RAPPORT DE LA CÉRÉMONIE OFFICIELLE DE LANCEMENT DE L’UNIVERSITE CITOYENNE POPULAIRE-PANAFRICAINE SAMIR AMIN
INTRODUCTION
La cérémonie officielle de lancement du projet de l’Université Citoyenne Populaire –Panafricaine SAMIR AMIN s’est tenue à la Salle d’Ateliers de l’Université Cheikh Anta Diop 2, le Jeudi 20 février 2020 de 9H à 14 h Sous la présidence effective de Mme Aminata Touré, Présidente du Conseil Economique, Social et Environnemental ( CESE).
Dans un contexte où le monde est dans une phase de profonde mutation avec la modification des équilibres géostratégiques, l’apparition de nouveaux acteurs, l’approfondissement de la révolution technologique et ses conséquences sur les modes de production et de consommation ainsi que les défis de l’adaptation au changement climatique.
L’Afrique en général, et l’Afrique au Sud du Sahara en particulier, se trouve ainsi à la croisée des chemins. Dans ce nouvel environnement incertain et complexe, il lui faudrait non seulement réinventer son propre modèle de développement mais aussi accélérer sa mise en œuvre en veillant à ce qu’il soit plus humain, plus inclusif et durable, conformément à nos valeurs, principes et réalités socio-économiques.
Dés lors, la question d’éducation à la citoyenneté et au développement durable devient une urgence, un défi pour les Etats et les Mouvements sociaux car comme le disait Mandela « l’éducation est l’arme la plus puissante pour faire changer le monde ». Les questions de citoyenneté et d’éducation au développement humain durable et participatif occupent depuis des années les débats sur les orientations stratégiques, les plans et programmes de nos Etats sous l’effet des changements climatiques et de déficit des ressources d’investissement.
Le manque de citoyenneté active décrié partout dans nos villes, villages …, le déficit de participation des populations aux projets et programmes de développement de nos Etats, constituent des goulots d’étranglements qui plombent notre développement participatif dans un contexte de crise internationale et de changement climatique.
En réponse à tous ces manquements, les mouvements sociaux et citoyens ont depuis la fin des années 90, lancé des programmes d’auto-éducation et de formation citoyenne des jeunes. C’est dans cette logique que le Forum Social Sénégal ; entité du Forum Social Afrique et du Forum Social Mondial, a initié le programme de renforcement de capacités des jeunes, et de formation à la citoyenneté, à la vie active et au développement durable. Après quatre ans, ce programme a tiré un bilan positif et il a été décidé de créer une Université Citoyenne Populaire-Panafricaine Samir Amin.
Cet événement est une étape d’identification dudit projet qui a permis au Forum Social Sénégalais de lancer officiellement l’idée de projet et de permettre à ses partenaires d’agir. Rehaussée par la présence effective de Mme Aminata Touré, Présidente du Conseil Economique Social et Environnemental (CESE), la cérémonie officielle de lancement a enregistré la participation de plus de 120 personnalités et experts de haut niveau de pays africains issus d’entités étatiques, d’institutions internationales et régionales, du secteur privé, du mouvement syndical, de
la société civile ainsi que des universités et des centres de recherche et la presse Cette cérémonie fut une occasion et une grande opportunité pour les participants et participantes d’écouter des allocutions enrichissantes et très constructives. Elle a aussi permis à Mme Aminata Touré, Présidente du Conseil Economique Social et Environnemental de dispenser un cours inaugural sur le thème : « Civisme et citoyenneté panafricaniste dans un contexte de changement climatique et crise sécuritaire : Quel rôle pour la jeunesse africaine ? ». Par ailleurs ce lancement fut une occasion pour le Forum social Sénégalais d’attribuer des Diplômes de Reconnaissances aux personnes ressources et institutions partenaires, des Attestations aux bénéficiaires du programme de renforcement de capacités et enfin de faire une interview.
Les principaux faits saillants de cette cérémonie officielle de lancement sont l’objet du présent rapport.
