AFRIQUE : face à la crise de l’eau, la Banque mondiale préconise des investissements

Alors que les pays multiplient les projets pour sécuriser l’approvisionnement en eau face à la sécheresse, le fossé entre la demande et l’offre se creuse davantage. Selon la Banque mondiale, la demande planétaire en eau dépassera de 40 % l’offre d’ici à 2030 si rien n’est fait et freinera le développement de plusieurs pays, notamment africains. Pour le groupe, deux solutions sont à envisager pour éviter le pire.

La Banque mondiale profite de la Semaine mondiale de l’eau, qui se tient depuis le 23 août 2022 à Stockholm en Suède pour tirer la sonnette d’alarme sur la crise de l’eau qui s’aggrave dans le monde. Dans un article paru récemment et signé par le directeur mondial sur les bonnes pratiques en matière d’eau du groupe, Saroj Kumar Jha, le tableau de la gestion de l’eau est peint en noir. «Les eaux souterraines sont surexploitées et polluées. Les villes et les exploitations agricoles sont en butte à de graves pénuries d’eau causée par la sécheresse», déplore Saroj Kumar Jha.

Et le fossé entre la demande en eau et l’offre ne cesse de s’agrandir. Selon la Banque mondiale, d’ici à 2030, la demande dépassera l’offre de 40 % dans le monde. Sur le continent, le stress hydrique touche particulièrement la Corne de l’Afrique, l’Afrique du Nord et l’Afrique australe.

Investir 150 milliards de dollars dans l’approvisionnement en eau par an

Afin d’assurer la sécurité hydrique sur l’ensemble des continents, notamment en Afrique, la Banque mondiale propose de renforcer la gouvernance. Selon l’institution financière internationale, «une bonne gouvernance, ce sont des institutions et des systèmes qui assurent une utilisation et une gestion efficaces, rentables et transparentes». À cela s’ajoute une bonne répartition de la ressource pour éviter les conflits, notamment dans la gestion des eaux transfrontalières. La Commission économique des Nations unies pour l’Europe (CEE-ONU) soutient les gouvernements africains dans ce sens à travers la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontaliers et des lacs internationaux.

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Une bonne gouvernance doit aussi être soutenue par des investissements adaptés. La Banque mondiale estime ainsi que 150 milliards de dollars seraient nécessaires chaque année pour garantir l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement dans le monde. Actuellement, 2 milliards de personnes dans le monde n’ont pas encore accès à l’eau potable, dont 418 millions en Afrique selon un rapport (2022) du Fonds des Nations unies pour l’enfance (Unicef).

 

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