Dans l’air du Temps :Ouverture de l’AIBD, Le début de l’Histoire Par Henri LABERY

La deuxième guerre dite mondiale  (1939-1945)  finissait de ravager l’Europe. L’Afrique, à son corps défendant,  fut prise dans l’engrenage par la volonté de ses occupants et elle servait en même temps de l’arrière base des Pays européens en guerre entre eux : ceux appelés Forces alliées - France – Royaume Uni notamment et  ceux  des Forces dites de l’axe,  - l’Allemagne nazie de Hitler et l’Italie fasciste de Mussolini.
Cette guerre en dépit de son horreur allait bénéficier la science et celle-ci  favoriser l’invention de terribles armes de destruction massive et  permettre à l’industrie de l aviation de  prendre son élan.
D’abord l’aviation militaire avec ses bombardiers annonciateurs de morts car comme son nom l’indique,  porteurs de bombes de toutes sortes  puis,  l’aviation civile,  celle-ci  pacifique au service des Peuples et entre les Peuples !


A Dakar, la France Pays colonisateur, va ouvrir deux pistes d’atterrissage : une à Ouakam militaire, à quelque 10 km de la Capitale, que l’on appellera la base de Ouakam où l’armée de l’air française cantonnera ses forces aéroportées, l’autre à Yoff,  pour l’aviation civile, commerciale et que l’on atteindra empruntant des  pistes sinueuses en latérite, à 14 km.
La  France,  comme le reste de l’Europe  éprouvée par cette guerre,  ira vite renaître de ses cendres par  le plan Marshall, du nom du Secrétaire d’Etat Américain (Ministre des Affaires Etrangères) Georges MARSHALL.  
A peine sortie d’une guerre qui la laissa exsangue, la France  va porter sans se soucier  de nouvelles guerres  chez des Peuples pacifiques qu’elle colonisait  en Indochine et en Afrique (l’Algérie, le Cameroun…).  Ces temps ci,  nous avons commémoré au Sénégal, l’anniversaire du  Massacre de Thiaroye …

Avec ses colonies au sud du Sahara à façade maritime, les liaisons étaient assurées par des paquebots notamment les  Djoliba, Jean Mermoz,  Lyautey et autres Ancervile.  Pour ces paquebots,  les lignes étaient Marseille-Dakar, Bordeaux-Dakar !

Les cargos des Compagnies Maurel & Prom, Chargeurs Réunis et autres bananiers  eux, assuraient  celle du transport des marchandises  depuis le Havre, Dunkerque, Bordeaux, vers les   Capitales africaines Dakar, Conakry, Abidjan, Cotonou, Lomé, Douala  notamment,  pour nous limiter aux colonies de l’Afrique Occidentale ‘’ Française ‘’.
Quelques hydravions militaires amerrissaient sur la baie de Hann, alors d’eau  limpide et cristalline, avec sa plage à sable doré qui n’avait rien à envier  Copacabana ou  Ipanema à Rio et sous des parasols,  en chaises longues ou à même le sable, des colons en famille s’adonnaient délicieusement au bronzage tout en sirotant et/ou dégustant un croque monsieur si ce n’est un croque madame ...
Et l’on voyait les ados et gamins de Yarakh allant, nageant  émerveillés hilares vers ces gros oiseaux de mer ainsi appelés les hydravions par les gens du village et enfants qui tournoyaient  joyeux, autour, en dépit du courroux des gardes marins !

L’ère de l’ Aviation Commerciale   

L’aventure aérienne civile-commerciale  elle, va commencer avec l’aéropostale Toulouse-Saint Louis du Sénégal-Natal au Brésil. Le légendaire Pionnier qui commença avec d’autres, cette historique épopée le pilote Jean-Mermoz,  qui séjourna à la non moins historique Résidence Hôtel de Saint Louis,  périra  en mer à sa dernière traversée atlantique.
Avec des DC4, avion commercial, moins de 100 sièges, Air-France va entreprendre, fin des années 40 début 50, des liaisons à plusieurs escales, entre la Métropole et Dakar et avec des DC3 30 sièges, entre Dakar et d’autres capitales des Pays (alors baptisés Territoires par l’Administration Coloniale) voisins.
Progressivement, dans les années 50, vont apparaître et l’on va voir atterrir à Dakar des aéronefs commerciaux type Constellations et Super Constellations, des DC6 et  DC7 et vont s’installer des Compagnies Aériennes Internationales reliant l’Europe à l’Amérique du Sud,  passant systématiquement par Dakar/Yoff dans les deux sens.
Les compagnies européennes et américaines du Nord comme du Sud avec d’abord des avions turbo, vont  sillonner le ciel de Dakar et faire de son aéroport une  plaque tournante incontournable vers les quatre points cardinaux.

