L’accès à l’hygiène et l’assainissement pour un continent en bonne santé

En mars 2022, le Sénégal accueillera le 9e Forum mondial de l'eau, une première en Afrique subsaharienne. En garantissant l'accès équitable et inclusif à l'eau, à l'assainissement et à l'hygiène, nous pouvons décupler la productivité et le développement économique de l'Afrique. Serigne Mbaye Thiam, le ministre de l'Eau et de l'Assainissement du Sénégal, explique pourquoi nous sommes à un moment charnière du progrès de l'Afrique en matière d'assainissement, ainsi que les actions menées au Sénégal pour améliorer l'assainissement pour tous.

L’un des plus grands défis auxquels le continent africain est confronté est l’accès à un assainissement sécurisé. En 2017, seulement 28% de la population d’Afrique subsaharienne avaient accès à un assainissement de base, et 32% pratiquaient encore la défécation à l’air libre. Une gestion inefficace de l’assainissement comporte des risques graves pour la santé et l’environnement des populations. La prolifération des boues de vidange non-traitées dans l’environnement, expose les populations à des maladies telles que la diarrhée, le paludisme et les maladies tropicales négligées. Chaque année ces dernières affectent plus de 1,5 milliard de personnes dans le monde dont environ un tiers vivent en Afrique.

C’est pour cela que le Chef de l’Etat, le Président Macky Sall, a fait de l’accès universel à l’eau et à l’assainissement une des priorités du Plan Sénégal émergent. Le Sénégal à l’instar d’autres pays africains fait face à une croissance démographique et une urbanisation très rapides depuis quelques années. Toutefois, des résultats probants et positifs sont obtenus grâce aux efforts consentis par les autorités à travers la mise en place d’un cadre favorable à la gestion efficace de l’assainissement. Le taux d’accès à l’assainissement en milieu urbain est passé de 61,7% en 2013 à 74% en 2020 et en milieu rural, le pourcentage est passé de 38,7% à 50,7% sur la même période.

Par ailleurs, malgré un contexte de pandémie mondiale qui a fortement affecté le monde et l’Afrique en particulier, nous poursuivons avec la plus grande détermination nos actions afin d’améliorer la qualité de vie des Sénégalais. Notre objectif est d’améliorer la santé publique à travers un accès universel à l’eau et à l’assainissement, tout en luttant contre de nouvelles menaces telles que la COVID-19. Un des gestes barrières les plus efficaces pour lutter contre cette maladie est le lavage des mains à l’eau et au savon. Afin de préserver la santé des populations sénégalaises et africaines, nous devons leur garantir l’accès à des dispositifs de lavage des mains intégrant l’eau et le savon.

Ainsi, il est primordial que nous nous engagions tous à ce que les populations disposent d’outils nécessaires pour se protéger des maladies telles que la COVID-19 ou la diarrhée. A cette occasion j’appelle toutes les parties prenantes, et tout particulièrement les décideurs politiques, à renouveler leur engagement en faveur d’un accès à des services d’hygiène et d’assainissement de qualité. Nous devons poursuivre nos efforts pour un environnement favorable à l’hygiène et à l’assainissement à travers la mise en œuvre de politiques équitables et inclusives assorties de financements durables.

Plus tôt cette année, au mois de juin, le Conseil des Ministres africains chargés de l’Eau (AMCOW) a lancé officiellement les Directives africaines pour l’Élaboration de Politiques d’Assainissement (ASPG) dédiées à fournir aux pays des préceptes d’une politique nationale d’assainissement idéale. Le Sénégal s’est désormais engagé à ce que sa politique nationale d’assainissement soit alignée aux ASPG. Ces directives intègrent un volet d’hygiène et de lavage des mains, mesures indispensables pour protéger nos concitoyens, surtout les enfants et les personnes vivant en situation de vulnérabilité.

Le Sénégal accueillera en mars 2022, le 9ème Forum mondial de l’Eau, une première en terre africaine. Ce forum constitue une plateforme sans précédent, une opportunité pour les décideurs, le secteur privé, la société civile, les médias et les communautés de dialoguer et de trouver les solutions les plus efficaces et adaptées à nos réalités. Ce sera l’occasion de prendre les résolutions nécessaires visant à poursuivre nos efforts en vue de la réalisation des Objectifs de Développement durable d’ici 2030. Grâce aux échanges multi-acteurs, nous pourrons mieux déployer nos ressources pour la construction d’un monde post-pandémie dans lequel les gestes barrières essentiels pourront être pratiqués par l’ensemble de la population.

En tant que communauté, le secteur de l’eau et de l’assainissement doit unir ses forces au-delà des frontières pour garantir des conditions équitables et inclusives d’accès à l’eau, à l’hygiène et à l’assainissement. Il est de notre devoir de partager les succès et les leçons apprises afin que d’autres nations puissent en bénéficier. Nous réitérons notre engagement en faveur du renforcement de l’accès des populations à des infrastructures d’hygiène et d’assainissement de qualité. Nous continuerons d’œuvrer avec les acteurs locaux pour la création d’un cadre favorable à l’épanouissement et au bien-être de la population. Par le biais de la coopération, l’Afrique a les moyens d’offrir un cadre de vie sain à chaque individu pour propulser la productivité et le développement économique du continent ! Ensemble, nous pouvons transformer notre continent en accélérant le progrès afin d’améliorer la vie de nos citoyens avec davantage de confort et de sécurité !

Par Serigne Mbaye Thiam,

Ministre de l’Eau et de l’Assainissement

de la République du Sénégal

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