POLITIQUE ÉCONOMIQUE Tony Blair : « L’Afrique peut couper le cordon de l’assistance »

L’ex-Premier ministre britannique travaille aujourd’hui à des plans de relance et plaide pour que le continent pèse davantage dans les relations internationales.
S’ouvrant à Jeune Afrique à la mi-juin, Tony Blair l’admet : les présidents africains avec lesquels il communique quotidiennement et à qui il a envoyé ces dernières semaines des notes – sur les questions de santé publique et de dette, par exemple – sont « anxieux ».
« Ils craignent un effet économique et social dévastateur de la crise du coronavirus », indique l’ancien Premier ministre britannique (1997-2007). Son institut a mis en place depuis douze ans auprès de quatorze chefs d’État, comme Paul Kagame ou Faure Gnassingbé, des cellules d’experts qui les accompagnent dans l’accélération de leurs projets prioritaires, destinés à attirer les investisseurs.


Selon ses proches collaborateurs, l’ancien locataire du 10 Downing Street a, comme de nombreux observateurs, du mal à établir si l’Afrique a déjà atteint son pic de personnes affectées ou si, au contraire, elle doit encore s’attendre à une vague de contaminations, dans un contexte de faibles capacités de dépistage. Mais, s’il y a une chose qu’il remarque, c’est un désir plus fort d’accélérer les réformes de gouvernance.
Jeune Afrique : Le Tony Blair Institute for Global Change fournit des conseils aux présidents africains en matière économique et sur les questions de gouvernance. Sur quelle feuille de route travaillez-vous désormais ?
Tony Blair : Nous avons complètement changé notre fusil d’épaule pour nous concentrer sur le coronavirus. D’abord sur les mesures de base que les gouvernements doivent adopter : comment endiguer la propagation, réaliser suffisamment de tests et s’assurer que les professionnels de santé sont correctement protégés. En parallèle, nous travaillons sur des plans de réouverture des économies.
C’est un dilemme à résoudre : faire ce qui est nécessaire pour lutter contre la maladie tout en minimisant les dommages collatéraux, au niveau économique, au niveau social et sur les systèmes de soins.
Il y avait, dès avant la crise, de plus en plus de barrières économiques dressées à travers le monde. Les pays africains peuvent-ils miser sur une croissance tirée par les exportations ou vont-ils être affectés par cette tendance au repli ?
Certains pays peuvent vouloir rapatrier certaines de leurs chaînes d’approvisionnement. Mais je n’arrive pas à déterminer si cela ira plus loin que les activités de santé. Dans tous les cas, l’appétit des acteurs économiques ne faiblit pas, et ils ont aussi en ligne de mire le développement des marchés d’exportation.


LE COVID-19 A RÉVÉLÉ AUX CHEFS D’ÉTAT L’URGENCE D’INSTAURER UNE RÉFORME INSTITUTIONNELLE ET GOUVERNEMENTALE
De plus, certaines matières premières se trouvent en Afrique dans de telles proportions qu’elles auront besoin de débouchés à l’export. Le grand défi pour le continent est de savoir comment y ajouter de la valeur et que celle-ci reste sur place.Ce que je retiens de mes conversations avec les présidents africains, c’est que le Covid-19 leur révèle l’urgence d’instaurer une réforme institutionnelle et gouvernementale. C’était sous-jacent avant la pandémie. C’est visible maintenant : l’Afrique veut prendre en main son destin en étant beaucoup moins tributaire de l’aide extérieure. Le continent a aussi pris conscience du problème des chaînes logistiques mondiales, alors que beaucoup de pays se bousculaient pour obtenir des équipements sanitaires, mais aussi de la nécessité d’agir de manière unie.Il y a eu des appels à un moratoire sur la dette africaine. D’autres estiment que c’est au FMI de fournir un « filet de sécurité » budgétaire afin que le profil de risque des pays ne soit pas affecté. Où vous situez-vous ?
L’Afrique devrait accéder à toute l’aide dont elle a besoin pour alléger sa dette, dont le poids reste énorme, et non pas simplement bénéficier d’un report, en s’assurant d’un soutien du FMI et de la Banque mondiale. Le G20 a déjà fait un certain nombre de choses au sujet de la dette commerciale, il faut faire plus. Par ailleurs, la Chine est évidemment un grand créancier, et j’aimerais qu’elle joue également son rôle.
Mais, à long terme, l’objectif reste la création de richesses. Avec une bonne gouvernance et un leadership politique approprié, l’Afrique pourrait couper le cordon de l’assistance. La gestion de la dette et celle de l’OMS ont mis en avant des failles dans l’architecture de la gouvernance internationale. Comment pourrait-on réformer les institutions de Bretton Woods tout en tenant compte de l’influence grandissante de l’Asie ?
Les institutions internationales sont constituées de telle sorte que, pour les changer, il faut recueillir un consensus. Or, dans les circonstances actuelles, au risque de les briser en blocs, il est très difficile d’y parvenir.


