Promotion du Contrôle Citoyen et du droit à l’Eau et à l’Assainissement au Sénégal

CONTEXTE ET JUSTIFICATION

L’eau est l’élément fondamental de la vie. L’eau potable et l’assainissement sont indispensables à la vie et à la santé et essentiels à la dignité de tous. Et pourtant, 884 millions de personnes n’ont pas accès à des sources d’eau de boisson améliorées et 2,5 milliards de personnes à des installations d’assainissement améliorées.

Si ces chiffres mettent en lumière une situation inquiétante, la réalité est bien pire, puisque des millions de personnes en situation de précarité vivant dans les campagnes et les banlieues échappent aux statistiques.

 La crise actuelle de l’eau et de l’assainissement trouve son origine dans la pauvreté, l’inégalité et des rapports de force inéquitables, et est aggravée par des problèmes sociaux et environnementaux, comme l’urbanisation, les changements climatiques, ainsi que l’accroissement de la pollution et l’appauvrissement des ressources en eau.

Face à cette crise, la communauté internationale est de plus en plus consciente que l’accès à l’eau potable et à l’assainissement doit s’inscrire dans un cadre intégrant les droits de l’Homme.

 «L’EAU, c’est la vie nous dit-on !» En tant que  Source de vie, l’eau est un "BIEN COMMUN" dont la qualité, l’accessibilité et la  disponibilité en quantité sont indispensables à la vie sur terre.  Cette ressource mérite donc une gouvernance participative, transparente et un contrôle citoyen réel pour éviter son gaspillage et son manque qui pourrait déboucher sur des conflits.

L’accès à l’eau et à l’assainissement représente une priorité dans les programmes de développement du Gouvernement du Sénégal. Des progrès importants ont été réalisés dans ce secteur à travers le Programme Eau Potable et Assainissement du Millénaire (PEPAM)  qui constitue le cadre programmatique national.

Cependant, face à une population sénégalaise en forte  augmentation; (13.508.715 habitants en (recensement général de la population et de l’habitat, de l’agriculture et de l’élevage de 2013) avec une population urbaine estimée à 5.800 000 (45.2%) dont 3.137.196 habitants dans la région de Dakar de loin la région la plus peuplée, il y a de quoi renforcer  la gouvernance du secteur en perspective de l’atteinte des objectifs de Développement Durable (ODD)  le dernier  (rapport PEPAM 2016) les indicateurs clés affichent pour le taux d’accès global à l’eau potable  98% et le taux d’accès à l’assainissement  de 62.2% qui reste encore faible.

Ces taux sont encore plus faibles en milieu rural avec 87.2% pour l’eau potable et 36.7% pour l’assainissement. Cette situation est due en partie, à la forte croissance démographique en zone urbaine, où  les banlieues connaissent des flux démographiques importants avec l'exode, les migrations et, à la faiblesse des investissements et du déséquilibre entre les deux sous-secteurs.                                                                                                                                                                                                                                                                           

Dans le cadre du Programme Sénégal Emergent, (PSE), le secteur de l'eau et de l'assainissement, occupe une place prépondérante.  Aussi, le programme fait la promotion de la bonne gouvernance et de la transparence, avec comme ambition  d’élargir la base de la  participation des usagers  à la gestion des ressources publiques.

C'est au vu de tout cela, que, des partenaires au développement du Sénégal, ont décidé  d'accompagner le Gouvernement dans ses objectifs  pour le secteur, avec une amélioration de la contribution des Organisations de la société civile dans la gouvernance du secteur de l’Eau et de l’Assainissement. Le Projet de "Promotion du Contrôle Citoyen et du Droit à l’eau et à l’Assainissement au Sénégal" s'inscrit dans ce cadre. Il est porté  par les Organisations Non Gouvernementales COSPE, une ONG italienne  et la Panafricaine pour l’Education au Développement Durable (PAEDD), en collaboration avec les organisations membres du Collectif Citoyen Droit à l’Eau et à l’Assainissement (COCIDEAS), avec un  financement de l’Union Européenne.

OBJECTIFS GENERAL

Le projet vise à contribuer à l’augmentation de la responsabilisation et de l’implication des citoyens dans la gestion des ressources publiques destinées à l’eau et à l’assainissement au Sénégal. 