DÉROULEMENT DE LA CÉRÉMONIE
I.1 Cérémonie d’ouverture
La cérémonie d’ouverture présidée par Mme Aminata Touré, Présidente du Conseil Economique Social et Environnemental a démarré à 10h 30, avec une prestation musicale et été ponctuée par une série de onze (14) allocutions prononcées par :
Mr. Abdoulaye Gaye, Responsable du Comité de pilotage
Mr. Mamadou Mignane Diouf, Coordonnateur du Forum Social Sénégalais
Mr. Mamadou Bailo Bah, Responsable de la Commission Jeune du FSS
Mme Sy, Représentante de l’USE
Professeur Buuba Diop, Ancien médiateur de l’UCAD
Madame la Présidente du Réseau SIGGIL-JIGGEN
Mr. Malick Sy , Représentant de l’intersyndicale
Professeur Moustapha Kassé, Ancien Doyen de la Faculté des Sciences Economiques
Landing Savané, Ancien Ministre et Ami du parrain, Feu Samir Amin
Général Mansour Seck, Représentant du CIP
Professeur Ousmane Seck, Directeur du WARC
Mr. Zakaria, Directeur d'Action Aid
Mr. Omer Kaboré, Directeur d’OXFAM
Mme. Aminata Touré, Présidente du CESE
Dans son allocution de Bienvenue, le Responsable du comité de pilotage, a d’abord introduit la Présidence du CESE et a exprimé sa gratitude aux différentes personnalités, pour leur présence distinguée aux côtés des responsables du Forum Social Sénégalais, à la cérémonie officielle de lancement de l’Université Citoyenne populaire panafricaine Samir Amin. Il a ensuite salué tous les partenaires du Forum Social Sénégalais et a remercié tous les partenaires institutionnels, les mouvements syndicalistes, les associations des jeunes et des femmes pour leur soutien. Dans la série des allocutions, le Coordonnateur du Forum Social Sénégal, Mamadou Mignane Diouf a salué l’assistance d’abord, puis a exprimé son sentiment de satisfaction et de reconnaissance aux distingués invités d’honneurs. Il a ensuite présenté le projet de l’université citoyenne populaire en mettant l’accent sur le contexte historique, les actions réalisées par le Forum social et l’objectif du projet. Il a conclu par des remerciements et un appel de collaboration avec l’Etat, les partenaires institutionnels, mouvements syndicalistes, les femmes et les jeunes ainsi que des universités et centres de recherche pour une éducation à la citoyenneté et au développement durable humain, inclusif et participatif.
Dans cette perspective, il a relevé que les problématiques de citoyenneté et d’éducation au développement humain durable occupent depuis des années les débats sur les orientations stratégiques, les plans et programmes de nos Etats sous l’effet des changements climatiques et le déficit des ressources d’investissement. Il a précisé que le manque de citoyenneté décrié aujourd’hui partout dans nos villes, nos campagnes, le déficit de participation des populations aux projets et programmes de développement de nos Etats, constituent des goulots d’étranglement qui plombent notre développement participatif, dans un contexte de crise internationale et de changements climatiques. Il a informé que c’est pour apporter une solution alternative à tous ces manquements que les mouvements sociaux et citoyens ont depuis la fin des années 90, lancé des programmes d’auto-éducation et de formation citoyenne des jeunes. Il a cité quelques exemples d’impacts positifs des actions du Forum Social Mondial tels que :
le budget participatif et le contrôle citoyen ;
la gestion participative du cadre de vie dans nos villes et nos campagnes ;
le droit à l’eau et à l’assainissement ;
le droit à la santé et à l’éducation publique et gratuite
le droit à l’alimentation et le commerce équitable
Etc.
Il a précisé que c’est dans cette logique que le Forum Social Sénégal a initié le programme de renforcement, et de formation à la citoyenneté, à la vie active et au développement humain durable. Il a montré que la mise en œuvre de ce programme pendant une période de quatre (4) ans par le comité de pilotage a produit un bilan positif qui a amené le Forum Social Sénégalais à créer cette institution citoyenne populaire-panafricaine qui va contribuer efficacement à la formation citoyenne des jeunes et la promotion au développement durable, gage de toute croissance. Le coordonnateur du Forum a aussi informé qu’environ 500 jeunes femmes et garçons ont bénéficié ces sessions de renforcement de capacités, entre Avril 2016 et décembre 2019. Et c’est le Professeur Samir Amin qui avait ouvert ces sessions. Paix à son âme ! Il a noté que le fait de lui donner le nom de cette université est non seulement rendre en hommage à ce fils d’Afrique, économiste et éducateur, formateur de beaucoup d’acteurs et de décideurs ayant dirigé nos Etats ou en exercice sur le continent, que nous allons lancer cette université populaire panafricaine, qui sera basée à Dakar où le Pr Samir Amin a passé sa vie de militant du développent, Professeur d’université, acteur du mouvement altermondialiste, militant du tiers-monde et défenseur des relations SUD-SUD . Mais aussi une réponse à Alexandrie qui a élevé le Président Senghor en lui donnant le non de l’Université. Il a conclu par une note d’optimisme quant à la bonne marche de cette initiative et du rôle que la société civile et ses partenaires institutionnels devront y contribue. On est en train de voir comment relier toutes les formalités administratives avec sa famille et l’Etat du Sénégal pour que cette institution puisse avoir un siège, en vue de travailler sur les questions de citoyenneté. Il a aussi adressés ses sincères remerciements à la presse, aux invités d’honneurs, participants et organisateurs.
