ACCES A L’ASSAINISSEMENT Encore des urgences à réaliser pour l’atteinte de l’ODD 6
«Malgré les efforts consentis par l’Etat du Sénégal et ses partenaires pour l’atteinte de l’ODD 6 d’ici 2030, le gap est énorme et particulièrement en milieu rural. Toutefois la survenue de la pandémie de la Covid-19 en mars 2020 et les inondations dues aux fortes pluies des mois d’août et septembre 2020 ont révélé l’urgence et la nécessité d’assurer un assainissement durable et résilient face aux effets du changement climatique afin de garantir la santé de la population», ont déclaré les organisations de la société civile qui s’activent dans le domaine de l’eau et l’assainissement.
Pour elles, l’absence de système d’assainissement constitue un problème majeur de santé publique dans les pays à faible revenu ou intermédiaire comme le Sénégal. Ainsi, elles rappellent aux autorités locales, aux décideurs, aux partenaires financiers, aux planificateurs, aux responsables de l’élaboration de la mise en œuvre et du suivi des normes et de la réglementation la nécessité impérieuse d’agir pour un accès adéquat à l’assainissement pour tout qui constitue un droit fondamental de l’homme selon la Résolution 64/292 ONU du 29 juillet 2010.
Pour relever les défis en vue de l’atteinte de l’ODD6, elle propose la mise en place des financements endogènes gérés en toute transparence pour le secteur de l’eau et l’assainissement, l’augmentation de manière considérable le budget alloué au sous-secteur de l’eau et de l’assainissement, la responsabilisation des collectivités territoriales dans la planification, le financement, la mise en œuvre, le suivi et la gestion des projets et services d’assainissement et le renforcement de la participation de la société civile dans l’élaboration et le suivi des politiques publiques en matière d’eau et d’assainissement.
Mieux, ajoutent-t-elles, «il y a donc urgence de faire des investissements efficients dans le secteur de l’assainissement qui prennent en compte le changement climatique car lorsqu’il y a inondation les infrastructures d’assainissement et d’eau se dégradent rapidement et cela favorise la contamination des nappes et expose les populations au péril fécal avec toute sorte de maladie».
Fatou NDIAYE
2-Vie quotidienne Journée mondiale des toilettes : les chiffres fous de vos WC
Sur Terre, il y a moins de gens qui ont accès à des sanitaires décents que de personnes abonnées à un opérateur téléphonique... A l'occasion de la Journée mondiale des toilettes, retour sur ce petit coin où nous allons entre 4 et 5 fois par jour.
Nous allons entre 4 et 5 fois par jour aux toilettes. Photo d'illustration lumpi de Pixabay
Sur Terre, il y a moins de gens qui ont accès à des toilettes décentes que de personnes abonnées à un opérateur téléphonique... Ces chiffres fous sont hélas vrais : on compte 7,7 milliards de contrats pour téléphones mobiles pour 7,8 milliards d'habitants, alors que 4,2 milliards d'entre nous n’ont pas accès à des systèmes d'assainissement salubres, c'est-à-dire qu'ils n'ont pas de toilettes à la maison ou disposent de toilettes qui ne permettent pas une gestion hygiénique des excréments.
En ce jeudi 19 novembre, journée mondiale des toilettes (1), revenons sur plusieurs données afin de sensibiliser chacun à ce problème d'envergure.
2500:Selon la très sérieuse "World toilet organisation", nous passons en moyenne 2500 fois par an aux WC (soit 4 à 5 fois par jour) environ, et nous y restons deux à trois minutes en moyenne. Cela représente près de trois ans de notre vie.
800:Plus de 800 millions de personnes dans le monde, privées de sanitaires, doivent pratiquer la défécation en plein air pour se soulager, dans un trou creusé dans la terre, favorisant la prolifération d'épidémies. L'Asie et l'Afrique subsaharienne sont les régions les plus touchées par ce problème. Les nappes phréatiques sont atteintes par les matières fécales, ce qui infeste l'eau de bactéries. Sans parler de la dignité humaine et des potentielles agressions sexuelles.