Au début, l’aéroport d’Dakar/Yoff n’était qu’un moyen  hangar abritant quelques bureaux, aux côtés de la tour de contrôle.

Mais Dakar ville  cosmopolite,  avec la fin de la deuxième guerre  alors peuplée de seulement quelques 325.000/350.000 âmes pour une population nationale disait-on d’environ 3.500.000 habitants et Capitale de l’Afrique Occidentale Française, va s’épanouir vertigineusement..
Pétri de cadres et d’hommes de talent en politique comme en affaires, le Sénégal va se développer à un rythme soutenu.  La balkanisation de l’Afrique - des bonbons et des sucettes  disaient son futur premier Président le poète L.S.Senghor et le Sénateur  Mamadou DIA -, balkanisation décidée par la loi-cadre de 1956 de Gaston Deferre Ministre Français des Colonies et qui morcela les Territoires de l’AOF, cette loi va sceller le sort de la Fédération dont Dakar était la Capitale. Pour cette raison et pour d’autres, la capitale du Sénégal elle, va quitter Saint Louis au nord (qui était aussi celle de la Mauritanie) pour s’installer à Dakar, son poumon économique.
C’est l’ère de l’Aviation Commerciale qui arrive ainsi  à plain  pieds. Des Caravelles, des Boeings, des Douglas, des Fokkers,  des Airbus,  un supersonique le Concorde, font irruption tous azimuts. Les voyages se démocratisent, le monde devient pressé, trop pressé et l’on ne peut arrêter le progrès.
Dakar/Yoff va perdre toutefois son privilège d’aéroport d’escale vers les Pays de l’Amérique du Sud avec l’apparition de gros porteurs longue distance, à même de relier  directement  les capitales européennes à Rio,  Assuncion,  Buenos Aires,  Santiago de Chili ou Valparaiso.

1960 Les Indépendances

Le 04 Avril 1960 le Général Charles de Gaulle,  alors Président de la République Française, avec l’exemple de la Guinée, ne peut que signer l’Indépendance de la Fédération du MALI.
Cette Fédération  ne survivra pas longtemps avec son douloureux éclatement - Fédération à deux Etats – Sénégal et le Soudan ‘Français’-  après une tentative avorté à 4 Etats !!
Cet embryon de ce que nous espérions  nous  jeunes panafricanistes d’alors  devenir les Premiers Etats d’un futur  Etats Unis d’Afrique  ( bonjour Me. A. WADE, salut Cheikh Anta, Mahj,) n’aura pas lieu. Les forces obscures néo coloniales, ne laisseront fleurir aucune velléité fédéraliste et le  Sénégal  se séparera du Soudan ‘Français’ qui,  lui, gardera l’appellation MALI.
La population du Sénégal, elle, ira en augmentant à vue d’œil. Dakar va maintenir son statut de  melting-pot  et  poursuivre  son  imperturbable brassage des cultures.
Alors que le goudron s’arrêtait à peine à Thiès faisant de Dakar St. Louis un véritable Paris/Dakar sur des pistes sablonneuses, boueuses et chaotiques, ( le chemin de fer Dakar/Niger vivait son âge d’or) un vaste réseaux routier moderne- à parfaire – va bientôt relier Dakar aux capitales régionales et autres contrées plus reculées .
Des écoles, lycées, Universités se construisent, des étudiants arrivent de tous les horizons. Le tout  y est : enseignants, médecins, ingénieurs, économistes, agronomes, avocats, diplomates chevronnés, journalistes de renom, de grands Commis d’ Etat, hommes d’affaires, on en exporte.
Les Sociétés d’Etat exceptées (presque toutes échoueront), les Entreprises privées nationales  et internationales performantes s’installent. L’informel n’est pas en reste  qui apporte  sa dose de  dynamisme et sa belle part à l’économie nationale. Certes, le goorgorlu, (le démuni) , peine  à joindre les deux bouts et  la démographie galopante rend le chômage  endémique. D’où la volonté de voyager à la recherche de l’eldorado. Avec ses réussites (des centaines de milliards de frs cfa selon les statistiques,  proviennent des envois de la Diaspora,  valeur supérieure  à l’aide public internationale) et ses drames et  tragédies hélas! (1)