L’UA DOIT DEVENIR UNE INSTITUTION BEAUCOUP PLUS PUISSANTE. IL EST IMPORTANT QUE LE CONTINENT S’EXPRIME D’UNE SEULE VOIX
Si vous deviez mettre en place le Conseil de sécurité des Nations unies aujourd’hui, le feriez-vous sous la forme qu’on connaît ? Évidemment non. Il en va de même pour la gouvernance des grandes institutions comme l’OMS, qui doivent procéder à une réforme en profondeur, mais qui doivent fonctionner, en attendant, avec leur architecture existante. Pour moi, la seule instance capable actuellement d’impulser des réformes est le G20 parce que les principaux pays de la planète sont assis autour de la table.
Dans ce contexte, l’UA doit devenir une institution beaucoup plus puissante. Car il sera très difficile pour chaque pays africain de s’orienter dans la confrontation entre les États-Unis et la Chine. Beaucoup de pays nous demandent des conseils à ce sujet, l’opposition sino-américaine s’accroissant.
En outre, même si des pays comme le Nigeria et l’Éthiopie sont des acteurs qui comptent, ils resteront toujours des acteurs de taille moyenne à l’échelle mondiale. C’est pourquoi l’Afrique va devoir disposer de ses propres moyens pour figurer au premier rang du concert des nations. Il sera très important qu’elle s’exprime d’une seule voix sur certaines questions clés.
Le gouvernement britannique a été un promoteur du libre-échange sur le continent. Avec le Brexit, n’est-ce pas plus difficile de faire passer ce message ?
D’un côté, il sera évidemment plus difficile pour la Grande-Bretagne de défendre les avantages du libre-échange si elle-même a tourné le dos à la principale zone économique qui est à sa porte. De l’autre, elle peut plaider en faveur de la suppression des barrières commerciales.
Si la Grande-Bretagne veut être un acteur indépendant, elle doit trouver un créneau où elle peut intervenir, et l’Afrique en est un. Nous avons un rôle important à jouer parce que, franchement, notre position ne sera plus la même en Europe. Et, si on n’y prend pas garde, nous n’aurons plus la même relation avec les États-Unis non plus.
Parmi tous les présidents que vous avez conseillés, lequel présente les résultats dont vous êtes le plus fier ?
Je ne peux pas vous répondre car je risque de me faire un ami et plusieurs ennemis… Même si certains États continuent de fonctionner de manière très archaïque, le type de conversation que vous avez avec les présidents aujourd’hui est très différent de celui d’il y a une dizaine d’années. Il ne fait aucun doute que le leadership connaît aujourd’hui un saut qualitatif dans les pays africains.
En premier lieu, les dirigeants cherchent beaucoup moins à trouver des excuses et essaient d’être maîtres du changement. Ensuite, ils valorisent l’efficacité. L’une des raisons pour lesquelles le président Kagame est respecté, c’est qu’il semble avoir tenu ses promesses.

2-Et si le Brexit inspirait l’Afrique ?
24 juin 2016 à 13h20 |
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C’est un séisme pour l’Europe. Les Britanniques se sont prononcés en faveur d’un Brexit lors d’un vote historique jeudi.
Cette victoire de la souveraineté d’un peuple face à une institution supranationale aussi importante que l’Union européenne (UE) pourrait inspirer l’Afrique. Le continent africain pourrait réaliser son « Afrixit » en lançant un débat sur sa souveraineté et précisément sur les questions monétaires et judiciaires. La Cour pénale internationale de La Haye n’a jamais été autant critiquée sur le continent et le procès exemplaire de l’ancien dictateur Hissène Habré démontre que les Africains sont capables de juger leurs anciens dirigeants. Il en est de même pour la question relative au franc CFA. À quand un débat et un référendum en Afrique sur ces questions ?
3-[Tribune] Intégration : le marché ne suffit pas
 
 
Par Kako Nubukpo
Économiste, ancien ministre de la Prospective et de l’Évaluation des politiques publiques du Togo et ancien directeur de la Francophonie économique et numérique au sein de l’OIF.
 