720:En un an, nous produisons sur terre plus de 720 millions de tonnes d’excréments et 570 millions de tonnes d’urine. Or, en Europe, depuis l’invention des WC (pour water-closets) par l’ingénieur anglais Joseph Bramah au XVIIIe siècle, rien n’a changé. Malgré un regain pour les toilettes sèches, on actionne toujours une chasse d'eau. Un gaspillage d'eau potable énorme.
14:Malgré la pandémie, il reste quelques irréductibles qui ne se lavent toujours pas les mains régulièrement, notamment après un passage aux cabinets. Ainsi, selon une étude du fabricant de sèche-main Dyson publiée le mois dernier, si 52% des Français interrogés se lavent les mains après un passage aux toilettes, 14% d'entre eux avouent ne toujours pas prendre cette peine.
12,7:Selon les données de Statista Consumer Market Outlook livrées en 2018, avec 12,7 kg par an et par personne (l'équivalent de 141 rouleaux) les États-Unis sont les plus gros consommateurs de papier toilette au monde, devant l'Allemagne (12,1 kilos, 134 rouleaux), le Royaume-Uni (11,4, soit 127) et le Japon (8,2, soit 91) où l'on vénère le dieu toilettes, avec le confort du siège chauffant, la fermeture automatique des lunettes et le petit jet d'eau tiède. La France arrive 7e, avec 6,4 kg par an et par personne, soit 71 rouleaux.
1:Dans le monde, une école sur trois ne dispose pas de toilettes, une situation qui s'aggrave pour les filles pendant la période de menstruation. En France, un élève sur deux refuserait carrément d'y aller, freiné par le manque de propreté, l'absence de papier ou les portes qui ne ferment pas.
INTERNATIONAL
3-Accès aux toilettes : des milliards de personnes en manquent
C'est pourtant l'un des objectifs de développement durable. Plus de quatre milliards de personnes n'ont pas accès à des toilettes dans le monde.
Des centaines d'enfants meurent de diarrhée par manque d'accès à des toilettes dignes
Les Nations unies organisent la journée mondiale des toilettes ce jeudi 19 novembre. L'utilité de toilettes conformes aux règles d'hygiène ne s'est jamais fait sentir autant que durant l'actuelle pandémie de Covid-19.
Pour une partie du monde, le lavage fréquent des mains à l'eau et au savon, précaution de base recommandée, est une simple routine.
Mais cela représente un luxe pour d'autres qui ne disposent pas d'eau potable et d'installations sanitaires. Pourtant l'accès à des toilettes dignes fait partie des objectifs de développement durable.
Un investissement rentable
Des milliards de dollars sont nécessaires pour fournir des toilettes sûres à ceux qui en manquent dans le monde
Pour atteindre cet objectif numéro 6 du développement durable de l'ONU, il faudrait investir dans la construction d'installations sanitaires chaque année jusqu'en 2030.
Le coût annuel de l'installation de sanitaires basiques est estimé à 36 milliards de dollars. Des installations de qualité coûteraient par an 105 milliards de dollars.
Cela paraît beaucoup. Mais l'enjeu est grand : les sanitaires interviennent dans la collecte, le traitement et l'évacuation des déjections, ainsi que le traitement de l'eau pour éviter le développement de bactéries dangereuses.
En dehors des bienfaits sur le plan de la sauvegarde de l‘environnement, les équipements sanitaires protègent contre des maladies telles que la diarrhée, responsable d'1,66 million de décès en 2016 dont près de 500 sont des enfants de moins de cinq ans.
Lire aussi → Le Kenya expérimente des toilettes publiques écologiques
Les populations les plus vulnérables se trouvent notamment dans les zones rurales, les bidonvilles, les camps de réfugiés ou d'autres centres de prise en charge à l'instar de SOS Village d'enfants en Centrafrique.
Tatiana Moussoa, la coordonnatrice nationale du programme "Renforcement de la famille" à SOS Village d'enfants en Centrafrique pense qu'effectivement, "l'accès aux toilettes est un problème d'une manière générale en ce qui concerne la République centrafricaine".
