Comité de Coordination des ong sur de la Riposte Sociale au COvid19 au senegal
Plan d’action d’intervention urgente des ONG membres du CONGAD pour la prise en charge des questions sociales de la pandémie du COVID19
Introduction :
La pandémie à virus corona a vite pris l’allure d’une guerre contre un ennemi devenu commun pour tous les pays du monde. Il s’agit d’un virus qui serait parti de la Chine et qui attaque le monde entier. Déclaré pandémie depuis 11 mars2020 par l’Organisation Mondiale de la Sante (OMS), le virus a la date du 24 mars 2020, touche 186 pays et fait plus de 18.000 morts officiellement recensés. Depuis bientôt deux mois, des pays dont le nôtre sont en croisade médicale contre cette pandémie avec les mesures courageuses qui ont été prises ici et là comme :
- Le renforcement des moyens matériels et logistiques des structures sanitaires,
- La fermeture de frontières terrestres, aériennes et maritimes et la suspension de centaines de milliers de vols avec à la clé des aéroports et des ports fermés,
- La fermeture d’écoles et d’universités dans presque tous les pays affectés,
- La fermeture au grand public des Grandes Saintes mosquées de l’Arabie Saoudite,
- L’arrêt des messes publiques à Rome par le Pape,
- L’interdiction des rassemblements publics et l’ouverture de plusieurs lieux publics
- Le confinement déjà effectif dans beaucoup de pays touchant ainsi un milliard de personnes à travers le monde,
- Le couvre-feu sanitaire qui est déjà déclaré dans certains pays
Si toutes ces mesures vont avoir impact social, économique, culturel, social et culturel, il n’en demeure pas moins que le confinement strict reste la mesure la plus difficile a appliquer et particulièrement dans les pays sous développés ; et ceci pour différentes raisons. Une des premières est que le confinement va mettre des millions de personnes s’activent dans le secteur informel et sont sans aucune forme de protection sociale. Dans ce contexte, elles seront dans l’impossibilité d’exercer un travail qui leur permet d’assurer les besoins basiques journaliers comme manger et le paiement d’autres services sociaux de base. Il en ressort que le confinement requiert, dès lors, des mesures d'accompagnement urgentes à mettre en œuvre pour soulager ces millions de travailleurs qui dépendent d’une source de revenus vulnérable aux chocs de ce genre. A cela il s’y ajoute qu’en Afrique, on craint l’explosion de la pandémie au vu du rythme des cas officiels déclarés étant entendu que le contrôle n’est pas encore effectué a une plus large échelle.
Dans ce contexte, les répercussions à court, moyen et long termes peuvent être lourdes sur le plan social et économique pour tous les pays. A titre d’exemple, les pays dont les recettes budgétaires sont essentiellement tires de l’exportation de pétrole vont subir une baisse de leurs investissements publics avec la chute actuelle des cours du pétrole qui est passe de janvier 2020 au 23 mars 2020 d’environ 61,6 dollars américains le baril à 23 dollars américains. Ce schéma pourrait entrainer de fortes baisses budgétaires pour un Nigeria comme le Nigeria dont le budget du gouvernement fédéral est finance a plus de 65% par les revenus du pétrole. Sur le plan agricole, il peut y avoir des chocs avec la perturbation de l’approvisionnement et la distribution de la chaine alimentaire. Il advient donc qu’au delà de la riposte sanitaire, il est urgent de réfléchir et de mettre en œuvre des mesures sociales pour faire face aux conséquences qui vont résulter de cette pandémie. Avec l’effondrement de l’économie mondiale, le Sénégal et tous les pays africains en voie de développement pourraient utiliser les instruments et mécanismes internationaux qui permettraient de renoncer ou de faire annuler les engagements de remboursement de certaines parties de la dette, afin de pouvoir faire face à des dépenses sociales imprévues mais occasionnées par l’existence de cette pandémie qui touche plus de. Cela va exiger en autres de réfléchir sur la mise en œuvre d’un cadre de gestion et de gouvernance de la protection sociale en cas de crises d’urgence, y compris la mise en œuvre d’un registre social universel qui permettrait d’effectuer un ciblage rapide, adéquat et approprie des ménages vulnérables et affectes et des zones à risques en temps de crise. Mais en attendant, dans un esprit de solidarité, de patriotisme, de prise de conscience individuelle et collective, il faut accompagner le Gouvernement dans ses efforts a faire face à cette crise qui est mondiale et qui nécessite le concours de tous les acteurs. C’est ce que la Communauté des ONG du CONGAD tente de faire en mettant la priorité de ses actions dans la gestion des filets sociaux lorsque le confinement serait adopté comme solution globale et lorsque le marché de la consommation serait très perturbé. A ces couches vulnérables identifiées viennent se greffer les travailleurs indépendants (artisans et autres) fortement impactés par d’éventuelles mesures de confinement.
Contexte et justification:
Au Sénégal, le Président Macky Sall et son Gouvernement ont aussi pris une série de mesures allant dans le même sens et ordonné la fermeture des écoles et l’arrêt des grands rassemblements festifs, religieux ou de cérémonie quelconque.
C’est le lieu de féliciter et d’encourager les équipes médicales mises en place par le Ministère de la Santé et de l’Action sociale. Les équipes sanitaires ont aussi réussi des prouesses énormes avec la guérison de certains malades et le suivi de certaines personnes contaminées.