Toutefois, il fallait, il faut aller de l’avant. C’est là où le transport aérien arrive à point nommé. Le premier. Et constitue aujourd’hui, pour le Sénégal, avec ses corollaires, un secteur économique vital des plus importants !

Nos Etats nouvellement Indépendants d’Afrique feront un point d’honneur de vouloir voir sillonner les cieux de leurs pavillons aériens. Kwamé NKRUMAH  se rappellera du Grand Empire Africain du Ghana pour rebaptiser à l’Indépendance,  le  Gold Coast,  alors colonie anglaise et devenir République du GHANA et dans la foulée créer la GHANA AIRWAYS. Ahmed Sékou TOURE frère et Ami profitera, lui, en 1958,  de l’offre du Général de Gaulle pour faire voter NON à son référendum et accéder à l’Indépendance après de longues et parfois sanglantes années de luttes anti coloniales. Air Guinée sera créée en 1960. Et prendrons sa Représentation à Dakar étendue à Banjul, Noukchott, Las Palmas et Lisbonne (ici après la décolonisation portugaise en Afrique en 1975).
Ensuite,  une floraison de Compagnies Aériennes Africaines naîtront et si l’on excepte l’Ethiopian Airlines du Pays de l’Empereur Haïlé SELASSIE avec  déjà  de longues années d’activité,  toutes disparaitront !! (2)

Le temps d’Air Afrique

Au commencement, un bijou, une mine d’or. Au départ 12 Etats membres 12 Droits de Trafic Souverains. De quoi faire une grande et riche Compagnie Aérienne  de réputation mondiale !
Née des accords de Yaoundé (Cameroun) après les deux  Compagnies Africaines précitées   elle aura pour  premier PDG le très excellent gestionnaire sénégalais notre ami l’Ingénieur Cheikh FALL  ( il va souhaiter voir  intégrée (nous aussi) Air Guinée ( la Guinée) à RK). Dix ans durant, Cheikh FALL va marquer de son empreinte Air Afrique la faisant très bien  décoller et la maintenir dans une parfaite vitesse de croisière, rayonnante de succès et de renommée.
Feu Cheikh FALL, Citoyen ambitieux pour son Pays, pensait, par de sa compétence et son charisme, pouvoir se donner un destin national. L’on disait qu’il pouvait compter sur une bonne frange de l’électorat  et jouirait de solides soutiens chez certaines confréries religieuses celle de Touba notamment.
A l’époque du Parti unique, vouloir piocher dans le jardin de SENGHOR n’était pas chose à imaginer. Plutôt du suicide sur le plan politique était t on tenté de dire !!

Par un accord tacite ou écrit  Abidjan était le Siège de la Compagnie et sa Direction Générale assurée par un Patron Sénégalais désigné par le Gouvernement.

Les rumeurs disaient  que,  informé des desseins de Cheikh FALL,  le Président SENGHOR ira saisir ses pairs le Président Houphouët BOIGNY en tête,  pour se désister de la Direction Générale de la Multinationale pour le Sénégal.  A l’évidence,  cela devrait  être le cas  car  peu de temps après,  Cheikh FALL sera remplacé par un non Sénégalais.  Et commença la descente aux enfers d’ Air Afrique…
Les PDG qui se succéderont  aux Commandes n’étant pas de la partie, n’ont pu ou su malheureusement, maintenir son équilibre financier entre autres déclins.. Et pour ne rien régler, l’on a cru judicieux de faire appel à un dit Sorcier Blanc en la personne d’un certain Yves de Billecart  ancien fonctionnaire français des finances. Sans rentrer dans les détails, ses incantations n’ont pu sauver Air Afrique mais plutôt la précipiter vers l’abîme.
Et quand il la quitta, la Compagnie  était définitivement moribonde. Et disparaitra à jamais malgré les perfusions qu’on tentées ses successeurs Mauricien et Américain. Et des centaines de pères et mères de famille laissés en détresse, au chômage…  
A se demander si l’on a retenu la leçon que seul un Dirigeant National compétent et expérimenté de la trempe de Cheikh FALL ( le Sénégal n’en manque pas) a intérêt à voir prospérer et développer sa Compagnie Nationale à vocation Internationale ?? La question reste sérieusement posée !!