Au sein de SOS Village d'enfants, "on peut dire que nous veillons à ce qu'il y ait la qualité", assure-t-elle. "Au sein des foyers des jeunes, le défi s'exprime en terme de disponibilité de l'eau. Maintenant dans le programme de renforcement de la famille où nous assistons des enfants au sein de leur famille biologique, on se rend compte que dans certains quartiers, il n'y a presque pas de toilettes ou s'il y en a, elles sont utilisées par deux ou trois maisons dans le voisinage. Donc nous les encourageons à ne pas laisser les enfants déféquer autour des maisons", explique aussi Tatiana Moussoa qui insiste particulièrement sur la situation des filles à l'école.
En effet, beaucoup d'écoles n'ont pas de toilettes. "Et dans nos actions, nous veillons au genre, c'est-à-dire que nous faisons en sorte que les filles n'aient pas de problèmes quand elles veulent aller aux toilettes", souligne la travailleuse sociale.
Les ONG à l'oeuvre, plutôt que les Etats
Malgré tout, la fourniture de sanitaires n’est pas encore perçue comme étant une priorité par certains décideurs politiques.
Dans certains pays, c’est l’affaire des donateurs privés ou d’organisations comme l’Association sénégalaise de normalisation (ASN) qui œuvre pour un accès de tous à des services d’assainissement de qualité.
Claude Roger Dione est le responsable de la "Division chimie et environnement". Pour lui, "les ONG viennent et produisent plus de résultats que nos propres institutions qui sont chargées de faire le travail".
Concrètement, il évoque la fondation Bill et Melinda Gates, l'USAID ou WASH, qui "viennent se positionner en tant que partenaires financiers. Or il ne devrait pas en être ainsi ! Car ce sont des questions de souveraineté qui devraient être une priorité. L'appui non négligeable de ces organisations est tellement ancré, qu'elles deviennent presque indispensables", se désole Claude Roger Dione.
Plus de 4 milliards de personnes dans le monde sont sans accès à des toilettes conformes aux critères standards. Pourtant, quand on compare les coûts aux revenus des Etats, il suffirait d'investir en moyenne 24 dollars par personne dans le monde pour atteindre l'objectif de l'accès de tous à des toilettes dignes. En Afrique subsaharienne, cela fait 2,47% du PIB de cette région.
Cette ressource ne devrait pas manquer, car les dépenses militaires par exemple sont bien plus élevées.
En plus, selon Guy Hutton, Conseiller à l'Unicef en matière d'assainissement, 1 dollar investi dans les toilettes permet d'économiser entre 4 et 5 dollars de frais médicaux.
Toilettes et changement climatique sont liés
Les experts soulignent un lien entre le changement climatique et l'aggravation de la vulnérabilité des populations sans accès à des toilettes sûres
La négligence de ce volet du développement humain retarde l'accès pour tous à l'assainissement alors que le changement climatique aggrave la situation.
Les inondations peuvent, par exemple, endommager les toilettes précaires et répandre les déjections dans les cultures vivrières, provoquant des maladies mortelles et chroniques. Assainissement durable et changement climatique, c'est d'ailleurs le thème cette année de la journée mondiale des toilettes.
Dans un rapport publié à l'occasion de la journée mondiale des toilettes, l'organisation mondiale de la santé et l'Unicef mettent l'accent sur le lien entre l'investissement dans le sanitaire et la protection de l'environnement, le développement économique et la santé.
4-La Covid-19 menace de causer des dommages irréversibles à l'éducation, à la nutrition et au bien-être des enfants (UNICEF)
Photo : Alissa/Everett
Samuel, 11 ans, et sa sœur Janet, 10 ans, étudient à l'unique table de leur maison à Mathare, Nairobi, Kenya, en utilisant le téléphone portable de la famille
19 novembre 2020
Santé
Dans un nouveau rapport publié à la veille de la Journée mondiale de l’enfance, l'UNICEF met en garde contre les conséquences importantes et croissantes pour les enfants alors que la pandémie de Covid-19 approche de sa deuxième année.
