1-AFRIQUE : le 15 septembre, le Sommet Climate Chance 2021 préparera la COP26

L’édition 2021 du Sommet Climat Chance Afrique servira de cadre pour la préparation des acteurs africains aux grands enjeux climatiques et la durabilité, en prélude à la prochaine COP26 au Royaume-Uni. L’évènement qui se déroule en ligne du 15 au 17 septembre 2021 rassemblera essentiellement les acteurs non étatiques.
La 26e Conférence des parties des Nations unies sur le changement climatique (COP26) se tient du 1er au 12 novembre 2021 à Glasgow en Écosse (Royaume-Uni). En prélude à cet évènement mondial organisé par les Nations unies, l’organisation Climate Chance consacre la 3e édition de son sommet à la préparation des acteurs africains aux grands enjeux mondiaux de la durabilité et du changement climatique.


L’évènement se déroule en ligne du 15 au 17 septembre 2021 et accueillera des acteurs non étatiques, c’est-à-dire les autorités locales, les entreprises, les organisations non gouvernementales (ONG), les syndicats, les mouvements de jeunesse, les peuples autochtones, les organisations de femmes, les scientifiques, les représentants du monde agricole, etc. Selon Climate Chance, cet évènement consacré au continent africain sera un moment fort de la mobilisation sur les questions de durabilité et de lutte contre le changement climatique, quelques semaines avant la COP26.
Au cours de ce rendez-vous mondial, les États partis devront présenter leur seconde feuille de route concernant leurs contributions à l’objectif mondial de réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES). Le Sommet Climat Chance Afrique 2021 aura plusieurs temps forts, notamment la journée du 15 septembre consacrée à l’initiative de la Convention des maires en Afrique subsaharienne (CoM SSA) qui organisera un événement d’une journée mettant en lumière les questions les plus urgentes en matière de changement climatique et d’accès au financement climatique en Afrique au sud du Sahara. L’évènement est également organisé en ateliers et focus couvrant l’ensemble des enjeux clés de l’action climat. Ce sera aussi l’occasion pour la présentation de 70 projets et de bonnes pratiques d’acteurs de terrain.
Pour plus d’informations sur le Sommet Climat Chance Afrique 2021.
Jean Marie Takouleu

2-Liste rouge de l’UICN, la perte de la biodiversité sera-t-elle accentuée en Afrique?
Par Boris Ngounou - Publié le 6 septembre 2021 / Modifié le 6 septembre 2021
 
Près de 28% d’animaux sont menacés de disparition. La dernière mise à jour de la liste rouge des espèces animales menacées de disparition a été publiée le 4 septembre 2021 à l’occasion du Congrès mondial de l'Union internationale de conservation de la nature (IUCN). Selon l’organisation, la dégradation de l’habitat des animaux et le changement climatique sont les principaux facteurs de déclin de la biodiversité. Et quand on sait que l’Afrique est le continent le plus exposé aux effets du changement climatique, il y a lieu de craindre pour sa biodiversité.
La nouvelle mise à jour de la liste rouge des animaux menacés d’extinction a été dévoilée le 4 septembre 2021 par l’Union internationale de conservation de la nature (IUCN). Ce document considéré comme le baromètre de l’état du vivant sur notre planète, est fort interpellateur pour l’Afrique. Le continent est dominé par les principaux facteurs de destruction de la biodiversité animale, au sens du rapport de l’UICN. Il s’agit de la perte de l’habitat sauvage des animaux et des effets du changement climatique.
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L’UICN avertit notamment qu’en raison du changement climatique, « la hausse des températures et donc du niveau de la mer devrait réduire d’au moins 30% l’habitat de certaines espèces dans les 45 prochaines années ». La menace est dont plus forte pour le continent le plus vulnérable aux effets du changement climatique, où les inondations déplaceront par exemple près de 2,7 millions de personnes d’ici à 2050, selon le Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat (Giec). Dans son 6e rapport publié le 9 août 2021, le Giec relève que l’extinction des espèces animales et végétales serait 1000 fois plus rapide qu’au milieu du XIXe siècle. Avec un réchauffement entre +2 et +3°C, jusqu’à 54 % des espèces terrestres et marines pourraient être menacées de disparition d’ici la fin du 21e siècle. Même à +2°C, la faune polaire (pingouins, phoques, ours) sera menacée. Et à simplement 1,5°C, 70 à 90 % des récifs coralliens sont en danger.
Près de 28% d’espèces animales sont menacées.
La dernière édition de la liste rouge de l’UICN répertorie 138 374 espèces, dont 38 543, soit quelque 28 %, sont classées dans les différentes catégories (espèce disparue, espèce ayant disparu de la nature et ne survivant qu’en captivité, en danger critique d’extinction, en danger, vulnérable, quasi-menacée, préoccupation mineure, données insuffisantes, et non évaluées). Les spécialistes alertent sur un effondrement en cours de la biodiversité, et certains parlent d’une « sixième extinction de masse ».
« Ces évaluations de la “liste rouge” démontrent à quel point nos vies et nos moyens d’existence sont étroitement liés à la biodiversité », affirme Bruno Oberle, le directeur général de l’UICN. À l’occasion du congrès de l’UICN, du 3 au 11 septembre 2021 dans la ville de Marseille en France, les décideurs politiques et la société civile sont appelés à multiplier les messages sur ce lien entre l’effondrement en cours de la biodiversité et les conditions de vie des humains sur la planète, également menacées par le changement climatique.
Les résolutions adoptées par les membres de l’Assemblée générale de l’UICN seront par ailleurs présentées lors de la Cop15 sur la biodiversité, qui se tiendra début 2022 à Kunming en Chine.
Boris