Aéroport de Dakar/Yoff

Héroïque  et vaillant  l’aéroport de Dakar Yoff rebaptisé Aéroport International Léopold Sédar SENGHOR tout comme l’Avenue Roume de Dakar qui mène de la Place de l’Indépendance au Palais Présidentiel, l’aéroport LSS va jouer pleinement son rôle, remplir la plénitude de sa belle Mission.
Nous avons grandis avec lui et était devenu notre deuxième demeure. Carrefour des rencontres, lieu du donner et du recevoir pour reprendre encore le Poète,  l’aéroport de Dakar/Yoff va essayer de tenir  tant bien que mal,  mais avec le développement de la technologie et les années qui se suivent,  ne peut accompagner  en l’état  le rythme effréné du trafic en constante augmentation. 
Nous allons être à l’étroit, les exigences de sécurité et de confort  de plus en plus pressantes, les professionnels du transport aérien que nous sommes,  allons vouloir  en être les sentinelles de la perfection car les responsabilités sont immenses, les risques incalculables.
Il va falloir s’organiser pour la défense des intérêts de nos compagnies et  la sécurité de nos passagers,  essence  de nos préoccupations.

 Nous allons créer une Organisation au départ dans  un cadre quasi informel, avant qu’en 1972, on en officialise l’existence et les activités  au sein du Board of Airlines Représentatives plus communément appelé  B.A.R.  

Le BAR va s’affirmer en un interlocuteur-partenaire  incontournable. Cependant,  ses rapports avec les Autorités de Tutelle  souffraient  parfois d’incompréhensions  et leurs concertations pas toujours sereines !
Parce que, nous l’avons dit, les infrastructures de la plate forme de Dakar/Yoff  et les conditions de travail répondaient insuffisamment  aux nouvelles exigences de la profession.
La période de grandes arrivées de touristes par des gros porteurs se chevauchant avec des vols réguliers, était un véritable casse-tête tant pour les compagnies aériennes que pour les autorités  aéroportuaires et  dommageable pour le confort de nos passagers. Notre vitrine en sortait, très souvent, brisée …
Sur le plan sécuritaire et sous la pression du BAR,  bien des choses iront s’améliorant avec la mise en place par l’Etat de la Haute Autorité de l’Aéroport.  Pour autant,  l’environnement va demeurer  insécurisé ! L’encombrement humain persistant, composé dans sa majorité de malintentionnés,  il fallait continuer à redoubler de vigilance !

AIBD

Pour la vérité historique et profitant d’une très longue et fraternelle amitié,  nos préoccupations professionnelles nous donnaient souvent matière  à  échanges  avec Me. Abdoulaye WADE avant et pendant sa participation en tant que  Ministre d’Etat  sous le Magistère du Président Abdou DIOUF et  sur la nécessité entre autres, de doter Dakar d’un aéroport international au diapason des temps modernes.
Me. A. WADE  partageait amplement nos préoccupations et était soucieux de voir érigé un aéroport international digne de la Capitale. Sans tarder  il va passer à l’action et encore Ministre d’Etat il ira proposer un projet qu’il voyait bien implanté dans la zone de Keur Massar.
Elu Président de la République, la zone de Keur Massar déclarée avec de sérieux problèmes météorologiques, c’est la zone de la Commune de DIASS qui va être retenue. Un nouveau projet sera conçu et le Président Wade  décidé à le faire sortir de terre.
D’aucuns trouveront ce projet irréalisable et le surnommeront  Eléphant  Blanc !!
Il fallait en effet de l’audace et de la foi pour relever le défi,  car le projet était fort ambitieux. Mais l’on ne pouvait concevoir autre chose à notre avis.