« Tout au long de la pandémie de Covid-19, il y a eu un mythe persistant selon lequel les enfants sont à peine touchés par la maladie. Rien n'est plus éloigné de la vérité », a déclaré Henrietta Fore, Directrice exécutive de l'UNICEF l’occasion de la publication du rapport.
« Plus la crise se prolonge, plus son impact sur l'éducation, la santé, la nutrition et le bien-être des enfants est profond. L'avenir de toute une génération est en danger », a-t-elle ajouté.
Publié avant la Journée mondiale de l'enfance le rapport intitulé « Prévenir une génération perdue de la Covid » est le premier document du Fonds des Nations Unies pour l’enfance (UNICEF) à décrire de manière exhaustive les conséquences désastreuses et croissantes pour les enfants alors que la pandémie se prolonge.
Le rapport montre que si les symptômes chez les enfants infectés restent bénins, les infections augmentent et l'impact à long terme sur l'éducation, la nutrition et le bien-être de toute une génération d'enfants et de jeunes peut changer la vie.
Selon Henrietta Fore, alors que les enfants peuvent tomber malades et peuvent propager la maladie, ce n'est que la partie visible de l'iceberg de la pandémie. Les perturbations des services clés et la montée en flèche des taux de pauvreté constituent la plus grande menace pour les enfants.
1 infection sur 9
Le rapport constate qu'au 3 novembre, dans 87 pays disposant de données ventilées par âge, les enfants et les adolescents de moins de 20 ans représentaient 1 sur 9 des infections par la Covid-19, soit 11% des 25,7 millions d'infections signalées par ces pays.
Des données plus fiables et ventilées par âge sur les infections, les décès et les tests sont nécessaires pour mieux comprendre l'impact de la crise sur les enfants les plus vulnérables et orienter la réponse.
Plus la crise se prolonge, plus son impact sur l'éducation, la santé, la nutrition et le bien-être des enfants est profond - Henrietta Fore, Directrice exécutive de l'UNICEF
Bien que les enfants puissent transmettre le virus entre eux et à des groupes d'âge plus âgés, il existe des preuves solides que, avec des mesures de sécurité de base en place, les avantages nets du maintien des écoles ouvertes l'emportent sur les coûts de leur fermeture, note le rapport.
Les écoles ne sont pas le principal vecteur de transmission au sein de la communauté, et les enfants sont plus susceptibles de contracter le virus en dehors du cadre scolaire.
Les perturbations liées à la Covid-19 dans les services sanitaires et sociaux essentiels pour les enfants constituent la menace la plus grave pour les enfants, selon le rapport.
Peur de l’infection
En utilisant de nouvelles données provenant d'enquêtes de l'UNICEF dans 140 pays, le rapport note qu’environ un tiers des pays analysés ont connu une baisse d'au moins 10% de la couverture des services de santé tels que les vaccinations de routine, les soins ambulatoires pour les maladies infectieuses de l'enfance et les services de santé maternelle. La peur de l'infection est une raison importante.
Le document observe aussi une baisse de 40% de la couverture des services de nutrition pour les femmes et les enfants dans 135 pays. En octobre 2020, 265 millions d'enfants ne bénéficiaient toujours pas de repas scolaires dans le monde. Plus de 250 millions d'enfants de moins de 5 ans pourraient ne pas bénéficier des bienfaits des programmes de supplémentation en vitamine A, qui protègent leur vie.
Photo : UNICEF
Un enfant de sept ans regarde par la fenêtre à Istanbul, en Turquie, pendant l'urgence de la Covid-19.
De plus, 65 pays ont signalé une diminution des visites à domicile par les travailleurs sociaux en septembre 2020, par rapport à la même période l'année dernière.
Le rapport fait également valoir qu’en novembre 2020, 572 millions d'élèves sont touchés par 30 fermetures d'écoles dans les pays, soit 33% des élèves inscrits dans le monde entier.
Par ailleurs, on estime que 2 millions de décès d'enfants supplémentaires et 200.000 mortinaissances supplémentaires pourraient survenir sur une période de 12 mois, avec de graves interruptions de services et une augmentation de la malnutrition.