Mme Aminata Touré, Présidente du CESE a d’abord affirmé la disponibilité de l’Etat du Sénégal, particulièrement son institution à travailler avec la société civile pour relever le défi de l’éducation à la citoyenneté et de la formation au développement durable avant de donner la parole au Responsable de la commission Jeune du Forum Social Sénégalais. Mamadou Bailo Bah, Responsable de la Commission Jeune a salué l’assistance et exprimé sa gratitude et sa reconnaissance à l’égard de Mamadou Mignane Diouf et à tout le personnel du Forum Social Sénégalais. Il a aussi salué la simplicité et la modestie de notre mentor, doyen Mamadou
Mignane Diouf ainsi que sa détermination et son engagement dans l’encadrement des jeunes. IL a fait une brève présentation du bilan de programme de renforcement de Capacité en mettant l’accent sur les impacts du programme à travers le nombre des bénéficiaires, des ressources humaines mobilisées, la création des partenaires et la Mise en place d’une équipe de Volontaires. Il a remercié l’équipe de l’USE, Tuteur du Forum Social Sénégal pour l’intérêt qu’elle porte aux activités du Forum social Sénégalais.
A la suite du Responsable de la Commission Jeune du Forum Social Sénégal, la Représentante de l’USE, Mme Sy a confirmé l’importance du rôle de l’USE dans l’accompagnement du programme de renforcement de capacités des jeunes au sein de cette espace du Forum Social. Elle a félicité Mamadou Mignane Diouf et toute son équipe, puis encouragé et salué l’engagement des jeunes. Elle a enfin conclu par une note de remerciements.
Le Professeur Buuba Diop, Ancien Médiateur de l’Université Cheikh Anta Diop, Membre du Forum social Mondial, a remercié particulièrement le Coordonnateur de Forum Social, la Présidente du CESE, ses pairs, les présidents des institutions partenaires du Forum Social, les représentants des différentes organisations, la presse et les étudiants de leur participation à cette cérémonie officielle de lancement en lui donnant ainsi un éclat particulier. En sa qualité de professeur retraité de l’Université Cheikh Anta Diop, il a ensuite souhaité la bienvenue à l’UCAD à la Présidente du Conseil Economique Social et Environnemental et à tous les participants. Il a fait savoir à l’assistance que plus de 800 000 activistes ont pris part au Forum Social Mondial Dakar 2011. Il a salué cette belle initiative portée par les jeunes et a témoigné d’avoir participé à deux reprises aux sessions de renforcement. Il a conclu par les recommandations suivantes :
Il faut continuer à développer le programme de renforcement de capacités
Chercher des traducteurs en langue nationale
Mettre l’accent sur la question de la monnaie
Réduire le gap
Rendre hommage au professeur Moustapha Kassé
Faire des activités de reboisement
Articuler la formation professionnelle et la formation académique
Organiser les débats sur les penseurs africains. Exemple : Cheikh Anta Diop, Senghor, Samir Amin.
La Présidente du Réseau SIGGIL-JIGGEN a félicité Mme la Présidente du Conseil Economique Social et Environnemental. Elle a salué l’initiative et l’a souhaité la bienvenue pour former un relève générationnel en mettant l’accent sur la prise de décision dans le Réseau et sur les valeurs africaines partagées pour faciliter le
rôle fondamental que les femmes doivent jouer dans le développement social, économique et environnemental.
Mr. Malick Sy, Représentant de l’intersyndicale (CNTS-UNSAS-CSA-FGTS ect) s’est réjoui d’être à cette cérémonie officielle de lancement pour partager les expériences du parrain Samir Amin. Après avoir adressé ses sincères remerciements aux organisateurs et aux invités, il l’a fait comprendre à l’assistance que Samir Amin est un grand citoyen panafricain qui a consacré toute sa vie à la lutte contre le néocolonialisme. Il a affirmé que l’Université Citoyenne Populaire Panafricaine doit armer les jeunes et épouser les valeurs de son parrain Feu Samir Amin.