FINANCEMENT AIBD

L’investissement pour la réalisation de l’ouvrage est lourd de bien entendu,  et l’on imaginera d’abord d’un mode de financement type BOT qui consisterait  à confier le projet à un fortuné qui l’exploiterait à son  compte  pendant X années pour se rembourser et en tirer profits avant que l’ouvrage ne devienne propriété du Peuple…  L’APIX va en être le Maître d’œuvre.
Madame NIANE, pour ne pas la nommer,  directrice de l’Agence, ira parcourir le monde à la recherche de l’oiseau rare, si l’on en croit les informations que nous  distillaient  la presse.
D’ailleurs, nous nous sommes aussi personnellement impliqués en en motivant de potentiels Investisseurs, un Consortium de  Privés Russes, Américains,  Espagnols.  Délégations techniques envoyées par ces potentiels partenaires,  n’ont toutefois pas été convaincues de la pertinence du projet en dépit de maintes rencontres et séances de travail avec des Responsables de l’ Apix. C’était à croire que ce fût identique chez d’autres Visiteurs dont la presse annonçait également la présence à Dakar chaque jour que bon Dieu faisait.

RDIA

Les Compagnies Aériennes membres du  le BAR ou non, étaient régulièrement tenues informées et associées par les Ministres du Transport Aérien et ce depuis SENGHOR,  de et à tous les projets et décisions ayant trait à la profession. Sans qu’il ne soit prépondérant, l’avis des Compagnies  était souvent pour ne pas dire toujours, pris en compte.
Un jour, le regretté feu Ousmane Masseck N’DIAYE à qui nous saluons la mémoire,  Ami personnel et excellent Ministre des Transports Aériens, nous conviait  à une réunion car l’objet de l’ordre du jour nécessitait la présence de tous, insistait t il dans son invitation.
Ce jour là, l’atmosphère était  pesante,  car l’ordre du jour n’était pas en effet, de nature à  détendre autour de la table.

Le financement du nouvel aéroport que l’Etat veut bâtir à Diass, s’avère fort difficile (ce que nous savions déjà) nous déclarera t il d’emblé.  Et ce sera  à nous tous de trouver solution à ce problème  ajoutera t il ?!

Des tas de choses nous traversèrent alors l’esprit un mélange d’angoisse et d’appréhensions !!   (où allons nous trouver des centaines de milliards cfa murmurions nous intimement ??)
Qu’entendez vous Monsieur le Ministre,  par ‘’nous tous’’ avons-nous balbutié à voix à peine audible ??
Ainsi il va nous développer la théorie d’une nouvelle redevance à appliquer sans délai à tous les passagers dans toutes les émissions de titres de voyages. Nous aurons ainsi engrangés, dira t il,  les fonds nécessaires pour mener à bien le projet du  nouvel aéroport prévu dans la commune de Diass !
Surpris, nous lui fîmes voir le caractère juridiquement illégal selon nous de semblable vision,  car injustifiable et injustifiée de faire débourser un passager pour une prestation à venir et dont il n’en sera  pas bénéficiaire !  Et qu’en tout état de cause expliquerons  nous  cette redevance ne peut être intégrée dans notre système et que  IATA ne saurait certainement  cautionner pareille décision…  
De réunions en réunions sans que les lignes ne bougent,  finirons par suggérer l’ouverture d’un guichet à l’aéroport par les services de l’Etat pour le recouvrement de ladite redevance, sans implication des Compagnies Aériennes.
Il fallait comprendre aussi que notre position  était  encore  dictée,  outre l’illégalité à nos yeux de la RDIA,  par le problème de la cherté de la destination Sénégal. L’on ne pouvait vouloir une chose et son contraire. Sans compter le regard des passagers pour lesquels toute augmentation du coût  de  billets  n’est rien d’autre que de l’appétit des Compagnies Aériennes !! Car cela va sans dire, plus le billet est cher  plus les touristes chercheront d’autres destinations et moins nous vendrons ! Ces arguments ne firent  pas fléchir les Autorités.

Après notre suggestion de l’ouverture d’un guichet spécial à l’aéroport pour le recouvrement de la dite redevance, le Ministre  promit  de nous revenir  après consultation de la hiérarchie.