Selon l’économiste Kako Nubukpo, la thèse du grand marché salvateur est une fiction théorique et une impasse pratique. Les dirigeants africains auraient intérêt à rompre avec un libre-échange qui maintient, voire accroît, les écarts de développement.
La création de la Zone de libre-échange continentale (Zlec) s’est imposée depuis quelques mois comme l’horizon de la prospérité africaine. Les dirigeants du continent se jettent à corps perdu dans ce projet avec la foi propre aux néo-convertis, au moment même où l’essoufflement de la construction européenne nous rappelle que la thèse du grand marché salvateur est une fiction théorique et une impasse pratique. Depuis le Plan d’action de Lagos de 1980, l’intégration régionale est vendue comme la panacée. Selon les économistes libéraux, plus la taille du marché s’élargit, plus les chocs exogènes s’amortissent, et plus les consommateurs peuvent s’approvisionner à des prix prédictibles, tout en bénéficiant d’économies d’échelle. Cela ne serait pas totalement faux si une véritable protection des marchés était mise en place et si cela permettait d’augmenter la circulation de marchandises made in Africa.
Spécificités économiques
Mais cette équation ne correspond pas aux réalités économiques locales. Dans le cas de l’Uemoa, l’agenda de transformation du coton en textile lancé par les chefs d’État en 2003 pour passer, en dix ans, d’un taux de 3 % à 25 % s’est heurté à la mauvaise gouvernance des usines textiles et à l’ouverture non graduelle du marché ouest-africain aux friperies occidentales et au textile chinois. Quinze ans plus tard, le taux de transformation est toujours de 3 %.
De plus, l’essentiel des recettes publiques des États provient d’une fiscalité de porte. En matière d’intégration régionale, le carré magique européen – l’instauration d’une zone de libre-échange, précédant une union douanière avec un tarif extérieur commun, prélude à la création d’un marché commun et si possible unique, couronné par une union monétaire – ne saurait constituer en soi les Tables de la loi. Chaque économie a ses spécificités.
 [Tribune] Zone de libre-échange continentale : comment lier commerce et développement réel ?
Plutôt que de s’enferrer dans le mimétisme, les dirigeants africains auraient intérêt à rompre avec un libre-échange qui maintient, voire accroît, les écarts de développement. Plutôt que de batailler pour conditionner toute émergence industrielle à l’établissement d’un grand marché continental, les économies devraient protéger ensemble leurs marchés, notamment agricoles. Leur grande diversité leur donne la possibilité de jouer de leurs complémentarités afin d’atteindre l’autosuffisance et la souveraineté alimentaires, ce qui réduirait d’autant la contrainte extérieure.
 
Elles développeraient ainsi également les industries des engrais et de l’outillage, les industries agroalimentaires (transformation, conservation, stockage et distribution) et de transformation des produits agricoles non alimentaires (comme le textile). En se dotant de filières complètes, elles réduiraient leur dépendance vis-à-vis de l’étranger. Qu’importe si les pays africains ne sont pas à la pointe de la technologie ou les mieux placés sur les marchés mondiaux, si la contrepartie en est l’amélioration des conditions de vie pour le plus grand nombre. Un tel programme devra être accompagné d’investissements publics importants dans les infrastructures de transport et de communication, indispensables non seulement pour intégrer les secteurs industriels et agricoles mais aussi pour densifier les échanges et accroître l’intégration des économies de la région.


POUR L’HEURE, LA ZLEC A UNE FONCTION PLUS INCANTATOIRE QUE RÉELLE, REPOSANT SUR UNE FICTION THÉORIQUE (NÉO) LIBÉRALE QUI N’A FAIT SES PREUVES NULLE PART

4-Objectif janvier 2021 pour la Zone de libre-échange continentale
12 juin 2020 à 11h03 | Par Estelle Maussion
 
Repoussée en raison de la pandémie du Covid-19, la mise en œuvre effective de la zone panafricaine de libre-échange reste plus que jamais d’actualité pour ses promoteurs.
« L’entrée en application de l’accord de libre-échange doit être un moteur de la résilience de l’Afrique. » C’est ce qu’a affirmé, jeudi 10 juin, le secrétaire général de la Zone de libre-échange continentale africaine (Zleca), Wamkele Mene. Intervenant lors d’un webinar organisé par l’Africa CEO Forum en partenariat avec le cabinet d’avocats Asafo & Co, le Sud-Africain, ancien négociateur en chef de son pays pour la Zleca, a dit espérer une mise en œuvre effective au 1er janvier 2021.
Fin avril, en pleine pandémie de coronavirus, le nouveau secrétaire général, élu le 10 février lors du 33e sommet des chefs d’État de l’Union africaine (UA) à Addis-Abeba, avait annoncé le report de cette mise en œuvre prévue le 1er juillet. « Étant donné les mesures de confinement et les fermetures de frontière en vigueur, ainsi que la nécessité pour chaque État de se concentrer sur la lutte contre la pandémie, il n’aurait pas été crédible de maintenir la date initiale », a expliqué Wamkele Mene.
Pour autant, « le coronavirus doit nous conduire à redoubler nos efforts pour mettre en œuvre l’accord », ce dernier, entré en vigueur en mai 2019, étant une des clés de la reprise économique du continent, a-t-il insisté. « La volonté politique est là », a-t-il affirmé, rappelant que l’accord a été signé par 54 pays et ratifié par 28, « d’autres ratifications devant intervenir bientôt ».
À contre-courant du contexte mondial
Parmi les réticents, on compte des acteurs de poids, la RDC et le Nigeria ayant signé mais pas ratifié le texte fondateur de la Zleca. « Nous allons nous remettre au travail dès que possible », a ajouté Wamkele Mene.