Professeur Moustapha Kassé, Ancien Doyen de la Faculté des Sciences Economiques est intervenu pour faire un « discours de témoignages et rappel de la vie de Samir Amin ». Après des salutations chaleureuses adressées à l’Assistance, il a partagé son expérience de jeune étudiant militant, ensuite il a remercié les organisateurs et les partenaires institutionnelles. Il a rappelé qu’une telle initiative a été lancée à Dakar au moment où il fut étudiant. Il a vivement salué cette nouvelle initiative portée aujourd’hui par Commission Jeune du Forum Social Sénégalais avant de faire son témoignage. Il a aussi rappelé qu’un symposium international en hommage Samir Amin a été organisé à l’UCAD2 il y a quelques jours de cela.
Dans son témoignage, le Professeur Kassé est revenu sur ses premières rencontres à Bamako avec le Feu Samir Amin. Il a apprécié les qualités et la dimension de la personnalité de Samir Ami qui est pour lui « un homme multidimensionnel » malgré qu’il soit parfois en désaccord avec certaines de ses thèses. C’est ainsi qu’il a fait comprendre au public qu’un intellectuel doit accepter la confrontation des idées, et permettre à chacun de défendre ses arguments. Il a parlé de trois (3) dimensions de SAMIR Amin :
1. Une dimension scientifique dans laquelle il a considéré Samir Amin comme :
1) Un écrivain
2) Un économiste
3) Un sociologue et un philosophe
2. La théorie de l’accumulation
Le professeur a informé qu’à partir de la théorie de l’accumulation on peut comprendre les autres dimensions de Samir Amin.
3. Samir Amin : Un Militant Panafricain
Il a aussi informé que Samir Amin fut un militant africain engagé et très attentif sur ce qui se passe dans nos sociétés malgré qu’il ne s’entendait pas avec le Président Sékou Touré, mais il fut Conseiller de Modibo Keita et tant d’autres présidents africains. Il a ajouté que Samir ne s’intéressait aux théories abstraites mais aux choses concrètes. C’est dans cette optique qu’il a suggéré de faire la théorie mais aussi de la pratiquer. Pour illustrer son propos il a cité Karl Max. Il a noté que les intellectuels doivent être beaucoup plus attentifs sur tout ce qui se passe au sein de leurs sociétés. Il a conclu par une note de souhaits des meilleurs vœux à l’Université Citoyenne Populaire-Panafricaine Samir Amin.
Landing Savané, Ancien Ministre, Président de AJ/PADS a aussi fait un témoignage sur son ami, Feu Samir Amin. Il a exprimé sa gratitude et sa reconnaissance à l’égard de Samir Amin, qui certes est parti mais nous a laissé son œuvre qui a survie et survivra encore de génération en génération.
Général Mansour Seck, Ancien Ambassadeur du Sénégal aux Etats-Unis, Représentant du CIP, a salué l’initiative et a remercié les organisateurs et l’Etat du Sénégal. Dans son allocution, il est revenu sur le processus de la mise en œuvre du Comité international d’initiative Panafricaine(CIIP) de 2015 à son installation officielle lors de la Conférence internationale d’Accra 2018. Il a saisi l’occasion pour
remercier le Chef de l’Etat pour accompagnement logistique qui a permis a la délégation sénégalaise de prendre part à cet important événement. Il a ensuite souligné que nos Chefs d’Etats sont conscients que l’Afrique doit parler d’une seule voie. Mais il est urgent qu’ils passent à l’action. Il a fait la lecture du document d’Appel du Mouvement Fédéral Panafricain. Il a aussi souligné que la stratégie est toujours au singulier mais il faut un ensemble de tactiques pour y arriver au but final. Il a conclu en disant que les Africains doivent se mutualiser pour exploiter le solaire et offrir à sa population de l’énergie à moindre coût.