Cette solution  n’ira  pas être du goût des Autorités et nous le pressentions.  La situation va durer avant que l’OACI ne valide ce que voulait l’Etat. A l’abri de quelles dispositions et de quels textes ?? Nous n’en savions rien ni n’avons demandé à comprendre.
Restait à l’Etat à nous convaincre de l’intégration dans le système du coût de cette redevance. Et nous de convaincre IATA de l’accepter. La sympathie, l’approche amicale et le  contact facile du Ministre Ousmane Masseck N’DIAYE finiront par avoir raison de nous, non sans avoir, au préalable, pris l’engagement d’abroger tous les textes qui vont donner vie à cette redevance et ce, dés après l’inauguration de l’aéroport.
A notre tour  nous  avons agi en sorte que l’IATA  aille  dans le sens souhaité par les Autorités dés lors que notre responsabilité juridique n’était pas et n’est pas engagée. Ce qui fût fait.
Ainsi, cette redevance est venue grossir le coût des billets au départ de Dakar et nous, de  devenir  la cheville ouvrière, les fourmis dans la collecte des fonds, garants des Investisseurs.
Néanmoins, la promesse de mettre fin à l’application de cette redevance dés la fin des travaux de l AIBD,  ne sera pas tenue  car, dans un entretien avec Madame Maïmouna N’DOYE SECK actuel Ministre de Tutelle, elle nous dira que la RDIA restera en vigueur tout le temps qu’il restera un centime à  rembourser  aux bailleurs…

ACHEVEMENT DE L’INFRASTRUCTURE

Le Président Wade ne pourra achever l’ouvrage par lui initié, malgré l’ardeur à la tâche de son fils Karim à qui il confiera de terminer d’ériger ce monumental projet qui était mené de pair avec les travaux de l’autoroute à péage.. Battu aux élections Présidentielles de 2012 par son jeune challenger Macky SALL son ancien Premier Ministre, c’est ce dernier qui ira reprendre le flambeau.
Pragmatique,  sans complexe et sans toucher ou modifier l’architecture initiale du nouvel aéroport comme pourrait  être tenté un autre,  Macky SALL va accompagner le pachyderme blanc sorti du bois ou de la savane et,  d’un pas assuré et puissant,  piétinant  et effaçant sur son passage tous les obstacles, contre vents et marées, va le faire coucher (le pachyderme) Majestueux, dans la forêt défrichée de  la Commune de DIASS. Là où, depuis le 07 décembre 2017, comme un feu d’artifice, il brille de mille feux vu du ciel !
Oui, Madame le Ministre Maïmouna N’DOYE SECK, vous avez aussi votre part de réussite dans l’achèvement de cet ouvrage, nous en sommes témoins. Surtout dans le sprint final où vous avez été sérieusement bousculée par  d’innombrables problèmes notamment celui du changement de Constructeur. Avec doigté et savoir faire, vous avez pu et su suivre les pas du Président de la République et arrondir savamment tous les angles, pour parler simple. Soyez en félicitée.

HANDLING AIBD

Les compagnies aériennes ont connu à l’aéroport LSS, des moments désastreux avec le monopole des services handling par la multinationale Air Afrique.  Surtout les dix dernières années de sa vie, qui ont été un calvaire pour les Compagnies Assistées.
Son personnel sur le tarmac réduit à sa plus simple expression, pour une touchée de 45’ (temps imparti par l’Asecna pour un débarquement/embarquement  au risque de se voir, au-delà,  multiplier les frais de stationnement) certaines compagnies souffraient le martyre d’une immobilisation de 02h00 voire plus. Malheur à celle dont les horaires d’arrivée-départ coïncideraient avec une arrivée ou un départ d’un vol RK. Nous étions (Air Guinée B737 300 et B737 200) dans ce cas là. A tel enseigne que, au détriment de nos passagers, arrivions de Conakry avec un groupe de 08 manutentionnaires à bord, afin d’assurer un service plus ou moins correcte et dans les délais. Car l’avion après son retour à Conakry devrait  reprendre les airs pour d’autres destinations jusqu’à Kinshsa. Et les retards de Dakar bouleversaient tout le reste des plans de vols en plus des  conséquences financières que en découlait!!
Cette situation nous a amené à plaider dés la première alternance, pour une  privatisation en 2 ou 3 opérateurs en handling, afin de susciter une saine concurrence et surtout respecter les contrats de prestation de service signés et de nous éviter la tyrannie  d’un assistant unique.