5-Tony Blair, l’homme qui murmure à l’oreille des présidents africains
Par Rémy Darras
 
À travers son institut, le Tony Blair Institute for Global Change (TBI), l’ex-Premier ministre britannique a mis en place des cellules d’experts pour accompagner les chefs d’État dans l’accélération de leurs projets prioritaires.
C’est le numéro de téléphone que de nombreux chefs d’État africains s’échangent. Depuis qu’il n’est plus locataire du 10 Downing Street, Tony Blair (1997-2007) est devenu un interlocuteur privilégié des dirigeants du continent, où il se rend une fois par trimestre.
Le président rwandais, Paul Kagame, est l’un des premiers, en 2008, à avoir sollicité l’ex-Premier ministre britannique. Il l’a ensuite recommandé, en 2017, à son homologue togolais, Faure Gnassingbé, impressionné par le « miracle » rwandais. Il y a aussi l’ancien Premier ministre éthiopien Hailemariam Desalegn, que Tony Blair a accompagné à partir de 2012 dans sa promotion des parcs industriels auprès des gouverneurs de provinces chinoises et des acteurs du textile, comme son successeur, Abiy Ahmed, que Tony Blair conseille aujourd’hui de manière très confidentielle sur l’ouverture au privé du secteur des télécoms.
Et la liste est encore longue : le président sénégalais, Macky Sall, ses homologues gambien, Adama Barrow, libérien, George Weah, le vice-président ghanéen… En octobre 2019, c’est dans un forum organisé à Londres par le Financial Times qu’il s’est entretenu avec le président sud-africain, Cyril Ramaphosa, sur la manière dont il pourrait lui être utile.
Des conseils, mais pas d’arrangement des transactions
Tony Blair intervient sur des dossiers d’envergure, comme l’accompagnement du gouvernement guinéen en 2018 sur la mobilisation de financements auprès de la China Eximbank pour la construction par China International Water & Electric Corporation des barrages de Kaléta (446 millions de dollars) et de Souapiti (1,4 milliard de dollars). Mais aussi le financement des 1 600 km d’interconnexion électrique entre le Sénégal, la Guinée et la Guinée-Bissau, la privatisation d’entreprises au Mozambique ou la structuration de la filière anacarde ivoirienne.
S’il distille ses conseils aux présidents, il n’arrange pas pour autant les transactions ni ne lève les financements. Il n’est d’ailleurs pas directement rémunéré. Car c’est plutôt un concept de gouvernance qu’a importé l’ancien chef de gouvernement, inspiré de ce qu’il avait entrepris lors de son mandat : la delivery unit.Des cellules resserrées, composées de diplômés frais émoulus et d’experts internationaux (en général une dizaine de personnes), qu’il a mises en place à travers son organisation, le Tony Blair Institute for Global Change (TBI, 45,2 millions de dollars de CA et 17,2 millions de dollars consacrés au continent en 2018), au sein de présidences, de ministères ou d’agences gouvernementales, comme le Rwanda Development Board, en appui aux administrations.
Une « gestion par résultats »
« Beaucoup de pays ont assisté à la croissance rapide du Rwanda, du Maroc, de Maurice et veulent s’inspirer de leurs modèles de transformation et instaurer une gestion par résultats. La delivery unit y participe », confie l’économiste bissau-guinéen Carlos Lopes, qui fait partie, avec Tony Blair et l’ancien patron du FMI, Dominique Strauss-Kahn, des experts internationaux que consulte le président togolais pour son plan national de développement. « Car, à la différence d’autres cabinets de conseil, nous allions contraintes techniques et impératifs politiques », indique Antoine Huss, directeur du TBI pour l’Afrique de l’Ouest francophone.Après avoir commencé ses missions au Rwanda et en Sierra Leone en 2008, ce sont quatorze administrations africaines (dont dix en Afrique de l’Ouest : le dernier en date étant le Burkina Faso) auxquelles le TBI a prêté assistance. « Il y a quelques années encore, nombre d’États peinaient à trouver des financements pour se faire conseiller dans les grandes opérations », analyse l’avocat français Richard Mugni, du cabinet Baker McKenzie, conseil de CWE en Guinée.
LE VRAI DÉFI N’EST PAS LE MANQUE DE STRATÉGIE DES ÉTATS MAIS LE TEMPS DE RÉALISATION DES PROJETS


6-G5 Sahel à Nouakchott : ce que les chefs d’État sahéliens se sont dit
   
 
 
