AFRIQUE : le bureau régional du GCA est ouvert pour l’adaptation au changement climatique
Le bureau régional Afrique du Centre mondial pour l’adaptation (GCA) vient d’être ouvert. Le centre est hébergé au siège de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan en Côte d’Ivoire. L’institution coprésidée par l’ancien secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon a pour mission d’accélérer les mesures d’adaptation au changement climatique.
Principale victime du changement climatique, l’Afrique est désormais au cœur de la politique du Centre mondial pour l’adaptation (GCA). Il vient d’ouvrir un bureau régional à l’issue d’une visioconférence qui a réuni plusieurs chefs d’État africains ; ainsi que des responsables d’institutions financières.
Hébergé au siège de la Banque africaine de développement (BAD) à Abidjan en Côte d’Ivoire, le GCA-Afrique a pour mission de nouer des partenariats sur tout le continent pour porter à grande échelle et accélérer les mesures d’adaptation qui protègent les communautés africaines des impacts du changement climatique.
« C’est un moment historique pour accélérer l’adaptation en Afrique, a déclaré Ban Ki-moon, coprésident du conseil d’administration du GCA. Le défi du développement durable face à un climat changeant n’est nulle part plus important. Notre nouveau bureau régional soutiendra les efforts d’adaptation régionaux et nationaux en mettant l’accent sur les meilleures pratiques existantes sur le continent, en les diffusant et en assurant leur intégration à part entière dans des efforts d’adaptation internationaux plus larges ».
L’amélioration de la sécurité alimentaire en Afrique
Le bureau Afrique du Centre mondial pour l’adaptation appuiera les efforts visant à améliorer la sécurité alimentaire d’un milliard de personnes en Afrique subsaharienne d’ici à 2030 grâce à un programme sur le bien-être rural et la sécurité alimentaire. Sont également prévus des projets de soutien aux communautés à travers des programmes de gestion de l’eau pour la croissance urbaine et la résilience, le développement d’infrastructures durables et plus résilientes au climat, ainsi que le financement de l’adaptation et le renforcement du leadership des jeunes.
Le centre devrait travailler en étroite collaboration avec les institutions financières comme la BAD pour inciter au déblocage des financements climatiques. « La Banque s’est engagée à doubler son financement pour le climat à 25 milliards de dollars d’ici à 2025, dont plus de 50 % seront consacrés à l’adaptation au changement climatique. L’Afrique ne doit pas être le parent pauvre du financement climatique mondial. Nous nous associerons au GCA pour mobiliser davantage de ressources pour l’adaptation au climat en Afrique », promet Akinwumi Adesina, le président de la BAD
2-KENYA : appel à participation à la plantation de 10 000 arbres dans le parc de Nairobi
Par Jean Marie Takouleu - Publié le 18 septembre 2020 / Modifié le 18 septembre 2020
Les entreprises Skippy Adventures Tours & Events, Mishono Apparel et Aromah the Restaurant lancent un appel à participation à une opération de plantation de 2 000 arbres dans le parc national de Nairobi le 10 octobre 2020. Cette journée d’action en faveur de la biodiversité s’inscrit dans le cadre d’une initiative visant à planter 10 000 arbres dans le parc de Nairobi avant la fin de 2020. Les personnes et les sociétés intéressées ont jusqu’au 1 octobre 2020 pour s’enregistrer.
Il y aura du mouvement dans le parc national de Nairobi le 10 octobre 2020. Les entreprises Skippy Adventures Tours & Events, Mishono Apparel et Aromah the Restaurant organisent une opération de plantation de 2 000 arbres dans cette réserve de biodiversité située à 7 km de la capitale kenyane. Dans le cadre de cette campagne, ces organisations lancent un appel à participation à l’intention des personnes et des entreprises désireuses d’apporter leur pierre à l’édifice.
Le but de cette opération de plantation d’arbres est la création d’une barrière verte pour délimiter les contours sud du parc national de Nairobi. Ces arbres devraient ainsi servir à la protection des grands mammifères présents dans la réserve. L’opération du 10 octobre 2020 s’inscrit dans le cadre d’une initiative plus vaste visant à délimiter le côté sud du parc national de Nairobi en plantant 10 000 arbres avant la fin de 2020.
