui résidait au Maroc. Ils attribuent à ce réseau la responsabilité d’au moins quatre naufrages d’embarcation « avec près de 150 personnes disparues » dont des enfants. Selon le journal qui reprend un communiqué de la police espagnole, ce dernier est accusé d’avoir profité de ses nombreux contacts au niveau administratif et policier pour « contrôler de manière quasiment exclusive » ce trafic de migrants.

Ainsi, les deux plus hauts responsables de l’organisation ont été alpagués suite à un mandat d’arrêt international émis par un juge d’instruction espagnol.

Au total, l’opération, menée conjointement par la police espagnole et la gendarmerie marocaine, avait abouti à l’arrestation de 30 personnes, déjà condamnés et écroués pour avoir notamment été chargées de mener les embarcations. 

 

Auteur: Seneweb news RP - Seneweb.com

Migration clandestine

Entre protection des frontières et devoir de solidarité

 22 Oct 2017 

 Actualité

 37 fois

Le ministre de la Justice, Garde des Sceaux, Tayeb Louh, a affirmé vendredi à Kigali (Rwanda) que «l’Algérie n’a pas fermé ses portes» devant les migrants et les ressortissant étrangers issus des pays africains, mais «a œuvré à concilier la nécessité de protéger ses frontières et de sécuriser le pays avec le devoir de solidarité envers les frères africains, notamment les ressortissants des pays voisins». Intervenant à la 2e réunion de l’Union Africaine (UA) sur «la migration, les réfugiés et les personnes déplacées», qui se tient les 20 et 21 octobre 2017 à Kigali autour du thème «opportunités de migration, liberté de circulation des personnes en Afrique et amenuisement des défis y afférents», M. Louh a salué la politique adoptée dans le domaine de la migration par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika qui n’a eu de cesse de mettre l’accent sur la solidarité et l’aide aux migrants et aux réfugiés en Algérie issus de pays africains, notamment voisins», en donnant des instructions pour «le respect des droits et de la dignité de ces ressortissants étrangers». L’Algérie, de par sa situation géostratégique au nord de l’Afrique et au sud de l’Europe et de la Méditerranée, est devenue un pays d’accueil pour des milliers de migrants, notamment clandestins après avoir été un pays de transit, ce qui représente une lourde charge et un important défi». Le ministre a passé en revue l’approche algérienne globale sur la problématique de la migration, fondée sur le traitement des causes radicales liées essentiellement au sous-développement, à la pauvreté, au chômage, aux crises politiques, aux conflits armés et au terrorisme». 
Il a lancé un appel à tous les pays africains pour réguler et organiser les flux migratoires dans le but de «tirer profit de leurs effets positifs et faire face à leur impact négatif à différents niveaux, notamment à travers la lutte contre les réseaux de trafic de migrants et de traite des humains, dans le respect de la dignité et la protection des droits des victimes». Le ministre de la justice, Garde des Sceaux a salué les efforts consentis par la commission, le département des affaires politiques et le département des affaires sociales, pour l’élaboration des textes de loi soumis à l’examen, tout en souhaitant de parvenir à un consensus en vue de sortir avec des textes de référence qui «tiennent compte de toutes les positions exprimées et des intérêts de chaque pays». Par ailleurs, le ministre de la justice s’est entretenu en marge de la réunion, avec M. Johnston Busingye, ministre de la Justice et procureur général de la République du Rwanda et M. Hamed Mannan Mohammad Al-Mirghani, ministre soudanais de l’intérieur. Les entretiens ont porté essentiellement sur les relations bilatérales et les voies de leur renforcement. M. Louh a également rencontré Mme Minata Samaté, commissaire aux Affaires politiques de l’UA et Mme Amira Fadel, commissaire aux Affaires sociales de l’UA. Ces rencontres ont permis d’aborder la migration, la liberté de circulation des personnes en Afrique et les défis auxquels l’organisation africaine est confrontée dans la gestion de cette question.


Politique nationale d’immigration et d’asile : Les efforts déployés et les objectifs à atteindre

Driss Yazami : Le gouvernement est appelé à élaborer un nouveau cadre juridique qui prenne compte des mutations et des progrès ayant marqué les quatre dernières années

La Politique nationale d’immigration et d’asile (PNIA) avance lentement mais sûrement. C’est ainsi qu’on peut qualifier le bilan qui en a été  présenté jeudi à Skhirat à l’occasion de la célébration  de 4ème anniversaire de son lancement. En fait, si le dispositif mis en place a permis la régularisation de la situation de milliers de migrants irréguliers, l’ouverture des services publics aux migrants et réfugiés et la mise à niveau des cadres légal et institutionnel, il n’en demeure pas moins qu’il reste encore beaucoup à faire en matière d’intégration. 
En fait, nombreuses sont les lacunes et limites observées au niveau de l’accès à l’emploi, au logement, à l’éducation et à la santé. D’après un rapport du ministère délégué chargé des Marocains résidant à l’étranger et des Affaires de la migration, le nombre de migrants insérés sur le marché du travail à travers les dispositifs de l’ANAPEC reste limité. Ceci d’autant plus que les informations concernant le nombre de migrants insérés sur le marché formel de l’emploi et les conditions d’emploi dans l’informel ne sont pas légion. Le document note également l’insuffisance de la sensibilisation du secteur privé aux possibilités d’emploi de ces catégories de personnes et la limite de l’accompagnement et du financement de la création d’activités génératrices de revenus au profit des migrants. 