3-AFRIQUE: un partenariat pour la conservation de la faune dans le bassin de l’Okavango
Par Jean Marie Takouleu - Publié le 3 septembre 2021 / Modifié le 3 septembre 2021
 
Le conglomérat diamantaire De Beers signe un partenariat de 5 ans avec National Geographic Society pour la préservation de la riche biodiversité du bassin de l’Okavango, situé à cheval entre l’Afrique centrale et australe. Ce partenariat intervient au moment où ce refuge de la faune sauvage africaine est menacé par l’exploitation pétrolière.
Au fil des années, National Geographic Society est devenue un acteur incontournable dans la préservation de la biodiversité en Afrique, en partie grâce à sa chaîne de télévision National Geographic Wild. L’organisation scientifique et éducative signe un partenariat avec De Beers, une compagnie minière spécialisée dans l’exploitation du diamant, basée à Londres, au Royaume-Uni. Les deux partenaires lancent « Okavango Eternal ». L’initiative vise à renforcer la protection de la nature et le soutien aux communautés dans le bassin de l’Okavango au Botswana, en Namibie et en Angola.
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Pendant les 5 prochaines années, National Geographic et De Beers amélioreront la conservation de la vie sauvage en mettant un accent sur la préservation à long terme des couloirs de vie sauvage pour le déplacement et la prolifération des espèces menacées. Aussi, le partenariat Okavango Eternal soutiendra la recherche sur la conservation en finançant des expéditions pour recueillir de nouvelles données, en installant des technologies de surveillance et en renforçant les capacités des chercheurs locaux par des subventions et des formations.
Un écosystème unique
Le bassin de l’Okavango constitue l’un des principaux points chauds de biodiversité en Afrique. L’Okavango qui l’irrigue est le troisième fleuve d’Afrique australe (derrière le Zambèze et le Limpopo, Ndlr), avec une longueur comprise entre 1 600 et 1 800 km. Ce fleuve endoréique (formant un delta intérieur, Ndlr) prend sa source près de la ville de Huambo au centre de l’Angola, avant de traverser la Namibie pour atteindre le Bostwana où il s’achève en formant le vaste delta de l’Okavango dans le désert du Kalahari.
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Le delta de l’Okavango est le point névralgique de cet écosystème unique en Afrique. Ce delta intérieur est formé d’une vaste zone humide 18 000 km2 au nord du Botswana, abritant de nombreuses espèces d’animaux sauves en voie d’extinction, dans cette région d’Afrique particulièrement aride. Les plus emblématiques sont les éléphants de savane, les lions, des guépards, des chiens sauvages et des centaines d’espèces d’oiseaux.
Le soutien aux communautés locales
« La santé du delta de l’Okavango dépend de ses lacs et rivières sources, qui transportent de l’eau provenant de la pluie sur les hauts plateaux de l’Angola. Si le delta lui-même bénéficie d’un statut de protection, le bassin de l’Okavango qui l’alimente n’en bénéficie pas, et les effets du changement climatique, de la déforestation et de l’agriculture commerciale en amont mettent en péril cette ligne de vie essentielle », indique National Geographic.
Outre la faune sauvage, l’écosystème de l’Okavango est aussi exploité par les communautés locales qui ont de ce fait un rôle à jouer dans la préservation de sa biodiversité. C’est la raison pour laquelle les populations locales sont au centre du partenariat Okavango Eternal. National Geographic et De Beers prévoient d’ailleurs d’assurer la sécurité en matière d’eau et d’alimentation pour plus d’un million de personnes et de développer des moyens de subsistance pour 10 000 personnes supplémentaires. Cela représente un investissement étranger essentiel pour soutenir la résilience et le redressement à long terme de la région dans les années à venir. « Le partenariat vise à travailler main dans la main avec les communautés de l’Okavango afin d’apporter des solutions écologiques partagées qui débouchent sur des opportunités économiques collectives », ajoute National Geographic.
La menace de l’exploitation pétrolière
Outre le changement climatique, les activités humaines constituent la principale menace à la biodiversité dans le delta de l’Okavango. La zone humide foisonnante de vie abrite également des gisements pétroliers que la Namibie et le Botswana veulent exploiter pour booster leurs économies. D’ailleurs, les gouvernements des deux pays ont accordé deux concessions pétrolières de 35 000 km2 à Reconnaissance Africa (ReconAfrica), une entreprise basée à Vancouver au Canada. Pour de nombreuses organisations de défense de l’environnement actives dans la région, le forage du pétrole sera préjudiciable à la faune et aux populations locales.
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Face, à cette situation, l’une des armes de ces organisations reste la sensibilisation. D’ailleurs dans le cadre du partenariat Okavango Eternal, De Beers et National Geographic produiront un film sur le bassin de l’Okavango au Botswana, afin de sensibiliser le public aux problèmes auxquels est confronté cet écosystème et aux raisons pour lesquelles il est important de le protéger. Le partenariat porte aussi sur la mise en place d’économies touristiques autonomes basées sur la conservation afin de susciter un soutien local et une compréhension de la conservation de ce bassin hydrographique en Angola, en Namibie et au Botswana.
Jean Marie Takouleu