Réunis en huis clos à Nouakchott, en Mauritanie, les présidents Ould Ghazouani, Déby Itno, Keita, Issoufou et Kaboré ont déploré que les promesses de financement des bailleurs de fonds internationaux n’aient pas été honorées.
Le 24 février, veille du sommet du G5 Sahel, Mohamed Ould Ghazouani a offert un dîner à ses pairs, Idriss Déby Itno, Mahamadou Issoufou, Ibrahim Boubacar Keïta et Roch Marc Christian Kaboré. Les présidents, qui ont discuté à huis clos durant trois heures, ont déploré que les promesses de financement des bailleurs de fonds internationaux n’aient pas été honorées.
Mobilisation des ressources et sécurité
Ils aborderont ce sujet lors d’un sommet sur la « mobilisation des ressources et la sécurité au Sahel », qu’organise le 26 mars à Bruxelles le président du Conseil européen, Charles Michel, proche du chef de l’État burkinabè. Ce dernier a informé ses homologues qu’Angela Merkel le recevrait à dîner la veille, à Berlin, afin d’évoquer ces questions. Par ailleurs, Idriss Déby Itno a plaidé en faveur d’un soutien financier au bataillon tchadien de 700 hommes qui sera déployé dans la zone des trois frontières (Burkina, Mali, Niger). Les cinq dirigeants ont accepté d’y affecter une partie du budget du G5, dont le montant reste à définir.

7-Suspension de la dette africaine : mode d’emploi
| 21 mai
 
Le Mali est l’un des premiers pays au monde dont le Club de Paris a suspendu le service de la dette. Vingt pays africains sont en attente de la même mesure. Décryptage.
La crise économique prochaine due à la mise à l’arrêt de l’économie mondiale durant la pandémie de Covid-19 devrait faire chuter la croissance de l’Afrique subsaharienne, qui devrait passer de de 3,1 % en 2019 à -1,6 % cette année, selon le Fonds monétaire international (FMI).
Le FMI et la Banque mondiale ont de ce fait appelé, en mars, les pays créanciers à suspendre le service de la dette des pays les plus pauvres pour leur permettre de conserver des liquidités et de mieux supporter le choc. Le G20 a confirmé, en avril, cette « Initiative pour la suspension du service de la dette » (ISSD) et le Club de Paris, qui regroupe les 22 principaux pays créanciers – auxquels se sont joints la Chine et l’Arabie saoudite – a accepté de procéder à cette suspension.
À LIRE L’ONU demande une annulation des dettes africaines pour 236 milliards de dollars
•    Qui est concerné ?
Le Mali a été, avec La Dominique, le premier pays au monde dont le Club de Paris a suspendu, le 15 mai, le service de la dette jusqu’au 31 décembre 2020. Trois jours plus tard, la même mesure était prise pour La Grenade, suivie le 19 mai par le Népal.

8-Coronavirus et négociations laborieuses: la zone de libre échange africaine patine
AFP
 
