AFRIQUE CENTRALE : six propositions de l’Unesco pour des côtes résilientes au climat

La Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’Unesco vient de publier une liste de six propositions, pour réduire la vulnérabilité des espaces côtières en Afrique centrale. Cet apport moral intervient en prélude à la décennie des Nations Unies pour les sciences océaniques au service du développement durable (2021-2030).
Le caractère transfrontalier des menaces auxquelles font face les zones côtières en Afrique centrale et dans le reste monde, pousse les experts à la convocation d’une gestion intégrée de ces espaces naturels. C’est l’appel lancé par la Commission océanographique intergouvernementale (COI) de l’Unesco.

Dans son Rapport technique sur l’état de vulnérabilité côtière des pays d’Afrique centrale, publié le 22 juin 2020, les membres de cette commission ont fait six propositions reposant sur une approche régionale centrafricaine en matière de gestion des ressources côtières.
Ainsi, pour atteindre la résilience côtière dans les sept pays d’Afrique centrale il faut : consolider le pouvoir, renforcer les réseaux d’experts, développer les capacités, donner davantage la parole aux communautés et promouvoir le partage d’informations ; mettre en place une stratégie globale capable de concrétiser les déclarations en faveur de la résilience climatique ; adapter l’économie à la nouvelle réalité climatique ; faire avancer la mise en œuvre des programmes juridiques et politiques relatifs à la résilience climatique ; renforcer le régionalisme et l’identité biorégionale ; et enfin, aligner et développer les infrastructures scientifiques et techniques en soutien aux processus décisionnels.
La fragilisation des zones côtières est surtout d’origine anthropique
Les espaces côtiers d’Afrique centrale sont au centre de multiples enjeux, notamment d’origine humaine, qui les soumettent à d’importantes modifications. C’est le cas à Kribi, une cité balnéaire située au sud du Cameroun, où l’on note depuis 1960 l’installation des projets agroalimentaire (Société de palmeraie de la ferme suisse [SPFS] en 1968, devenue Société camerounaise de Palmeraie [Socapalm], Hévéa du Cameroun [Hevecam] en 1975). La présence de ces entreprises, ajoutée aux grands projets industriels d’envergure entrepris récemment dans cette région (Port en eau profonde de Kribi, la centrale à gaz, Pipeline Tchad-Cameroun…), a engendré une croissance démographique galopante, laquelle n’est pas sans conséquence sur le littoral kribien. C’est donc pour surmonter ces défis dits émergents, dans le domaine de la gestion des espaces côtières, qu’intervient le rapport technique du COI.
Avant la publication de ce rapport, le COI avait organisé du 05 au 07 novembre 2019, un atelier technique sur la vulnérabilité côtière en Afrique Centrale. Cette initiative avait réuni l’ensemble des différents experts de la sous-région, pour identifier les défis de chaque pays et trouver une initiative conjointe afin de préserver les zones côtières.
Ces différentes actions du COI interviennent dans le cadre de la feuille de route conjointe sur les processus de planification de l’espace marin dans le monde, et dans le contexte des préparatifs de la Décennie des Nations Unies des sciences océaniques pour le développement durable (2021-2030).
Boris Ngounou


GHANA : l’adhésion à la Convention sur l’eau de l’ONU sera effective en septembre

Par Boris Ngounou - Publié le 2 juillet 2020 / Modifié le 2 juillet 2020
 
Le Ghana, dont les bassins fluviaux transfrontaliers couvrent plus de 75 % des terres, vient d’annoncer son adhésion à la Convention sur l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux (Convention sur l’eau). Cette adhésion sera effective le 21 septembre 2020, faisant du Ghana le troisième pays africain à adhérer à la Convention de l’ONU sur l’eau.
Le Ghana opte pour une gestion intégrée des cours d’eau transfrontaliers. Un choix qui s’est traduit par l’adhésion de ce pays d’Afrique de l’Ouest, à la Convention sur l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux (Convention sur l’eau). « Les effets croissants du changement climatique et la pression exercée sur les ressources en eau exigent une action urgente pour approfondir la coopération transfrontalière existante », affirme Cecilia Abena Dapaah, ministre ghanéen de l’Assainissement et des Ressources en eau.
Le texte d’adhésion du Ghana sera validé le 21 septembre 2020, faisant du pays le 44e État-partie de la Convention de l’ONU sur l’eau, et troisième sur le plan africain. Le Tchad et le Sénégal ayant adhéré à la convention en 2018.
Adoptée par les Conseillers des gouvernements des pays de la Commission économique pour l’Europe lors de la reprise de leur cinquième session tenue à Helsinki du 17 au 18 mars 1992, la Convention sur l’eau est un cadre juridique international, souple et global, qui définit les normes et les règles de base d’une coopération entre les États partageant des cours d’eau, en vue de leur utilisation, de leur gestion et de leur protection.
Gestion intégrée des cours d’eau transfrontaliers, une nécessité pour le Ghana
La gestion concertée des cours d’eau transfrontaliers est en effet une nécessité pour le Ghana dont le territoire en est recouvert à plus de 75 %. Le cas le plus emblématique étant le bassin de la Volta, d’une superficie d’environ 400 000 km2, que le pays partage avec 5 autres pays d’Afrique de l’Ouest (le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Togo).
Pour veiller à la gestion rationnelle et intégrée des ressources de ce bassin qui regroupe plus de 20 millions d’utilisateurs, les chefs d’État des pays concernés ont procédé le 19 janvier 2007 à Ouagadougou, à la signature de la convention portant statut du fleuve Volta et création de l’Autorité du bassin de la Volta.
C’est dire que la gestion intégrée des cours d’eau transfrontaliers a toujours été une préoccupation pour le Ghana, mais aussi pour ses voisins de la sous-région. Car la Côte d’Ivoire et le Togo, avec qui le Ghana partage ses bassins, sont à un stade avancé du processus national d’adhésion à la convention de l’ONU sur l’eau.
Boris Ngounou

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