Le Ghana est le troisième Etat africain à adhérer à la Convention de l’ONU sur l’eau

L’adhésion du Ghana à la Convention sur l’eau fait suite à celle du Tchad et du Sénégal . Après le Tchad et le Sénégal en 2018, le Ghana est devenu le troisième pays du continent africain et hors de la région paneuropéenne à adhérer à la Convention sur la protection et l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux.

Accra a officialisé cette adhésion le mercredi 24 juin dernier, devenant le 44ème Etat-partie de la Convention sur l’utilisation des cours d’eau transfrontières et des lacs internationaux (Convention sur l’eau). C’est aussi le 37ème pays à ratifier la Convention sur le droit relatif aux utilisations des cours d’eau internationaux à des fins autres que la navigation (Convention sur les cours d’eau).

L’adhésion du Ghana aux deux conventions est consécutive à une recommandation du Conseil des ministres de l’Autorité du bassin de la Volta faite lors de sa 7e session tenue à Accra (Ghana) le 10 mai 2019. « Cela montre également le rôle important joué par les organisations régionales, notamment les organisations de bassin, dans la promotion des Conventions mondiales sur l’eau » relève dans un communiqué, la Commission économique pour l’Europe des Nations Unies (CEE-ONU), qui assure le secrétariat de cette Convention sur l’eau.

L’adhésion du Ghana à la Convention de l’eau entrera en vigueur dans les 90 prochains jours (21 septembre 2020). « Les effets croissants du changement climatique et la pression exercée sur les ressources en eau exigent une action urgente pour approfondir la coopération transfrontalière existante », a déclaré Cecilia Abena Dapaah, Ministre ghanéen de l’assainissement et des ressources en eau, citée dans le communiqué.  

Accra encourage d’ailleurs les autres pays riverains à adhérer aux deux principales conventions mondiales. Cela permettra de renforcer leur coopération internationale en faveur de l’utilisation, de la gestion et du développement rationnels des ressources transfrontalières en eaux de surface et en eaux souterraines.

Côte d’Ivoire, Togo, Cameroun et la RCA en stade avancé du processus d’adhésion à la convention

L’adhésion du Ghana à la Convention sur l’eau fait suite à celle du Tchad et du Sénégal en 2018, qui sont devenus les premiers pays hors de la région paneuropéenne à y adhérer. La Côte d’Ivoire et le Togo - avec lesquels le Ghana partage ses bassins -, le Cameroun et la République centrafricaine, sont à un stade avancé du processus national d’adhésion à la convention, tandis que de nombreux autres pays africains font partie de la vingtaine de pays qui prennent des mesures en vue de leur adhésion.

Les bassins fluviaux transfrontaliers du Ghana couvrent plus de 75 % de la surface terrestre du pays et génèrent environ 80 % des flux d’eau douce. C’est le cas du Bassin de la Volta (partagé avec le Bénin, le Burkina Faso, la Côte d’Ivoire, le Mali et le Togo) où vivent plus de 23 millions de personnes.  Il y a aussi les fleuves Bia et Tano que partage le Ghana avec la Côte d’Ivoire alors que le bassin Todzie-Aka est partagé avec le Togo. « Ces ressources hydriques partagées fournissent de l’eau pour l’alimentation, l’assainissement, l’agriculture (qui représente entre 54 et 85% des emplois dans les pays du bassin de la Volta), l’hydroélectricité et les besoins industriels », estime la CEE-ONU. 

« Cette étape importante témoigne de l’élan politique croissant en faveur de la coopération dans le domaine de l’eau en Afrique, en mettant à profit les conventions des Nations unies sur l’eau, comme fondement du développement durable, de la prévention des conflits et de l’adaptation au changement climatique », souligne Olga Algayerova, Secrétaire exécutive de la CEE-ONU. Cette agence onusienne basée à Genève appelle d’ailleurs tous les États membres des Nations Unies qui partagent des ressources en eau à adhérer à ces instruments et à les utiliser pleinement ».

D’autant que pour l’ONU, la coopération transfrontalière sur ces bassins partagés est donc essentielle pour assurer le développement durable et préserver la stabilité régionale. Surtout dans le contexte de l’augmentation du stress hydrique lié au changement climatique, mais aussi « pour garantir l’accès à l’eau potable et à l’assainissement, vital pour l’hygiène face à la Covid-19 ».‎

 

2-Éthiopie: une avancée minimale sur le barrage Renaissance

Publié le : 27/06/2020 - 14:46

 

 

Le barrage de la Grande Renaissance sur le Nil en Éthiopie, le 26 septembre 2019. REUTERS/Tiksa Negeri

L’Éthiopie, le Soudan et l’Égypte ont tenu, vendredi 26 juin, un sommet virtuel sur le barrage de la Renaissance. Cette infrastructure géante, construite par Addis-Abeba sur les eaux du Nil, inquiète Khartoum et le Caire qui craignent une baisse de leurs ressources en eau. Les présidents et Premiers ministres d’Égypte, du Soudan, d’Éthiopie, d’Afrique du Sud, du Kenya, de la République démocratique du Congo (RDC) et du Mali se sont retrouvés par visioconférence et sont parvenus à arracher un engagement. Mais Addis-Abeba reste ferme sur ses positions.

Le remplissage du barrage ne commencera pas avant qu’un accord soit trouvé. C’est la principale conclusion de cette réunion d’urgence organisée par l’Union africaine qui s’est tenue vendredi. Suite à cela, un comité composé d’experts légaux et techniques des trois pays concernés va se réunir pour tenter de trouver un compromis, d’ici deux semaines.

C’est une avancée minimale qui a ainsi été obtenue à la dernière minute, alors que les précédents pourparlers avaient bloqué sur les questions légales entourant le futur accord, toujours aussi hypothétique.

« L’Union africaine va mener ce processus », a réagi Moussa Faki Mahamat. Le président de la Commission de l’UA confirme ainsi la volonté du continent de garder la main, alors que le barrage sera au programme d’une réunion spéciale, lundi 29 juin, au Conseil de sécurité de l’ONU.La présidence égyptienne s’est déclarée ouverte à un compromis, tout en exigeant « qu’aucune partie ne prenne de décision unilatérale sur le remplissage, sans accord préalable ». Mais peut-on parler de progrès ?

NewsletterRecevez toute l'actualité internationale directement dans votre boite mailJe m'nne

Ce matin en effet, le bureau du Premier ministre éthiopien a annoncé que le remplissage du réservoir débuterait d’ici deux semaines, période pendant laquelle la construction de l’infrastructure se poursuivra. L’annonce semble prendre à contre-pied ses voisins. Addis-Abeba garde donc une pression maximale et donne quinze jours pour conclure un accord final.Toute la question est de savoir s

ONG PAEDD - Copyright Tous droits réservés