AFRIQUE DU NORD : lancement de la norme UICN Nbs dans les villes méditerranéennes

Les villes de la rive africaine de la mer Méditerranée ont été évaluées sur l’application des solutions basées sur la nature (Nbs), telle que définie par la norme mondiale de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN). Présentés lors du congrès mondial de l’UICN qui se tient du 3 au 11 septembre 2021 à Marseille en France, les résultats de cette évaluation, première du genre, soulignent entre autres la nécessité d’une participation plus inclusive du public dans la mise en œuvre des Nbs.
Le congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui se tient du 3 au 11 septembre 2021 à Marseille (en France), a servi de cadre à la présentation des résultats de la première évaluation de la norme mondiale de l’UICN dans les zones urbaines méditerranéennes.

Intitulé « Planifier et fournir des solutions fondées sur la nature dans les villes méditerranéennes », l’étude a consisté à vérifier une sélection de 18 pratiques dans les villes méditerranéennes, à la lumière de la norme mondiale de l’UICN. Ainsi, pour l’UICN, il était question de savoir si les projets et stratégies réels déjà mis en œuvre ou en cours de conception dans les villes riveraines de la Méditerranée répondent aux exigences de la norme mondiale de l’UICN Nbs.
En Afrique, les villes ciblées par cette évaluation sont connues. Il s’agit entre autres de Tripoli et de Benghazi en Libye, d’Alexandrie en Égypte, de Tunis en Tunisie, de Tanger au Maroc et d’Alger la capitale de l’Algérie, qui est par ailleurs l’agglomération la plus peuplée du pourtour de la Méditerranée, avec près de 7,8 millions d’habitants en 2020.
Améliorer la participation des citadins dans les pratiques Nbs
Les enseignements généraux tirés de l’évaluation soulignent la nécessité d’améliorer continuellement les pratiques Nbs. L’étude recommande également une participation plus inclusive du public, l’intégration d’une gestion adaptative et la mise en place de systèmes de suivi pour un meilleur rapport sur les avantages potentiels du NbS dans les contextes urbains.
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Selon la définition de l’UICN, les Nbs sont des actions visant à protéger, gérer durablement et restaurer des écosystèmes naturels ou modifiés, qui répondent aux défis sociétaux de manière efficace et adaptative, tout en assurant le bien-être de l’homme et des impacts positifs en termes de biodiversité.  « Nous pensons qu’une urbanisation différente – plus durable et inclusive – est certainement possible, et nous espérons que la norme mondiale de l’UICN sur le Nbs deviendra un outil utile pour guider les urbanistes, les entreprises et la société civile à développer les avantages sociaux et environnementaux des solutions fondées sur la nature, et communiquer des exemples de réussite pour inspirer une action positive pour la nature dans les zones urbaines de la Méditerranée et du monde », affirme Lourdes Lázaro Marín , la coordinatrice de l’évaluation depuis le Centre de coopération méditerranéenne de l’UICN.
Boris Ngounou
AFRIQUE : face à sècheresse, la BAD, le NDF et Copenhague s’engagent pour l’eau