Prévu le 1er juillet, le lancement effectif de la zone de libre-échange continentale africaine (Zlecaf), censé devenir l’espace commercial le plus peuplé du monde, devrait être reporté à janvier 2021, à cause de la pandémie de coronavirus, mais surtout parce que les négociations patinent.
Le problème de la fermeture des frontières masque en effet des obstacles plus profonds à la réalisation d’un « marché commun » africain.
Sur le papier, la Zlecaf réunit 54 des 55 pays africains (manque l’Erythrée qui n’a pas signé l’accord), soit 1,2 milliard d’habitants, et représente un PIB cumulé de 2.500 milliards de dollars, l’équivalent du PIB de la France. Soit le plus grand marché commun du monde en terme d’habitants, mais très loin derrière l’Union européenne en terme de richesse.
Elle a été lancée en grande pompe au sommet de l’Union africaine de Niamey il y a un an, en présence de 32 chefs d’Etat, une centaines de ministres et 4.500 délégués, avec l’objectif ambitieux de faire progresser rapidement les échanges intra-africains, pour doper les économies du continent le moins développé.
Le commerce intra-africain ne représente que 15% des échanges totaux du continent, contre 70% pour l’Union européenne.
La mise en oeuvre effective de la Zlecaf n’a cependant pas beaucoup avancé.
« Tout le monde peut voir que rien ne peut être fait au 1er juillet », parce « les frontières de 42 pays africains sont partiellement ou totalement fermées » à cause de la pandémie de nouveau coronavirus, a expliqué à l’AFP le secrétaire général de la Zlecaf, le Sud-Africain Wamkele Mene.
Les ambassadeurs en poste au siège de l’Union africaine à Addis Abeba ont donc proposé le 1er janvier 2021 comme nouvelle date de mise en oeuvre, une recommandation qui doit être adoptée par les chefs d’Etat.
Encore cette nouvelle date est-elle hypothétique, « cela dépendra de l’évolution de la pandémie », souligne M. Mene, qui travaille à Addis Abeba, les bureaux du secrétariat général de la Zlecaf à Accra n’étant pas encore ouverts à cause de l’épidémie de coronavirus.
Mais au-delà de la pandémie qui bloque les échanges, la réalisation effective de la Zlecaf reste encore nébuleuse.
– « Il faudra longtemps » –
Seulement un peu plus de la moitié des pays signataires ont ratifié l’accord de libre-échange, soit 28 sur 44. Parmi eux, des poids lourds économiques, tels que l’Afrique du Sud, l’Egypte, ou encore des poids moyens comme le Maroc, le Kenya et la Côte d’Ivoire.
Mais d’autres pays sont réticents : le mastodonte Nigeria, pays le plus peuplé d’Afrique avec ses 200 millions d’habitants, n’a toujours pas ratifié l’accord, pas plus que l’Algérie ou l’Angola, puissance pétrolière.
« Le Nigeria est engagé dans l’accord, mais, bien sûr, le Covid-19 a retardé les choses et nous devrons probablement tout revoir », a commenté la ministre nigériane des Finances Zainab Ahmed.
En août 2019, le Nigeria n’a pas hésité à fermer brutalement ses frontières à ses voisins et partenaires économiques, une mesure ultra-protectionniste décidée unilatéralement pour endiguer le commerce de contrebande et stimuler son économie nationale. Une décision violant également sans vergogne l’accord de libre-échange de la Communauté économique des Etats d’Afrique de l’Ouest (Cédéao), qui n’a toujours pas été levée. La coexistence entre la Zlecaf et les huit organisations économiques régionales africaines déjà existantes pose d’ailleurs question.
« Les communautés économiques régionales demeurent, avec leurs obligations pour leurs pays membres ». « Nous bâtissons (la Zlecaf) sur la libéralisation et les progrès déjà accomplis par ces communautés », avance Wamkele Mene, sans plus de précision.
Une intégration dans une véritable union douanière continentale sera discutée à l’avenir, justifie-t-il.
Selon le secrétaire général, l’objectif des négociations de la Zlecaf est la disparition des taxes douanières pour 97% des produits d’ici 15 ans, avec une application graduelle pour les pays les moins développés.
Cette libéralisation entraînerait une augmentation d’environ 16% du commerce intra-africain, soit en valeur 16 milliards de dollars supplémentaires, selon les calculs du Fonds monétaire international (FMI).
Une somme plutôt modeste à l’échelle du continent, dont les échanges avec l’Union européenne, son premier partenaire commercial, sont deux fois plus importants que le commerce intra-africain.
Du reste, la suppression des droits de douane ne suffira pas. Il faudra aussi s’attaquer aux nombreux obstacles non tarifaires, comme la médiocrité des infrastructures de transport, de logistique, de communication, l’harmonisation des systèmes de paiement, notent le FMI comme de nombreux experts.
« Il faudra longtemps pour réaliser l’intégration (africaine), parce que d’énormes investissements d’infrastructure sont nécessaires », estime l’économiste sud-africain Lumkile Mondi, de l’université de Witwatersand, citant l’interconnexion des oléoducs et gazoducs, des aéroports, des chemins de fer, routes et système de télécommunication.
 
9-Coronavirus : et si l’Afrique en sortait renforcée ?
Par Olivier Marbot - avec Fatoumata Diallo et Thalie Mpouho
  Bien que la pandémie soit loin d’être vaincue, on a vu fleurir, sur le continent, nombre d’initiatives originales, et pas seulement sur le plan sanitaire. Dirigeants politiques, chefs d’entreprise ou acteurs de la société civile, tout le monde s’y est mis. De quoi inciter à un certain optimisme.
Depuis l’apparition des premiers cas de Covid-19 sur le continent, rapidement suivie des premières mesures de contrôle aux frontières, puis de tests et parfois de confinement, les connexions internet chauffent aux quatre coins de l’Afrique. Télétravail, enseignement à distance, échange de messages… Comme le reste du monde, le continent s’adapte, parfois de façon spectaculaire, et beaucoup découvrent les vertus – et les défauts – de la visioconférence.
C’est le cas des chefs d’État et de gouvernement qu’on a vus se parler, se concerter, élaborer des stratégies de riposte communes par webcam interposée. Une première pour certains d’entre eux, tout du moins à une échelle aussi large. Le 23 avril, par exemple, ils étaient une douzaine à se réunir, à l’initiative du président nigérien, Mahamadou Issoufou, dans le cadre de la Cedeao, rejoints par Moussa Faki Mahamat, le président de la Commission de l’UA, et par Mohamed Ibn Chambas, le représentant spécial de l’ONU en Afrique de l’Ouest, pour évoquer la propagation du virus. Un tel panel se serait-il réuni aussi rapidement sans visioconférence ? Il est permis d’en douter. Au début de mai, c’était au tour d’Andry Rajoelina de convier, toujours grâce à la vidéo, huit chefs d’État venus chanter les louanges du Covid-Organics, la décoction anticoronavirus à base d’artemisia que les Malgaches ont mise au point. Bel exemple, là encore, de collégialité, voire de panafricanisme, mis en musique cette fois par le président malgache, qui a répété que, face à la crise, l’heure était à la « solidarité africaine » et à l’adoption de « solutions africaines ». « Nous pouvons révolutionner et faire bouger le monde », a-t-il insisté.
Mesures de précaution
Faire bouger le monde ? Une chose au moins est certaine : près de trois mois après l’irruption du virus sur le continent, quatre mois après que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) a déclaré l’urgence sanitaire mondiale, l’Afrique résiste bien mieux que les autres continents. Nul ne songe cependant à crier victoire, avec presque 120 000 malades recensés (dont déjà presque 50 000 guéris). Et si le nombre de morts, qui vient de dépasser les 3 500, paraît modeste, des pays comme l’Égypte, l’Afrique du Sud, le Cameroun, le Ghana, le Nigeria ou la Guinée sont encore loin d’avoir enrayé la propagation de la maladie et continuent à annoncer des centaines de nouveaux cas quotidiennement.
  Un homme passe devant des piles de produits alimentaires, dont de l'huile de cuisine, du riz, du sucre et du savon, prêts à être distribués par le gouvernement aux familles dans le besoin, à Dakar, le 28 avril 2020. © Sylvain Cherkaoui/AP/SIPA