Une barrière verte pour protéger la faune
« Cette année, nous avons pour but de récolter 1 million de shillings kenyans (9 225 dollars) et 10 000 arbres pour former une clôture afin de délimiter et de protéger le côté sud du parc. L’argent servira à l’achat de plants d’arbres, la plantation et à l’entretien de la barrière verte du parc national de Nairobi pendant au moins trois ans », explique Skippy Adventures Tours & Events. Les organisateurs de cette opération comptent sur les familles et les entreprises pour atteindre leurs objectifs.
L’opération contribue aussi à l’augmentation du couvert forestier kenyan. Selon l’Organisation des Nations unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), entre 1990 et 2010, le Kenya a perdu en moyenne 12 050 hectares, soit 0,32 % de son couvert forestier par an. Au total, entre 1990 et 2010, le Kenya a perdu 6,5 % de sa couverture forestière, soit environ 241 000 hectares.
3-AFRIQUE DU SUD : le gouvernement a son plan de lutte contre le changement climatique
Par Jean Marie Takouleu - Publié le 18 septembre 2020 / Modifié le 17 septembre 2020
Réuni en conseil des ministres récemment, le gouvernement sud-africain a adopté trois projets de lois faisant partie d’un plan de lutte contre le changement climatique. La nouvelle politique climatique de l’Afrique du Sud comporte trois axes notamment la mise en œuvre des Contributions déterminées au niveau national (CDN) et des stratégies de développement à faibles émissions (LEDS) ainsi que l’amélioration de la gestion des déchets.
Le plan de lutte contre le changement climatique adopté par le gouvernement sud-africain vise à répondre aux engagements internationaux du pays et à trouver des solutions d’adaptation. Dans le cadre de cette nouvelle politique, plusieurs projets de loi ont été approuvés en conseil des ministres, notamment celui portant création de la future Commission présidentielle de coordination sur le changement climatique (PCCCC).
Le conseil sera formé de 24 membres et doté d’un budget de 50 millions de rands sud-africains, soit plus de 3 millions de dollars. Le PCCCC aura pour mission de conseiller et d’orienter la réponse de l’Afrique du Sud au changement climatique afin de garantir la réalisation des objectifs politiques de construction d’une résilience sociale, économique et environnementale durable et d’une capacité de réponse aux situations d’urgence.
Selon le gouvernement sud-africain, la future commission étudiera également les possibilités de nouveaux emplois et d’industries verts qui devraient être exploitées, ainsi que les interventions de résilience climatique qui doivent être étendues dans les zones à risque.
La mise en œuvre des stratégies de développement à faibles émissions
Le gouvernement sud-africain réuni en conseil des ministres a également approuvé les stratégies de développement à faibles émissions (LEDS) du pays. Ils seront mis en œuvre dans le cadre du Partenariat mondial pour les stratégies de développement à faibles émissions (LEDS GP) qui vise à faire progresser le développement à faibles émissions et à soutenir les transitions vers une économie à faibles émissions de carbone grâce à la coordination, l’échange d’informations et la coopération entre les pays et les programmes qui soutiennent la croissance économique durable.
Les LEDS élaborées seront ensuite déposées auprès du secrétariat de la Convention-cadre des Nations unies sur les changements climatiques (CCNUCC). « Le dépôt des LEDS auprès de la CCNUCC permettra de communiquer les besoins et les priorités de l’Afrique du Sud, afin que les pays développés qui souhaitent soutenir les efforts de mise en œuvre par le biais de financements, de technologies ou de renforcement des capacités soient assurés que l’Afrique du Sud dispose d’un plan de réduction de ses émissions », explique le gouvernement sud-africain. Les LEDS de la nation arc-en-ciel touchent les secteurs de l’énergie, de l’industrie (y compris l’agriculture), de la sylviculture, de l’utilisation des terres et des déchets.
L’amélioration de la gestion des déchets
Le nouveau plan climatique de l’Afrique du Sud s’attaque à la gestion des déchets à travers l’adoption de la stratégie nationale de gestion des déchets (NWMS) 2020. Le gouvernement sud-africain veut réduire la quantité de déchets qui sont déversés dans les décharges de 40 %, à travers des incitations à la réutilisation, le recyclage et le traitement alternatif des déchets comme la valorisation énergétique ou le compostage.