Autre fait inquiétant : en 2020, 6 à 7 millions d'enfants de moins de 5 ans supplémentaires souffriront d'émaciation ou de malnutrition aiguë, soit une augmentation de 14 % qui se traduira par plus de 10 000 décès d'enfants supplémentaires par mois, principalement en Afrique subsaharienne et en Asie du Sud.
En outre, on estime que le nombre d'enfants vivant dans une pauvreté multidimensionnelle - sans accès à l'éducation, à la santé, au logement, à la nutrition, à l'assainissement ou à l'eau - a augmenté de 15% dans le monde, soit 150 millions d'enfants supplémentaires d'ici le milieu de l'année 2020.
Éducation et fracture numérique
Pour faire face à cette crise, l'UNICEF appelle d’abord les gouvernements et ses partenaires à veiller à ce que tous les enfants apprennent, notamment en réduisant la fracture numérique.
L’UNICEF exhorte aussi à garantir l'accès aux services de nutrition et de santé et rendre les vaccins abordables et accessibles à chaque enfant.
L'avenir de toute une génération est en danger - Henrietta Fore, Directrice générale de l'UNICEF
« Plus la crise se prolonge, plus son impact sur l'éducation, la santé, la nutrition et le bien-être des enfants est profond. L'avenir de toute une génération est en danger », a-t-elle ajouté.
Selon le Fonds, il importe également de soutenir et protéger la santé mentale des enfants et des jeunes et de mettre un terme aux abus, à la violence sexiste et à la négligence dans l'enfance.
De plus, il convient d’améliorer l'accès à l'eau potable, à l'assainissement et à l'hygiène et de lutter contre la dégradation de l'environnement et le changement climatique.
En outre, il faut inverser la tendance à l'augmentation de la pauvreté des enfants et assurer un redressement inclusif pour tous.
Enfin, il est nécessaire de redoubler d'efforts pour protéger et soutenir les enfants et leurs familles vivant dans des situations de conflit, de catastrophe et de déplacement.
« En cette Journée mondiale de l'enfance, nous demandons aux gouvernements, aux partenaires et au secteur privé d'écouter les enfants et de donner la priorité à leurs besoins », a déclaré Mme Fore. « Alors que nous réimaginons tous l'avenir et que nous nous tournons vers un monde post-pandémique, les enfants doivent passer en premier ».
5-DISPONIBILITE DE TOILETTES PRATICABLES
Quand la pénurie d’eau installe la saleté dans les ménages !
Mariama DIEDHIOU | 19/11/2020 | 08H48 GMT
Ce jeudi 19 novembre sera célébrée la journée mondiale des toilettes. Dans certains quartiers de Dakar, avoir des toilettes praticables n’est pas possible à cause du manque d’eau. Dans des quartiers comme la Sicap liberté 1, les habitants vivent un véritable calvaire pour obtenir de l’eau parce que, ce liquide précieux ne coule que la nuit plutôt à partir de 20 heures.
Pis quelques fois, les habitants de ce quartier attendent jusqu’à 23 heures pour remplir leurs bouteilles. En revanche, à liberté 2 même si les coupures d’eau sont peu fréquentes, la pression est très faible et l’eau n’arrive pas au premier étage.
L’accès à l’eau potable constitue toujours un véritable casse-tête pour les habitants de Dakar même à la veille de la journée internationale des toilettes. Ces pénuries d’eau se ressentent jusque dans les quartiers du centre de Dakar. Notamment à liberté 1 où le manque d’eau dans la journée est devenu banal car les gens sont habitués à remplir des bouteilles de réserve pendant la nuit pour les besoins de la journée. A liberté 2, les pénuries d’eau ne sont pas fréquentes mais la pression est faible et ceux qui habitent en hauteur n’ont de l’eau que tard dans la nuit. Et cela, depuis plus d’un an que les habitants vivent ce préjudice.