En particulier, il va renforcer la participation citoyenne des populations et des OSC/OCB/ONG, notamment celles membres du Conseil Citoyen Droit à l'Eau et à l'Assainissement au Sénégal- (COCIDEAS) à la gouvernance, pour la fourniture d’un service public d’eau et d’assainissement de qualité.

RESULTATS ATTENDUS

Au terme de ce projet, les résultats suivants sont attendus:

  • Les capacités des OSC/OCB du COCIDEAS et des  acteurs sociaux communautaires dans les zones cibles   sont renforcés.
  • Les informations et les outils légaux et juridiques sur le Droit à l'eau et l'Assainissement sont vulgarisés pour une politique de transparence budgétaire et des services de qualité dans le secteur de l'Eau et de l'Assainissement;
  • Un Observatoire Communautaire Citoyen pour le Suivi -Evaluation des politiques et programmes en Eau - Assainissement est mis en place

                                                               ACTIVITES PRINCIPALES.

Les activités prévues pour réaliser le premier résultat sont conçues pour donner aux OSC de COCIDEAS les connaissances de base et les outils pour pouvoir exercer un rôle significatif dans la gouvernance transparente et efficace des systèmes de gestion des ressources publiques destinées à l’eau et à l’assainissement.

Formées, les OSC traduiront dans la pratique les méthodologies de redevabilité apprises, à travers la réalisation d’un processus démonstratif d’audit social dans 4 Communes de 4 Départements différents de Dakar.  En plus, les activités permettront la consolidation des partenariats entre les OSC de COCIDEAS et d’autres acteurs territoriaux, telles quelles universités, OSC, journalistes, permettra la formalisation d’un espace multi acteur de confrontation, analyse et planification alternatif et indépendant, afin de obtenir des données, statistiques, rapports sur la gestion de l’eau et de l’assainissement au Sénégal validés par la société civil.  

A travers la première composante, le projet aura comme extraites : 

  • Le renforcement du réseau COCIDEAS en termes de capacités de vigilance des performances et dépenses budgétaires des institutions chargés du secteur eau et assainissement.
  • Un Observatoire sur la Transparence dans la gestion des budgets publics destinés à l’eau et à l’assainissement, est activé et dynamisé par COCIDEAS en partenariat avec autres acteurs territoriaux.

Les activités prévues permettront  la mise en place d’un ensemble d’outils et méthodes de plaidoyer envers les institutions du secteur, ainsi que de communication et sensibilisation envers les citoyens.

Les campagnes de plaidoyer et de communication qui seront lancées au niveau national, seront des véritables instruments pour la construction d’alliances internationales. Elles renforceront l’engagement des citoyens, des acteurs étatiques et des organisations de la société civile à influencer le processus décisionnel du secteur de l'eau et de l’assainissement et à promouvoir l’utilisation durable et responsable de l'eau et de l'assainissement en vue d’une amélioration du cadre législatif qui devrait ensuite reconnaît et garantit l'accès à l'eau en tant que droit humaine et sauvegarde la souveraineté nationale en ce qui concerne les processus de privatisation de l'eau. Cette composante du projet a comme extraites :

  • Une campagne de plaidoyer et information sur le droit à des services d’eau et assainissement transparentes, lancée au niveau national.
  • Une campagne nationale de sensibilisation et promotion du droit humain à l’eau et l’assainissement, activée au niveau national.

                                        CIBLES

  • Les OSC sénégalaises, engagées pour la promotion de la transparence et de la redevabilité dans la gestion des ressources publiques, et dans reconnaissance de l’accès à l’eau et à un assainissement adéquat comme droit humain ;
  • Les décideurs et agents publics et privés du secteur;
  • La population des Communes ciblées et de la Région de Dakar en général.

 

ZONES D’INTERVENTIONS

Quatre Départements de la Région de  Dakar ont été pre-identifiées pour la réalisation des activités, que sont :

  • Département de Dakar: (Commune de Grand Dakar)
  • Département de Pikine: (Commune de Dalifort)
  • Département de Guédiawaye: (Commune de Médina Gounass)
  • Département de Rufisque: (Commune de Rufisque Ouest)

DUREE ET BUDGET

Durée : 18 mois

Coût  Total : Euros 263.514,25 dont  une Contribu

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