Mali : Séminaire parlementaire sur la gouvernance de la migration

18 octobre 2017

L’assemblée nationale, le ministère des Maliens de l’extérieur, l’organisation internationale de la migration, et la fondation Frédéric et Bert à table pour deux jours de réflexion pour diminuer la migration irrégulière et ses inconvénients. L’objectif attendu est l’élaboration d’une feuille de route pour une meilleure implication des parlementaires dans la gouvernance de la migration.

 Durant deux jours, les 17 et 18 octobre 2017, l’hôtel Radisson blu de Bamako servira de cadre à ce séminaire parlementaire autour de la gouvernance de la migration, initié par l’Assemblée nationale du Mali. L’ouverture des travaux a été présidée hier mardi par l’honorable Cheick Tahara Nimaga, représentant le président de l’Assemblée nationale, en présence du ministre des Maliens de l’extérieur et de l’Intégration africaine, Dr Abdrahamane Sylla, du représentant de l’organisation internationale de la migration, Bakary Doumbia,   de celui de la Fondation et Friedrich Ebert, Philipp M. Golgberg, et de la présidente de la commission Affaires Etrangères de l’assemblée nationale, l’honorable Diallo Aissata Touré.

La migration est un phénomène naturel et universel, et aucun pays du monde n’échappe à cette pratique, car tout le monde à quelque part migré dans le temps. Disent les spécialistes en la matière. Aujourd’hui, face aux effets du changement climatique et les mouvements politico-sécuritaires, le phénomène prend une autre allure. C’est bien pour réglementer le cas de notre pays, que la représentation nationale organise ce séminaire qui revêt d’une importance capitale.

Dans son allocution, l’honorable Cheick Tahara Nimaga, représentant le président de l’Assemblée nationale du Mali, s’est dit très heureux de prendre part à cette cérémonie, à la place du président en mission hors du pays. Selon lui, ce genre de séminaire est d’une importance capitale pour notre pays, hériter de grands empires, de grandes civilisations, et de grandes cultures d’échanges, le Mali de part sa situation géographique particulière, et la diversité de ses relations socioculturelles, politico-économiques et de coopération, reste un espace de mobilité, de brassage et d’intégration des populations d’origines diverses. Cette situation a fait du Mali, un pays de forte tradition migratoire : une vielle terre d’émigration, un espace de transit et un pays de destination. Il a aussi laissé entendre que l’immensité de notre territoire, 1 121 238 km2, et les 72 000km de frontières qu’il partage avec la Mauritanie, l’Algérie, le Niger, le Burkina Faso, la Côte d’ivoire, le Sénégal, et la Guinée Conakry, font de lui un espace très ouvert au transit des migrants de plusieurs pays d’Afrique Occidentale et Centrale. L’honorable Nimaga n’a pas aussi oublié la forte démographie du pays, en pleine croissance, le Mali compte une population de 14 528 662 habitants, à actualiser. Au regard des dynamiques migratoires maliennes, ce qui retient l’attention est surtout le nombre important des Maliens vivant à l’étranger. Estimée à plus de 4 millions de personnes, la communauté malienne se caractérisé par sa forte structuration et sa capacité de mobilisation pour la cause nationale. Les relations de la diaspora malienne avec la patrie, sont intenses et variées et se matérialisent par des transferts de fonds importants, estimés à 431 milliards de FCFA en 2012, et de nombreuses compétences e ressources humaines. En plus de l’entretien des familles au pays, les associations de migrants et leurs partenaires participent à la mise en place d’infrastructures  de base dans les localités de départ. A dit le représentant du président de l’Assemblée nationale du Mali.

Il dira encore que ce n’est pas tout, qu’au-delà de ces aspects, qu’il convient de noter que les raisons de la migration sont diverses et qu’elles se justifient pour l’essentiel par la pauvreté, l’insuffisance d’opportunités d’insertion professionnelle, entre autres.

Il dénote que ce sont ces difficultés qui ont conduit bon nombre de nos jeunes et ceux des pays voisins à emprunter les voies de l’immigration irrégulière, qui s’est accélérée ces dernières années et a pris des proportions dramatiques. Le phénomène de la migration irrégulière, à cause de son ampleur, inquiète tous les pays, c’est pourquoi, il a au nom du président de l’Assemblée nationale, et des membres du bureau de la conférence des présidents salué la tenue de ce séminaire sur un thème si d’actualité.