4-AFRIQUE: la BAD va intégrer le capital naturel dans le financement du développement

Par Boris Ngounou - Publié le 3 septembre 2021 / Modifié le 3 septembre 2021
 
La Banque africaine de développement (BAD), la Plateforme des connaissances sur la croissance verte et d’autres partenaires lancent le 9 septembre 2021, une nouvelle initiative sur l’intégration du capital naturel dans le financement du développement en Afrique. Le Programme sur le capital naturel pour le financement du développement de l’Afrique (en anglais, Natural Capital for African Development Finance, NC4-ADF) est soutenu entre autre, par le Fonds mondial pour la nature (WWF).
La Banque africaine de développement (BAD) conditionnera le financement des infrastructures de développement en Afrique par la préservation du capital naturel, à savoir, les sols, les ressources halieutiques et les forêts. C’est tout le sens du Programme sur le capital naturel pour le financement du développement de l’Afrique (en anglais, Natural Capital for African Development Finance, NC4-ADF), dont le lancement est prévu le 9 septembre 2021. « La prise en compte du capital naturel dans le financement du développement est essentielle pour la reprise post-Covid-19 », affirme Vanessa Ushie, directrice de la division de l’analyse des politiques au Centre africain des ressources naturelles de la BAD.
S’étendant sur la période 2020-2022, le NC4-ADF est soutenu par le Fonds mondial pour la nature (wwf), le ministère fédéral allemand de la Coopération économique et du Développement (BMZ) à travers son agence dédiée (GIZ), le Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE), la Fondation MAVA, l’Institut international pour le développement durable (IISD) et  le partenariat Economics for Nature (E4N).
Un capitale naturel ignoré dans les calculs économiques
Selon la BAD, le capital naturel représente entre 30 % et 50 % de la richesse totale des pays d’Afrique, bien que n’étant pas souvent pas pris en compte dans les mesures économiques comme le calcul du produit intérieur brut (PIB).
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L’Afrique est dotée d’importantes ressources naturelles. Le continent offre une grande diversité de zones climatiques, des façades océaniques importantes, des ressources en eau globalement abondantes et sous-utilisées, ainsi qu’un sous-sol riche et encore peu exploré. Au plan local, ces ressources naturelles y font vivre, comme c’est le cas dans la plupart des pays à faible revenu, une majorité de la population et notamment les plus pauvres. Au plan global, les ressources naturelles renouvelables du continent (biodiversité animale et végétale), participent, à des enjeux mondiaux plus particulièrement dans le champ de l’environnement.

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