NWMS 2020 vient remplacer la stratégie nationale de gestion des déchets de 2011. L’autre différence avec la récente stratégie sera la valorisation du « rôle des ramasseurs de déchets et du secteur informel dans l’économie circulaire ; la promotion de la conception de produits d’emballage qui réduisent les déchets ou encouragent la réutilisation, la réparation et la préparation au recyclage, et le soutien des marchés pour les recyclables séparés à la source », explique le ministère sud-africain de l’Environnement, des Forêts et de la Pêche.
La nouvelle stratégie valorisera le tri des déchets à la source (au sein des ménages) afin de faciliter le traitement. « La stratégie exige également un engagement avec le Trésor national sur les dépenses opérationnelles pour les municipalités associées à la mise en œuvre de la loi sur la gestion des déchets », explique le gouvernement sud-africain.
4-AFRIQUE : des solutions climatiques pour prévenir les crises sécuritaires
Par Boris Ngounou - Publié le 18 septembre 2020 / Modifié le 18 septembre 2020
Plusieurs hauts responsables de l’ONU soutiennent l’idée selon laquelle, « lutter contre la dégradation des terres peut permettre d’anticiper et de gérer les conflits en Afrique ». Lors de la séance d’information du conseil de sécurité de l’ONU, du 17 septembre 2020 sur l’impact humanitaire de la dégradation continue de l’environnement, la paix et la sécurité, la région du Sahel a servi d’illustration. Le nombre de personnes déplacées internes dans leurs pays à cause des violences augmente à mesure que le désert avance.
La dégradation du climat et même des terres serait à l’origine des conflits en Afrique. Dans les régions sahéliennes, où l’avancée du désert reste préoccupante, certains observateurs mettent en évidence des corrélations positives entre la hausse des températures et la recrudescence des conflits. Lors de la séance d’information du conseil de sécurité de l’ONU, du 17 septembre 2020 sur l’impact humanitaire de la dégradation continue de l’environnement, la paix et la sécurité, le Secrétaire exécutif de la Convention des Nations Unies sur la lutte contre la désertification (CNULD), Ibrahim Thiaw, a rappelé au Conseil que la protection de l’environnement était vitale pour le maintien de la paix. « Si nous évitons, réduisons et inversons la dégradation des terres de manière coordonnée, nous pouvons mieux prévenir, anticiper et gérer de nombreux conflits dans le monde », affirme-t-il.
Pour illustrer ces causes non étatiques, qui sont pourtant fondamentales dans déclenchement des conflits, le haut responsable de l’ONU s’est appuyé sur la situation du Sahel en Afrique. Il a noté que dans cette région caractérisée par des terres arides, la violence éclatait souvent à cause de la concurrence pour la terre. Dans le cadre de cette réunion virtuelle, Inna Modja, ambassadrice de la Terre et militante environnementale, a déclaré que la migration forcée a augmenté dans la vaste région du Sahel. Selon le Programme alimentaire mondiale (PAM), en 2019, le nombre de personnes déplacées à l’intérieur de leurs pays à cause de la sécheresse et des violences a été multiplié par quatre dans le Sahel central, avec un pic à 780 000 au Burkina Faso, contre un demi-million au début de l’année. Pour remédier la situation, Inna Modja a encouragé le Conseil de sécurité de l’ONU à investir dans les « jeunes et les femmes » de la région en tant qu’« agents de changement » majeur.
Le « Jesac » la solution proposée par l’ONG Oxfam dans le Sahel
La nécessité d’investir dans la résilience climatique à travers les jeunes et les femmes a déjà été intégrée par Oxfam. En partenariat avec les organisations locales, l’ONG a lancé en août 2020 le projet Jeunesse sahélienne pour l’Action climatique (Jesac) afin de promouvoir le leadership et l’autonomisation des jeunes et des femmes dans des initiatives liées à la récupération des zones dégradées et à l’adaptation au changement climatique.
Étendu sur une durée de trois ans, le Jesac se propose de renforcer et d’outiller les jeunes du point de vue technique et aussi dans l’aspect financier, pour les rendre plus résilients aux enjeux climatiques et à la situation d’insécurité et de pauvreté. Le reboisement et la pratique de l’agroforesterie font partie des activités préconisées, qui peuvent leur permettre d’avoir plus de rendement agricole en saison sèche et plus de revenus. Une amélioration des conditions de subsistance qui les rendra difficilement perméables aux discours de mouvements extrémistes