10-Bill Gates : « La crise du Covid-19 coûtera bien plus de 3 000 milliards de dollars »
A | 29 avril 2020 à 18h27 | Par Nicholas Norbrook
 
Face au coronavirus et aux risques épidémiologiques de demain, le milliardaire et philanthrope américain prône le respect du multilatéralisme et appelle à une mobilisation générale des soignants, des chercheurs et des gouvernants.
Dès 2015, Bill Gates, le philanthrope et milliardaire américain, avait tiré la sonnette d’alarme sur les périls d’une pandémie mondiale, en particulier dans les pays pauvres, où sa fondation est engagée depuis de nombreuses années. Dans cette interview, le fondateur de Microsoft analyse les réponses à la crise sanitaire et économique engendrée par le coronavirus.
Jeune Afrique : Compte tenu du nombre d’avertissements – dont les vôtres et ceux des services de renseignements à travers le monde – sur les risques d’une telle pandémie, comment expliquer que nos gouvernements aient été aussi mal préparés à la crise du Covid-19 ?
Bill Gates : Il est difficile pour un gouvernement de savoir s’il est prêt ou non à faire face à de tels événements. Il y a deux étapes à considérer.
Premièrement : avons-nous mis en place les outils et les plans nécessaires avant que la crise se produise ? Là, nous n’avons pas été à la hauteur. J’avais, avec d’autres, déjà alerté en 2015 sur la nécessité d’investir dans des outils de surveillance sanitaire pour que des tests soient vite déployés, pour que des antiviraux et des vaccins soient disponibles le plus vite possible.
Deuxièmement : En ce qui concerne la réactivité des autorités, en décembre et en janvier, elles se sont concentrées sur ce qu’il fallait faire pour minimiser le nombre de cas et pour réduire au minimum les perturbations, économiques en particulier. Or, dans les pays en développement, la sécurité alimentaire elle-même peut être en danger si on ne prête pas assez attention à la manière dont les mesures de confinement sont mises en place.
À LIRE Bill Gates : « Aider l’Afrique est une obligation morale et stratégique »
Les pays africains ont-ils eu raison de répliquer les mesures de distanciation sociale prises en Asie, en Europe et dans les Amériques ?
Le défi pour les pays en développement est immensément plus grand. Outre le problème que pose l’informel et le nombre de personnes devant sortir tous les jours pour gagner leur vie, d’autres questions urgentes émergent. Faut-il par exemple continuer de financer les campagnes de vaccination contre la rougeole ? C’est un simple exemple de ces cas où notre fondation dispose d’une expertise et où nous craignons que certains arbitrages entraînent des conséquences au coût plus élevé que les bénéfices.
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11-Les dix pays d’Afrique les plus riches

 
 Sur base de chiffres publiés ce mois-ci par la Banque africaine de Développement (BAD) l’Agenceecofin.com a classé les dix pays les plus riches d’Afrique, en ne prenant en compte « que la richesse globale créée par les économies » des pays cités. De quoi remettre quelques idées en place.
 