Le Ministre de l’Économie a annoncé la mise en place d’un fonds de 64 milliards. Les bonnes volontés sont invitées à contribuer à ce fonds. Il devient urgent de soutenir cette caisse de solidarité en attendant de voir comment évolue la situation. La crise est sanitaire, mais elle va déboucher sur une crise économique et financière ; donc sociale ; ce qui va mettre à l’épreuve les systèmes de protection sociale dans beaucoup de pays, notamment ceux du Sud, où il y a une faible maitrise de cette question.
Au sein du CONGAD, la communauté des ONG pense qu’il faut savoir lire dans de pareilles crises les limites de notre prise en charge des questions de couverture sociale dans une économie fortement basée sur l’informel et la non prise en charge de l’assurance maladie et de la couverture sociale des populations. Les citoyens les plus vulnérables vont être confrontés à des situations difficiles, voire dramatiques si la pandémie devait perdurer.
Ce plan d’intervention de la communauté des ONG voudrait mettre l’accent sur cet aspect de couverture sociale pour la prise en charge des populations.
Objectifs : L’objectif global est de mobiliser la communauté des ONG au Sénégal pour une meilleure prise en charge du volet social de la pandémie du COVID 19 en vue d’appuyer les efforts du Gouvernement dans la riposte globale.
Objectifs spécifiques :
OS1 : Organiser plus efficacement la contribution des ONG dans le plan de riposte sociale lancé par le Gouvernement face à la pandémie du COVID 19 et intégrer le Comité national de crise
OS2 : Constituer et mettre à disposition des kits alimentaires ou des transferts monétaires pour les populations affectées
OS3 : Appuyer l’Etat dans la mise en place d’un plan d’allégement des factures sociales comme le paiement services d’eau, d’électricité et de téléphonie et de logement
OS4: développer et mettre en œuvre une stratégie de plaidoyer pour la renégociation avec la Banque Mondiale, le Fonds Monétaire International et les Partenaires Techniques et Financiers (PTF) et les PTF, la remise de dette pour au moins 2 ans-
OS5: Saisir la Commission de l'UEMOA pour que la banque centrale puisse mettre en place un fonds d'urgence, et partant demander à la France la mise à disposition des 50% des dépôts des réserves de change.
OS6: Faire un suivi-évaluation de la riposte sociale et en tirer les leçons afin de renforcer la prise en charge sociale des couches vulnérables dans les politiques publiques.
Résultats :
Au terme de ce plan d’action, les résultats suivants sont atteints :
- Les ONG au Sénégal ont participé auprès de l’Etat, à la gestion globale de la pandémie avec une priorité sur la riposte sociale ;
- Des kits alimentaires ou des transferts monétaires sont mis à la disposition des populations dans les zones les plus vulnérables afin de pallier les conséquences de cette crise,
- Des transferts monétaires / Kits alimentaires sont distribués aux populations affectées,
- Un plaidoyer est effectue auprès des partenaires techniques et financiers- (la BM, Coopération bilatérale) pour une renégociation du service de la dette / ou une remise de dette pour l'année 2020/ 2021
- Un plan social est soutenu et développé par le gouvernement
- Un suivi évaluation est effectué et les leçons tirées sont utilisées pour améliorer la gestion de la couverture sociale au Sénégal
Stratégie et démarche méthodologique.
Dans la démarche, nous allons fonder notre stratégie sur la solidarité dans l’action et travailler en synergie comme c’est toujours le cas dans la communauté des ONG surtout lors des interventions humanitaires.
Un appel à contribution volontaire sera lancé afin que chaque ONG puisse annoncer sa contribution et sous quelle forme.
Certains partenaires seront aussi sollicités pour voir comment ils pourraient apporter leurs soutiens ou accepter que certaines rubriques de leurs fonds auprès de leurs partenaires puissent être orientées vers la gestion de la crise. Des donateurs pourraient aussi être sollicités, de même que certains partenaires techniques et financiers du Sénégal.
En outre, pour une intervention rapide et concertée, les ONG vont se déployer par zone géographique ciblée afin d’éviter les doublons.
Un Comité de pilotage est mis en place pour la gestion des opérations auprès du président du CONGAD. Tout cela se fera en concertation avec les autorités de l’Etat, les collectivités territoriales et les Cellules régionales du CONGAD. Ces mesures sociales urgentes peuvent faciliter le respect du confinement exigé par le Ministère de la santé. En effet, au-delà des couches vulnérables, les travailleurs du secteur informel comme les artisans et les autres acteurs indépendants sont fortement touchés par le confinement qui réduit drastiquement leur gagne pain.
Budget et moyens :
Dans l’immédiat, le CONGAD pourra débloquer dans l’appui institutionnel qui lui était accordé, un montant comme fonds de départ. Les autres Organisations seront sollicitées pour apporter une participation consistante qui est laissée à leur appréciation. On peut entre autres organisations, citer :
OXFAM, Plan International, Caritas, USE, Action Aid, Human Appeal International, Terre des Hommes Suisse, Tostan, Action Contre la Faim, Secours Islamique France, SIGHT SAVER, AFRICARE, Handicap International, etc. Cette liste n’est pas exhaustive.
Nous lançons un appel à toutes les ONG sénégalaises et internationales à soutenir cette démarche et à participer à la réussite de ce projet d’urgence sanitaire et humanitaire.