Interrogé sur la journée internationale des toilettes, la dame M. D soutient que «dans ce quartier, presque dans toutes les maisons les gens remplissent plus de 20 bouteilles de réserve la nuit pour les besoins de la journée. Nous vivons avec ce problème depuis plus d’un an. Nous avions fait des réclamations au temps de la Sénégalaise des eaux (SDE), ils n’ont pas résolu le problème ; avec ce nouveau Sen’Eau nous vivons le même calvaire. Tout le monde sait que pour parler de la journée des toilettes il faut impérativement parler de l’accès à l’eau. Ici, l’eau ne coule qu’à 20 heures des fois on reste même jusqu’à 23 heures à attendre et ce n’est pas toujours de l’eau claire qui coule. Parfois cette eau qui sort des robinets a une couleur rouge, on ne l’utilise que pour nettoyer les ustensiles, les carreaux et les toilettes. Nous ici, on collecte l’eau de la lessive pour les toilettes sinon on aura des problèmes dans la journée. Avec tout ça, les factures deviennent de plus en plus chères. Un père de famille rencontré dans la rue nous a introduit dans sa maison pour qu’on fasse le constat de nous-même.
Arrivé au niveau de la cour des bouteilles d’eau de 20 et 10 litres remplies sont déposées à même sol. «Remplir ces bouteilles c’est notre passe-temps favori pendant la nuit renseigne l’homme. Et cela, c’est pour nous qui habitons au rez-de-chaussée, sinon ceux qui sont au premier étage il faut attendre 00 heure voire 1 heure du matin pour avoir de l’eau».
Dans certains quartiers notamment aux Parcelles assainies plus précisément à la Cité Fadia, l’eau ne coule que vers 2 h voire 3 h du matin, témoignent des femmes de ménage complètement dépassées par la situation qui perdure. «Au sein de mon immeuble qui a quatre paliers, les locataires sont en train de partir parce qu’ils n’ont pas d’eau», soutient un propriétaire d’un immeuble. A noter que si certains incriminent la Sen’Eau, d’autres imputent la responsabilité à la Sones. La première société s’occupe de la commercialisation ; alors que la seconde devrait procéder à l’installation des infrastructures.
Mariama Diédhiou (Stagiaire)
6-Journée mondiale des toilettes: Julienne Sie Pale (présidente de l'association ivoirienne des toilettes pour tous): " Ensemble faisons de nos toilettes des moyens de préservation de la vie".
Le 19 novembre de chaque année est consacré à la journée mondiale des toilettes. A cette occasion, l'Association africaine de l'eau (AAE) a donné la parole à six femmes professionnelles de l'eau, de l'hygiène et de l'assainissement du cameroun, du Ghana de Djibouti, du Mali et de la Cote d'Ivoire sur une tribune autour du thème "assainissement durable et changement climatique: Les femmes de l'AAE s'engagent".
A cet effet, Julienne Sie Pale, présidente de l'association ivoirienne des toilettes pour tous à posé le diagnostic de la situation en Cote D'Ivoire.
"Avec plus de 80% de la population (ivoirienne) ayant recours au système d’assainissement autonome, il revient à chacun individuellement ou de façon collective, à travers les ménages, entreprises de vidange ou par l’intervention des organismes et institutions de promouvoir :
- la réalisation et l’entretien d’ouvrages d’assainissement adaptés notamment les toilettes, les fosses septiques ; - un système de collecte et de transport sécurisé ; -la mise à disposition et le bon fonctionnement d’unités de traitement dédiées.
Le phénomène de changement climatique est une réalité en Côte d’Ivoire, comme dans le reste du monde. Même si Le pays semble ne pas encore être sérieusement touché par le phénomène en comparaison avec certains autres, la balance pourrait pencher à tout moment et mettre à mal l’économie du pays.
En effet, la croissance économique du pays repose en partie sur l’utilisation de son stock de ressources naturelles. Or Selon M. Pierre Laporte, le directeur des opérations de la Banque mondiale pour la Côte d’Ivoire, ces ressources auraient diminué de 26 % entre 1990 et 2014. Plusieurs phénomènes visibles confirment cette dégradation. Parmi eux figurent la déforestation et l’épuisement des réserves d’eau.