1.  Nigéria (581 milliards de dollars)
2.  Afrique du Sud ( 276 milliards de dollars)
3.  Egypte (264 milliards de dollars)
4.  Algérie ( 170 milliards de dollars)
5.  Soudan (124 milliards de dollars)
6.  Maroc (121 milliards de dollars)
7.  Angola (104 milliards de dollars)
8.  Ethiopie (93 milliards de dollars)
9.  Kenya (77 milliards de dollars)
10. Tanzanie (52 milliards de dollars)


12-L’Afrique de l’Ouest et le Sahel tentent d’éviter une crise laitière venue d’Europe
 
L’Afrique de l’Ouest craint une grave crise si les industriels laitiers européens déversent en Afrique leurs excédents de poudre de lait constitués pendant la crise du Covid-19, alors que l’élevage au Sahel est déjà fragilisé par la persistance des violences jihadistes et le réchauffement climatique.
Comme toutes les ONG qui défendent les éleveurs sahéliens, l’organisation paysanne ouest-africaine APESS se déclare « inquiète » des décisions de Bruxelles de « subventionner » le stockage de poudre de lait des industriels laitiers européens.
Cette décision est destinée à soulager les éleveurs du Vieux continent après la chute des cours du lait provoquée par la fermeture des lieux de consommation comme restaurants et cantines au moment précis où explosait la surproduction printanière laitière.
« Nous craignons que ce lait soit déstocké en Afrique de l’Ouest » à des prix de dumping sous forme de poudres de lait écrémé ré-engraissées, a indiqué Hindatou Amadou, porte-parole de l’APESS et coordinatrice de la campagne ouest-africaine « mon lait est local », lors d’une récente table ronde sur le sujet.
Début mai, une douzaine d’associations paysannes et de solidarité, dont Oxfam ou CCFD Terre solidaire, avaient déjà alerté sur un risque de « crise grave », alors que l’Afrique de l’Ouest voudrait miser notamment sur le secteur de l’élevage pour soutenir l’emploi, lutter contre la sous-alimentation, contenir l’émigration et in fine lutter contre les violences.
En 2015, les poudres de lait écrémé européennes, ré-engraissées avec des matières grasses végétales, étaient diffusées à 54% en Afrique subsaharienne, confirme une publication de la Commission européenne.
La pratique s’est développée en 2017-18, à la faveur de l’envolée des cours du beurre sur les marchés mondiaux. « Avec les matières grasses du lait, un certain nombre d’industriels produisaient du beurre qu’ils vendaient à de très bons prix, et le lait écrémé en poudre qui restait était ensuite ré-engraissé avec de l’huile de palme et vendu dans des pays émergents à des prix plus faibles que leur lait local » explique à l’AFP une source industrielle française qui requiert l’anonymat.
Sous couvert d’aider des pays en développement à nourrir leur population à des prix accessibles, les industriels laitiers européens participent donc à ce vaste commerce qui « déstabilise » fortement « les éleveurs locaux », confirme cette source.
Au premier rang figurent des groupes irlandais (22% des ventes de poudres de lait ré-engraissées réalisées en Afrique en 2015, selon le rapport européen GIRA de 2017), puis néerlandais (15%), belges (10%), polonais (5%), allemands (4%) et français (4%).
– Création d’un code douanier –
Les volumes concernés sont difficiles à quantifier précisément, ces produits n’étant pas identifiés par les douanes.
Sous l’influence des ONG, un code douanier permettant de les tracer vient d’ailleurs de voir le jour depuis le 1er janvier (NC 1901 90 95).
« Globalement, ces importations ont néanmoins encore une influence énorme », relève Gilles Vias, de l’ONG Vétérinaires sans frontières. « Dans les unités de transformation industrielle du lait en Afrique de l’Ouest, on est à 5% de lait local et à 95% de lait importé (sous forme de poudre, NDLR) transformé en produits laitiers », selon lui.
Il demande soit un relèvement des droits de douane, actuellement à 5%, soit une politique « du robinet », qui permettrait d’arrêter les importations au moment où le lait local est disponible, notamment dans les micro-laiteries du Sahel qui dépendent de troupeaux non sédentaires, très fragiles.
Le sujet est d’autant plus important que les pays du Sahel sont de très grands consommateurs de lait, mais aussi producteurs grâce à leurs troupeaux extensifs et transhumants. Le Mali, le Niger et la Mauritanie produisent ainsi 76% du lait local d’Afrique de l’Ouest, selon M. Vias.
Interpellés, certains industriels européens commencent tout juste à réagir en accompagnant la production locale.
Arla Foods (Danemark) a engagé un partenariat avec le ministère de l’Agriculture du Nigeria. La coopérative néerlandaise Friesland Campina y a aussi investi dans le développement de boissons lactées à partir de lait local. Amundi, le fonds d’investissement du français Danone, a augmenté en mai ses investissements dans « la laiterie du berger », qui collecte le lait des éleveurs peuls au nord du Sénégal, pour « renforcer la collecte de lait » et « la distribution et la vente au Sénégal ».

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