Ressources destinées à l’eau et l’assainissement : L’Union européenne soutient deux Ong chargées du contrôle citoyen
Les Ong Paedd (Sénégal) et Cospe (Italie) vont bénéficier d’un soutien de l’Union européenne pour mettre en œuvre le Projet de promotion du contrôle citoyen sur les ressources destinées à l’eau et à l’assainissement dans la région de Dakar.
Le Projet de promotion du contrôle citoyen et du droit à l’eau et à l’assainissement au Sénégal a été lancé hier. Deux Ong, Paedd (Panafricaine pour l’Education au développement durable) du Sénégal et Cospe (Coopération pour le développement des pays émergents) de l’Italie, ont été retenues pour la mise en œuvre de ce projet dans la région de Dakar pour une durée de 18 mois. Il est financé par l’Union européenne dans le cadre du 10ème Fonds européen de développement (Fed) pour un montant de 263.514 euros (environ 172 millions de FCfa). Quatre communes ont été choisies pour la phase pilote de ce projet : Grand Dakar (département de Dakar), Dalifort (département de Pikine), Médina Gounass (département de Guédiawaye) et Rufisque-ouest (département de Rufisque).
Dans ces communes ou dans d’autres localités du pays, l’accès à l’eau et à l’assainissement est une problématique majeure. Désormais, les organisations de la société civile dans ces communes vont contrôler les investissements des pouvoirs publics dans ce secteur vital avec l’appui du Paedd et de Cospe.
Le coordonnateur du Paedd, Mamadou Mignane Diouf, est d’avis que l’eau et l’assainissement constituent une question de santé publique. Ils sont, d’après lui, « un baromètre de démocratie ». Ce qui fait que l’accès à l’eau et à l’assainissement est un droit pour tous les citoyens. Cependant, même si ce droit est garanti par la Constitution, dans les villages ou dans les banlieues, ajoute M. Diouf, les populations n’ont pas accès à une eau potable et souffrent d’un problème d’assainissement. Cela s’explique, dit-il, par une absence d’anticipation du gouvernement, une insuffisance de l’implication des collectivités ou une absence d’entretien et de renouvellement des infrastructures déjà existantes, alors que la population augmente. Même dans la capitale Dakar, il existe des coins qui n’ont pas accès à l’assainissement, témoigne le maire de la Commune de Grand Dakar, Jean Batispte Diouf. Selon le député-maire, dans sa commune, il existe un bidonville « de première classe » dénommé Taïba Grand Dakar qui n’est pas assaini, alors que le quartier existe depuis 1949. « Dakar ne devrait plus avoir des poches non assainies », déplore-t-il, tout en soulignant : « Nous devons tout faire pour permettre à nos populations qui vivent avec d’énormes difficultés d’avoir accès à l’assainissement et à une eau de qualité pour vivre sans risque de maladies. Le développement passe par l’assainissement qui est excessivement coûteux ».
D’après toujours le coordonnateur du Paedd, le Sénégal ne peut pas développer son agriculture, sa santé ou sa nutrition sans l’eau et l’assainissement. Ainsi, dans le cadre du Plan Sénégal émergent (Pse), rappelle-t-il, le pays accorde une place importante au secteur de l’eau et de l’assainissement. C’est pourquoi, dit-il, la question de l’eau mérite une attention toute particulière, car elle constitue un bien commun. Dans le cadre de ce projet, explique Mamadou Mignane Diouf, les deux Ong retenues vont œuvrer pour « accroître la responsabilité et l’implication des citoyens dans la gestion des ressources publiques destinées à l’eau et à l’assainissement ».
Aliou Ngamby NDIAYE