En ce qui concerne principalement, les ressources en eau fortement impactées aussi bien en quantité qu’en qualité, les actions de sauvegarde passent entre autres par la lutte contre toutes les formes de pollution et de façon particulière par une gestion adéquate des système d’assainissement.
Avec plus de 80% de la population ayant recours au système d’assainissement autonome, il revient à chacun individuellement ou de façon collective, à travers nos ménages, entreprises de vidange ou par l’intervention des organismes et institutions de promouvoir :
- la réalisation et l’entretien d’ouvrages d’assainissement adaptés notamment les toilettes, les fosses septiques ;
- un système de collecte et de transport sécurisé ;
-la mise à disposition et le bon fonctionnement d’unités de traitement dédiées.
Avec nos cultivateurs, allons encore plus loin en valorisant le produit de nos toilettes en engrais pour stimuler sans risques l’agriculture, réduire et capturer les émissions de gaz à effet de serre.
En effet, Une étude récente publiée par la Soil Association révèle que La conversion au bio permet de séquestrer dans le sol, en moyenne, entre 400 et 500 kg de carbone, soit environ 1650 kg de CO2, par hectare et par an. Aussi, suffirait-il de séquestrer 200 kg de carbone par hectare et par an dans toutes les terres cultivées pour compenser la totalité des émissions de gaz à effet de serre.
Ainsi, la séquestration de carbone dans le sol apparait comme une clé importante dans la lutte contre le réchauffement climatique.
Ensemble faisons de nos toilettes des moyens de préservation de la vie
Avec nos toilettes préservons nos ressources naturelles et créons de la richesse dans une économie circulaire" a a-t-elle déclaré dans sa communication.
Solange ARALAMON
7-Journée mondiale des toilettes : l’UNICEF et la RDC visent l’éradication de la défécation à l’air libre d’ici 2030
A l’occasion de la journée mondiale des toilettes, célébrée ce jeudi 19 novembre, le gouvernement congolais à travers le ministère de l’Environnement et développement durable et le Fonds des Nations-Unies pour l’enfance (UNICEF) ont mis en place une feuille de route qui consiste à éradiquer d’ici 2030 la défécation en plein air sur l’ensemble du territoire national.
L’UNICEF et le gouvernement congolais considèrent que l’un des plus grands défis auquel fait face l’éradication de la défécation en plein air n’est pas simplement celui de mettre en place des toilettes propres et sécurisées, mais de changer les comportements et normes sociales. C’est ainsi qu’ils se sont unis pour sensibiliser les communautés afin de stimuler le changement des comportements et remédier à l’écart qui existe entre les progrès dans la construction de toilettes et leur utilisation.
« En RDC, 12% de la population continue à déféquer à l’air libre et ce malgré toutes les conséquences néfastes sur la santé des enfants. La mise en œuvre de cette feuille de route permettra aux enfants de grandir dans un environnement plus sûr et protecteur. La défécation à l’air libre sévit aussi dans les écoles, les établissements de soins de santé et même dans les quartiers urbains et cela serait aussi à la base de la pollution de l’eau de boisson. Selon l’enquête MICS 2018, plus de deux millions d’enfants de 0 à 59 mois (soit un enfant sur cinq) souffrent de diarrhée, due en partie au manque d’assainissement de base », dit un communiqué de l’UNICEF.
L’opérationnalisation de cette feuille de route, précise l’UNICEF, se fera en priorité dans 9 provinces : Lomami, Haut-Lomami, Lualaba, Kasaï, Kasaï-Central, Equateur, Maï-Ndombe, Kongo-Central et Sankuru. Ces provinces seront incluses progressivement au cours de la phase 1 entre 2020 et 2023 tandis que les 17 provinces restantes feront l’objet de la phase 2 qui se déroulera de 2023 à 2030. Plus de 7 millions de dollars sont nécessaires pour ce faire.
La journée mondiale des toilettes est célébrée cette année en RDC sous le thème : « Un ménage, une latrine hygiénique ».
Japhet Toko