Pr. Ousmane Seck, Directeur du WARC , a d’abord lancé un appel à la société civile en leur suggérant d’être rigoureux à propos de la gestion du temps, puis a salué cette initiative et remercié les organisateur. Abordant dans le même sens que Mamadou Mignane Diouf, il a confirmé que l’on doit faire connaître aux étudiants le développement local en leur faisant visiter les villages situés en profondeur du Sénégal afin qu’ils comprennent les enjeux du développement local participatif et inclusif. Il a conclu en faisant comprendre qu’au Sénégal la seule chose qu’on entend c’est « Etat bii, Etat bii » et se demande à quand parlerons-nous de nous « gnoune,gnoune ». "Nous-même, nous-même"
Mr. Zackaria, Directeur d’Action Aid, a partage son expérience acquise au Forum social et a exprimé sa volonté de rendre hommage à Mamadou Mignane Diouf, qui travaille sans relâche dans l’encadrement et l’accompagnement des jeunes africains. Il est revenu sur la théorie de l’accumulation en soulignant qu’elle est importante mais il faut la redistribution. Il a noté qu’il faut avoir des lois mais il faut aussi dialoguer et avoir des controverses dans le bon sens. D’où l’importance de soutenir des projets tels que l’Université Citoyenne Populaire –Panafricaine. Il a terminé son allocution par une note de remerciement adressée à Mme Aminata Touré, Présidente du CESE pour sa présence et pour avoir prêté une oreille attentive à nos préoccupations.
Dans la série des allocutions Mr. Omer Kaboré, Directeur d’OXFAM, a exprimé la reconnaissance de son organisation au Forum social Sénégalais en remerciant d’avoir initié un tel projet. Il a d’abord posé une question en droit de savoir comment pouvons-nous développer sans civisme ? Il a aussi partagé le constat sur le quotidien des étudiants sénégalais qui sont obligés de se réveillent à 4h du matin pour réserver une place dans les amphis. Cela est un problème crucial qu’il faut résoudre. Son organisation a apprécié cet espace de dialogue, de formation et de renforcement de capacité et souhaite travailler ensemble avec tous les partenaires pour la réussite du programme de cette Université Citoyenne Samir Ami.
I. 2 Cérémonie de clôture
La cérémonie de clôture a été marquée par :
la remise symbolique des Attestations de participation aux bénéficiaires, et des Diplômes de Reconnaissances aux personnes ressources et aux institutions partenaires.
Le Cours inaugural de Mme Aminata Touré, Présidente du Conseil Economique Social et Environnement, sur le thème : « Civisme et citoyenneté Panafricaniste dans un contexte de changement climatique et crise sécuritaire : Quels rôles pour la jeunesse africaine »
L’interview de la presse
Le cocktail
Les Diplômes de Reconnaissance ont été symboliquement attribués aux personnalités suivantes :
Pr. Bouba Diop, Ancien médiateur de l’Université Cheikh Anta Diop
Mr. Zakaria Sambakhé Directeur d’Action Aid
Mr. Omer Kaboré, Directeur d’OXFAM
Mme Aminata Touré, Présidente du Conseil Economique Social et Environnemental
Les Attestations de Participation ont été symboliquement attribuées aux deux bénéficiaires du programme de renforcement de capacités.
Après cette cérémonie de remise de Diplômes, Mme Aminata Touré, Présidente du CESE, a d’abord salué la modestie extraordinaire du Coordonnateur du Forum Social Sénégal, Mr. Mamadou Mignane Diouf, ensuite cette belle initiative portée par la commission jeune du Forum Social. Elle a confirmé que Samir Amin a mérité que son nom soit gravé dans les lieux publics.
Abordant dans le même sens que ses mentors, Pr. Kassé, M . Landing Savané …, Mme Aminata Touré a vivement salué cette initiative de faire porter à cet espace d’éducation à la citoyenneté le nom d’un illustre fils d’Afrique, un tiers-mondiste, un panafricaniste, un intellectuel multidimensionnel, un éducateur, Samir Amin qui a passé l’essentiel de sa vie au Sénégal. Il a aussi informé que Samir Amin fut un militant des mouvements sociaux et mérite bien que son nom soit gravé dans les lieux publics au Sénégal pour tout le travail qu’il a eu à y accomplir. Car il a été l’initiative de beaucoup d’institutions ou de centre de recherches comme l’IDEP, le CODESRIA, etc. Et ses publications continuent d’inspirer l’intelligentsia africaine confronté à des défis complexes dans un contexte historique chargé de doute, d’interrogations sur la place de l’Afrique dans la globalisation, mais également vis-à-vis des changements climatiques dont nous sommes les premières victimes pour ne pas dire les plus affectées.
Par ailleurs, elle a apprécié la pertinence du thème qui les a réuni dans un contexte marqué par la déconstruction des structurant la vie sociale en fondant la cellule familiale mais également par des communautés de vie. Elle confirme de nombreuses interrogations qui vont à l’encontre de la crise de citoyenneté dont le vecteur reste des cibles multiformes et a secoué le continent dont le phénomène de la migration Dans sa communication, Mme Aminata Touré a mis l’accent sur trois points essentiels :
• Crise sécuritaire
• Changements climatiques et vulnérabilités
• Qu’allons-nous faire pour renforcer la capacité intellectuelle des jeunes ?