 
La Banque africaine de développement (BAD) lance une nouvelle initiative pour l’amélioration des services d’eau et d’assainissement dans cinq pays en Afrique. La banque panafricaine travaille en partenariat avec le Fonds nordique de développement (NDF) et le gouvernement du Danemark.
Le dérèglement climatique provoque des bouleversements importants dans le monde, causant des dommages parfois irréversibles sur l’environnement. En Afrique, plusieurs pays sont durement touchés par ce phénomène qui s’aggrave . Parmi les principales conséquences du dérèglement climatique, figure le stress hydrique qui s’aggrave dans les pays au climat aride et semi-aride.
Face à l’ampleur du phénomène, des projets de résilience sont lancés sur tout le continent dont le plus récent est porté par le Banque africaine de développement (BAD). Dévoilée le 8 septembre 2021, vise à améliorer les services d’eau et d’assainissement dans cinq pays, le Burkina Faso, le Mali, l’Éthiopie, le Niger et le Soudan. La banque panafricaine met en œuvre cette initiative en partenariat avec le Fonds nordique de développement (NDF) et le gouvernement du Danemark.
L’initiative prévoit la réhabilitation et l’extension des capacités des systèmes d’approvisionnement en eau dans les pays concernés, afin de les rendre plus résistantes aux effets du dérèglement climatique. En Afrique subsaharienne, 400 millions de personnes ne disposent pas d’une source sûre d’approvisionnement en eau. Et selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec), cette ressource devrait encore diminuer au cours des prochaines années en raison de la sécheresse.
La recrudescence des épisodes de sécheresses
En Éthiopie, la sécheresse touche près de 8,5 millions de personnes l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO). Moins importants au Niger, mais pas négligeable pour autant, les profils de vulnérabilité réalisés en 2016 par le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) relèvent que près de 5 millions de personnes sont exposées au risque d’une sécheresse légère, 6,35 millions à une sécheresse moyenne et environ 7,9 millions à une sécheresse sévère qui assèche les eaux de surface, ainsi que la réserve d’eau douce.
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Contrairement à certains pays africains, l’ensemble des régions du Soudan sont sujettes à la sécheresse, indique Space borne Technology for Drought Monitoring in Sudan. Selon cette organisation, de graves épisodes de sécheresse ont touché le pays d’Afrique du Nord en 1886, 1913, 1940, 1967-1973 et 1980-1984. Seulement pour l’épisode de 1980-1984, le phénomène a impacté 8,5 millions de personnes et causé la mort de 7,8 millions de têtes de bétail. Le Burkina Faso et le Mali n’en sont pas moins vulnérables, avec respectivement 6,7 millions de personnes menacées et 200 000 personnes par la sécheresse.
Les installations sanitaires existantes dans les cinq pays retenus seront également modernisées, dans le cadre du projet porté par la BAD. Dans l’ensemble des pays situés au sud du Sahara, à peine 28 % de la population a accès à des installations sanitaires de base. « Nous nous concentrerons ensuite sur la préparation de projets prêts à être investis. Un financement de 93 milliards de dollars par sera nécessaire au cours de la prochaine décennie pour combler le déficit d’installations d’eau et d’assainissement en Afrique », indique Tobias von Platen-Hallermund, conseiller principal au ministère des Affaires étrangères du Danemark.
Inès Magoum

MAROC : le grand prix Hassan II pour l’eau s’ouvre et attend ses candidats

Par Inès Magoum - Publié le 10 septembre 2021 / Modifié le 10 septembre 2021
 
Le Maroc et le Conseil mondial de l’eau lancent la 7e édition du grand prix Hassan II pour l’eau. Le prix soutient les meilleurs projets hydrauliques dans le monde, notamment en Afrique. Les personnes, institutions et organisations intéressées doivent envoyer leurs propositions au plus tard le 31 décembre 2021.
Pour la 7e édition du grand prix Hassan II pour l’eau, le gouvernement du Maroc et le Conseil mondial de l’eau arrêtent deux objectifs, dont un spécifique intitulé « la sécurité de l’eau dans les territoires pour le développement durable et la sécurité alimentaire ». Plusieurs pays dans le monde, dont le Maroc, font face au dérèglement climatique qui entraîne, entre autres, le stress hydrique. Le prix lancé récemment concerne des personnes ou groupes de personnes, des institutions et des organisations marocaines et internationales.
Selon le ministère marocain de l’Équipement, du Transport, de la Logistique et de l’Eau, les propositions doivent être formulées au plus tard le 31 décembre 2021. Le porteur du meilleur projet sélectionné par les organisateurs du grand prix Hassan II pour l’eau recevra une enveloppe de 500 000 dollars pour développer ses activités. Le prix sera remis lors d’une cérémonie spéciale, programmée à l’occasion de la session plénière de l’ouverture du Forum mondial de l’eau prévu en mars 2022 à Dakar au Sénégal.
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Cette année, la valeur de la prime est nettement supérieure à celle octroyée lors des éditions précédentes, soit 100 000 dollars. C’est dire tout l’intérêt des initiateurs du grand prix Hassan II de contribuer à l’amélioration de la gestion des ressources en eau en finançant des projets alternatifs. La compétition est lancée tous les trois ans depuis 2002 et a déjà permis de soutenir plusieurs organisations, notamment l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), lauréat de l’édition 2018. L’OCDE a élaboré un ouvrage intitulé « De l’eau pour tous : perspectives de l’OCDE sur la tarification et le financement », ainsi qu’une synthèse destinée aux décideurs du monde entier.