Signalons enfin qu’au terme de son discours, qu’il a rappelle la politique nationale de Migration élaborée par le gouvernement du Mali (PONAM), adoptée le 03 septembre 204 ; qui s’articule autour de deux volets essentiels : la gestion des migrations dans le  cadre des normes internationales, la volonté de mettre en lien la migration et le développement, créer des emplois dans les principales zones d’émigration du pays, afin de fixer les populations sur leur terroir d’origine et maintenir les liens sociaux existants. Et ce n’est pas tout pour cette politique nationale de la migration, elle comprend bien d’autres chapitres qui organisent la migration, pour le bonheur des populations désireuses de migrer. Ce document est disponible sur le territoire national.

A la suite de l’honorable Cheick Tahara Nimaga, le représentant de la Fondation Friedrich Ebert, Philipp M. Golgberg, tout comme son devancier s’est dit aussi heureux d’être associé à ce séminaire parlementaire, consacré à la gouvernance de la migration, qui constitue l’étape clé de l’élaboration d’une feuille de route pour une meilleure implication des parlementaires sur cette question. Il a profité de l’occasion pour rappeler que sa fondation porte le nom de l’ancien premier président démocratiquement élu d’Allemagne, Friedrich Ebert, syndicaliste et homme politique. Elle intervient au Mali depuis bientôt 50 ans. Elle a pour principaux partenaires, les parties politiques partageant les valeurs de la société civile avec en l’occurrence les organisations des médias, des femmes, et des jeunes. Friedrich Ebert Stiffung, en tant que fondation politique, est persuadée qu’il est nécessaire aujourd’hui d’avoir une vision basée sur les droits humains et la solidarité pour une migration et une mobilité globalement équitables. Nous avons donc conçu 10 messages pour un changement de perspective sur la migration et la mobilité. Monsieur Philip M. Golgberg dira que les gens ne décident pas de quitter leurs pays sans raison. C’est bien souvent en quête d’un avenir meilleur et pour subvenir aux besoins de la famille du pays. Aussi les crises politiques, l’inégalité répartition des richesses, les conflits, le changement climatique sont quelques facteurs de départ. Il est sûr et convaincu que l’Assemblée nationale malienne peut jouer sa partition dans la résolution de ce fléau. C’est pourquoi, Friedrich Ebert a accepté de s’associer à cette activité dans sa logique de partenariat avec l’Assemblée nationale qui date de plusieurs décennies.

Quand au ministre des Maliens de l’Extérieurs et de l’Intégration africaine, le Dr Abdrahamane Sylla, il a dit que ce séminaire se tient à un moment particulier, il se tient juste après les concertations nationales sur la migration tenues les 15, 16 et 17 septembre dernier. Elles ont été un moment très fort, dont les conclusions qui y seront sorties, aideront beaucoup à la mise en place d’un document national sur la migration. Selon le ministre Sylla, la mobilité humaine est un fait marquant de ce siècle, et tous les peuples du monde ont quelque part migré. Pour nos Etats, il est un phénomène positif, en ce sens qu’on organise le secteur, car il développe la culture universelle à travers le brassage entre les humains. Le ministre regrette la disparition des milliers de jeunes dans le Sahara, et dans l’océan en tentant de rejoindre l’Europe. Face à cette problématique inquiétante, le gouvernement du Mali s’est attelé très tôt à mener des réflexions pour mettre en place un document sur la migration.  Tout comme le représentant de l’Assemblée nationale, le ministre appuie à son tour qu’en matière de la migration, que le Mali n’est pas seulement un pays de départ, il est aussi un pays de transit, et un pays de d’accueil. Car à ses dires, plus de 500 000 étrangers vivent au Mali, sur les sites d’orpaillages. Abdrahamane Sylla a profité également pour informer l’assistance que le gouvernement du Mali est encours d’élaboration d’une politique incitative de retour au pays des migrants, en mettant à leur disposition des moyens et espaces d’investissement, le tout accompagné de la création d’emplois pour retenir les jeunes, candidats à la migration. De 2014 à nos jours, plus de 900 emplois ont été crées grâce aux efforts du gouvernement du Mali, aussi, des fonds existent déjà pour soutenir le retour des réfugiés, et les réinsérer dans des emplois sociaux-professionnels, après leur retour.

Les mesures du gouvernement à arrêter la migration irrégulière, outre la sensibilisation, sont entre-autres selon le ministre, le déploiement des éléments de contrôle au niveau de tous les frontières du Mali, pour surveiller le passage. A cet effet, il a arrêté certains responsables des passeurs de migrants, pour le mauvais traitement humain. Ces derniers sont déjà en incarcération à Bamako.

De ce séminaire, le chef du département des maliens de l’extérieur attend que les 3 jours de réflexions nourrissent des idées pour trouver des solutions nouvelles, en plus de celles existants, pour mieux faire face à ce fléau dans notre pays.

Ibrahim Kalil TOGOLA

 

ONG PAEDD - Copyright Tous droits réservés