Elle nous a fait comprendre que les interrogations pèsent sur nos consciences avec la crise accélérée de la citoyenneté dont le vecteur reste les crises multiformes qui ont secoué notre continent.
Aujourd’hui l’Afrique est dans une phase de renaissance et elle a besoin de formaliser ce genre d’espace populaire dans un contexte de changement climatique et de progression de l’insécurité. Selon le rapport 2015 du Cabinet britannique d’analyse des risques, Michael Croft, sept (7) des dix (10) pays les plus touchés par ce phénomène son en Afrique. Elle a aussi noté que ce siècle est un siècle de l’Afrique par sa jeunesse et ses femmes représentant 81% et ceci par une alliance forte des jeunes et des femmes. Elle a cité le Cas du Somalie. Elle a ainsi recommandé que les sources extérieures et les legs coloniaux doivent être revus. Elle a parlé des actions menées par l’Etat du Sénégal pour améliorer le quotidien des sénégalais, à travers les Bourses Familiales, le Programme d’urgence de Développement économique qui permet de réduire le gap d’infrastructure de base.
La question environnemental étant au cœur de son institution, la Présidente du Conseil Economique Social et Environnemental nous a fait partagé son expérience. Il nous a fait savoir qu’en tant que pays sahélien avec un littoral de 700 km menacé par la montée des eaux, le Sénégal n’échappe pas à cette situation de vulnérabilité des changements climatiques qui touchent également le secteur agricole. Selon l’étude sur l’évolution des tendances climatiques au Sénégal à l’horizon 2035, menée par le Comité national sur les changements climatiques, une température d’une variation moyenne de +1,1 à 1,8 degré est prévue.
Il y a également une diminution des précipitations avec des risques de difficultés d’accès à l’eau, des épisodes extrêmes qui peuvent varier entre -30 et + 30 % ; et une augmentation du niveau de la mer et la température des eaux de 0,04 à 0,5 degré par an. Ce qui est très important à l’échelle mondiale.
Mme Aminata Touré, nous a partagé son avis sur ce chaque intellectuel doit faire pour renforcer la capacité intellectuelles des jeunes. Elle a exhorté aux intellectuels de s’intéresser de l’instar de Samir Amin aux grandes choses mais aussi aux petites choses qui se passent sur leur environnement. Elle a énuméré un certain nombre de tâches que l’Université Citoyenne Populaire Panafricaine Samir Amin (UCPS) doit faire en mobilisant le patrimoine intellectuel et culturel de l’Afrique.
Elle a conclu en disant que la jeunesse constitue un outil de développement à condition qu’elle soit une jeunesse engagée, optimiste et bien formée, capable d’inventer et de marcher main dans la main avec ses aînés. L’Etat et les acteurs de développement peuvent travailler ensemble dans le respect et la dignité.
II. CONCLUSION ET RECOMMANDATIONS
L’espace citoyenne du Forum Social Sénégalais est une plateforme intergénérationnelle qui offre des opportunités de partages d’expériences fructueuses, de savoir être et de savoir faire. Les séminaires, les sessions de renforcement de capacités, les caravanes, les débats intergénérationnels organisés au sein de cette espace…, ont largement contribué au développement personnel de capacités des jeunes du Forum Social et faciliter leur intégration dans la vie professionnelle.
Pour cette raison, l’Université Citoyenne Populaire-Panafricaine Samin Amin est conçue comme une plateforme d’échanges interactive et intergénérationnelle pour une éducation alternative à la citoyenneté participative et panafricaniste, au développement du capital humain durable, et à la solidarité continentale et internationale.
En somme, la cérémonie de lancement de l’Université Citoyenne Populaire Panafricaine Samir Amin a été un succès. Elle a permis aux participants de mieux connaître l’œuvre de son parrain mais de comprendre le rôle de la jeunesse africaine face aux enjeux du Civisme et de la citoyenneté panafricaniste dans un contexte de changement climatique et crise sécuritaire.
La cérémonie de lancement a regroupé plus 150 participantes et participants, dont plus 90% de jeunes filles et garçons, issues des centrales syndicales, des Organisations de jeunesse, des écoles et universités, etc.
Une bonne couverture de presse, avec 24 organes de presse qui ont pris part à l'événement.
Les rapporteurs : Papis THIABOU- DIOR DIOM - BAILO BA