MAROC : dans la banlieue de Rabat, une usine fabriquera des chauffe-eaux solaires
Alors que plus de 120 000 chauffe-eaux solaires sont importés annuellement depuis la Turquie et la Chine au Maroc, une usine de fabrication locale de ces kits sera opérationnelle avant juin 2023. L’installation en construction au sein du parc industriel d’Aïn Johra dans la ville de Tiflet rejoint la vision des autorités marocaines de promouvoir l’efficacité énergétique.
Le Maroc poursuit sa transition écologique en misant sur les énergies renouvelables. C’est dans ce cadre que les autorités de ce pays d’Afrique du Nord ont participé récemment au lancement des travaux de construction d’une usine de production des chauffe-eaux solaires à Tiflet dans la région de Rabat-Salé-Kénitra.
L’installation baptisée « MySol CES » est mise en œuvre par la société chérifienne Green Innov Industry Investment (Gi3) qui finance également la première phase des travaux à hauteur de 60 millions de dirhams marocains, soit 5,4 millions d’euros.
« Ce projet permettra l’émergence de nouvelles filières industrielles vertes compétitives et à forte valeur ajoutée afin de contribuer à la souveraineté industrielle et énergétique du Royaume », affirme Ryad Mezzour. Selon le ministre marocain l’Industrie et du Commerce qui a présidé la cérémonie, la nouvelle usine qui produira 40 000 unités de chauffe-eaux solaires par an permettra la création de 880 emplois d’ici au second semestre 2023.
En attendant cette échéance, le président exécutif de Gi3 a conclu « un partenariat scientifique et technologique » avec l’université Sidi Mohammed Ben Abdallah de Fès située à 180 kilomètres de la capitale Rabat. Il s’agira « d’accompagner le développement des process, d’assurer une innovation continue des chauffe-eaux solaires et de garantir une meilleure qualité et compétitivité sur le long terme. L’idée est de pouvoir intégrer un équipement qui sera très abordable en particulier pour les logements économiques, mais aussi pour les résidences collectives », explique Badr Ikken, par ailleurs l’ex-directeur général de l’Institut de recherche en énergie solaire et énergies nouvelles (Iresen) du Maroc.
Le développement des énergies propres
Les chauffe-eaux solaires qui seront également exportés vers l’Europe et le Moyen-Orient permettront aux foyers et aux institutions publiques marocaines d’optimiser leur consommation de l’énergie pour ainsi réduire les émissions de gaz à effet de serre (GES) au sein du royaume chérifien. Dans le même temps, Gi3 prévoit la construction de « Mysol PV », une station photovoltaïque d’une capacité de 1 000 MWh par an.
« Aujourd’hui, plus de 80 % de la chaîne de valeur du solaire photovoltaïque est portée par la Chine au moment où la conjoncture et la crise énergétique contraignent à l’usage des énergies renouvelables. Dans ce domaine, la technologie la plus abordable reste le photovoltaïque. De ce fait, la construction de cette usine permettra la création d’environ 30 000 emplois indirects tout en contribuant à la souveraineté énergétique et régionale du Maroc à l’échelle de l’Afrique du Nord », indique l’entreprise.