AFRIQUE : création d’un forum d’affaires pour l’exploitation durable des forêts

Par Boris Ngounou - Publié le 14 septembre 2021 / Modifié le 14 septembre 2021
 
C’est l’une des retombées du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) qui s’est tenu du 3 au 11 septembre 2021. Le Gabon et la France ont présenté le projet de création d’un forum d’affaires pour la mise en place de chaînes de valeur durable en Afrique. L’initiative vise à impliquer le secteur privé dans la gestion durable des forêts en Afrique.
Le 6 septembre 2021 à Marseille (en France), le Gabon et la France ont saisi l’occasion du congrès mondial de l’Union internationale pour la conservation de la nature (UICN), pour présenter une nouvelle initiative visant la conservation des écosystèmes forestiers en Afrique. « Un forum d’affaires pour la mise en place de chaînes de valeur durable en Afrique ». « Pour lutter contre la déforestation, il faut produire et consommer durablement. Avec le Gabon, je suis fier de lancer une initiative pour la création d’un forum pour les chaînes de valeur durables en Afrique… », a déclaré Jean-Yves Le Drian, le ministre français de l’Europe et des Affaires étrangères.
Ce forum d’affaires sur les chaînes de valeurs durables en Afrique, sera lancé en novembre prochain à Glasgow (en Écosse), lors de la Cop 26 sur le climat. Il compte mobiliser des représentants du secteur privé, des acteurs économiques français choisis au sein du Groupe national des forêts tropicales (GNFT), les Conseillers du commerce extérieur français, les membres intéressés de l’Africa Business Forum de l’Institut Choiseul, ainsi que les délégués des pays membres de l’Alliance pour la préservation des forêts tropicales et humides (APFTH), lancée début 2020, lors du One Planet Summit.
Contribuer à l’atteinte des objectifs de l’accord de Paris
Le forum d’affaires annoncé par le Gabon et la France obéit à la charte de l’APFTH, dont les deux pays sont d’ailleurs signataires. L’un des objectifs fondamentaux de l’APFTH dispose « qu’un approvisionnement responsable et la mise en place de chaînes de valeur durables à faible intensité de carbone sont essentiels pour prévenir l’exploitation forestière illégale, les feux de forêt et d’autres facteurs de déforestation et de dégradation des forêts, ainsi que pour atteindre l’objectif d’une économie circulaire. Considérant également que la mise en œuvre de ces objectifs passe par des approches reposant sur le partenariat entre les pays dotés de forêts tropicales, les pays partenaires et d’autres parties prenantes, notamment une politique d’achats publics et privés responsable et des modes de production et de consommation durables. »
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Ainsi pour le Gabon et la France, le principal objectif du forum d’affaires pour la mise en place de chaînes de valeur durable en Afrique est de poser les jalons de l’opérationnalisation de l’APFTH comme instrument de la mise en œuvre de l’Accord de Paris sur le Climat, des objectifs de développement durable (ODD) et du Cadre mondial sur la biodiversité Post 2020.

SÉNÉGAL : remplacer 316 km de conduites pour améliorer l’efficacité de la station KSM

Par Inès Magoum - Publié le 13 septembre 2021 / Modifié le 13 septembre 2021
 
La Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) annonce le renouvellement de 316 km de réseau de distribution d’eau potable dans plusieurs communes de la capitale Dakar. Le projet vise à améliorer l’efficacité opérationnelle des nouvelles installations de production d’eau potable.
À Dakar, la capitale du Sénégal, le service public améliore l’approvisionnement eau potable. La Sen’Eau, la société qui exploite et distribue de l’eau potable en zone urbaine et péri-urbaine collabore avec la Société nationale des eaux du Sénégal (Sones) dans le cadre d’un nouveau projet. Il s’agit du renouvellement de 316 km de conduites du réseau de distribution d’eau potable dans la ville de Dakar. Le renouvellement des conduites « permettra d’économiser jusqu’à 45 000 m3. Les travaux démarreront à la fin des négociations avec les concessionnaires (Ageroute, Senelec, Sonatel, Free, etc.) et l’entreprise en charge de la réalisation des travaux sélectionnée au terme d’un appel d’offres international », indique la Sones.
En tout, 10 communes sont concernées par le renouvellement des conduites d’eau potable. Il s’agit des Almadies, des Parcelles Assainies, de la Patte d’Oie, de Grand Yoff, du Grand Dakar, de Mermoz, de Sacré-Cœur, des HLM, du Plateau et de la Médina. Les nouvelles conduites amélioreront la distribution de l’eau potable provenance de diverses usines, notamment celle de Keur Momar Sarr (KMS), dans le département de Louga, à 250 km de la capitale sénégalaise Dakar.
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L’usine d’eau potable est fonctionnelle depuis le 10 juillet 2021. La station est capable de fournir quotidiennement 200 000 m3 d’eau à 3 millions de personnes vivant à Dakar, ainsi qu’à Louga et à Thiès. La localité de Keur Momar Sarr compte deux autres stations de potabilisation qui améliorent l’approvisionnent en eau potable dans les villes du Sénégal. Le pays d’Afrique de l’Ouest dispose de plusieurs autres stations réparties sur le territoire, notamment celle de Kédougou qui affiche d’une capacité de 2 000 m3. L’installation est entrée en service en juin 2021.

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