Deux Sociétés furent agréées la SHS et la AHS lesquelles s’acquittaient  dés lors en professionnels et  normalement de leurs engagements contractuels. L’un sachant qu’en cas de défaillances le contrat serait rompu au bénéfice de l’autre…

Revenir à la formule de monopole à l’AIBD, ceux qui en sont les inspirateurs  l’ont été à mauvais escient ! Dans de telles situations, nous ne voulons même pas imaginer à une grève des Agents manutentionnaires  - ce qui arrivera inévitablement – sur le tarmac !!  Ce serait pire que celle des aiguilleurs  que nous venons de vivre si dramatiquement. (3) Car  le temps de régler les conflits et sans roue de secours,  bonjour les pires dégâts ! Oublions la tendance également  à toujours trouver raisons à surcharger les coûts dans une situation de monopole. On en appelle aux décideurs et suggérons  de tenir compte de nos réalités… (4)

INAUGURATION DE L AIBD

Un aéroport est fait pour les Compagnies Aériennes et, dans le cas de l’AIBD  quasi par les Compagnies Aériennes serions nous tentés de  dire. Les Compagnies et leurs passagers sont sa substance de vie, sa raison d’être, d’exister  et restent leurs  animateurs éternels.
Sans que cela ne soit un regret pour quiconque,  soulignons que  contrairement à l’usage, aucun  professionnel de l’aérien (ignoré le rôle de catalyseurs des fonds que nous avons accepté de jouer) et/ou du tourisme que nous sommes, n’a été invité à s’exprimer ne serait ce que pour saluer leurs nouveaux lieux de travail et rendre un hommage mérité voire  nostalgique à l’Aéroport de Dakar/Yoff LSS. C’est le folklore qui a prévalu !! (5)

Ce fût dommage.  Comme c’est encore plus dommage pour la famille  Blaise Diagne dont l’aéroport porte le nom, et,  présente à l’inauguration, n’a été distinguée d’un  geste, d’une seule  parole. Regrettable !!

N’empêche ! Que la belle histoire de l’Aviation Commerciale du Sénégal continue  et que vive longtemps, très longtemps l’AIBD. La grève des aiguilleurs donne lieu à une naissance compliquée, pour dire le moins. Et nous avons entendu des commentaires justifiés de la part des victimes dans une situation inacceptable. D’aucuns parlant  d’un aéroport mal parti. Nous rappelant ainsi  l’intitulé d’un ouvrage de René Dumont Agronome Français  « L’Afrique Noire est mal partie » et la réplique du Président Mamadou DIA : Mais elle est partie quand même ne vous en déplaise !! Ainsi, AIBD  ira vite grandir et se remettre correctement et  professionnellement  au service du Monde.Ce sont nos vœux les plus ardents.Henri  LABERY,Doyen des Professionnels de l’Aérien et du Tourisme,Ancien Représentant de la Cie. Air Guinée Conakry,Président Fondateur (1958) de la SSVT/Agence LABERY,Co Fondateur du Syndicat des Agences de Voyages (1964),Ancien Représentant de Halcyonair Bissau – Cabo Verde,Co Fondateur (1972) et Président d’Honneur du BAR (Board of Airlines Représentative),Chevalier de l’Ordre National du Mérite du Sénégal,Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser.
Hommage à ceux qui,  désespérés, ont bravés et  bravent  l’enfer du désert, le mur et les barbelés  de Ceuta, le double enfer des esclavagistes de la Lybie, le cimetière de la mer méditerranée et l’humiliation de Lampedusa pour ceux  qui y arrivent… Avec, en toile de fond,  l’opulence de l’Occident arrogant et complice de crimes contre l’Humanité. L’l’Union Européenne  qui finance les milices libyens dans leur sale besogne sur les migrants. (cf Rapport d’Amnesty International ).  Madame BENSOUDA, Procureure Générale du TIP, remplaçante du tristement célèbre  OCAMPOS, qu’attendre pour vous autosaisir de ces crimes ??
L’échec dans le transport aérien n’est pas l’apanage des Compagnies Aériennes d’Afrique.Les Compagnies Occidentales et non des moindres ont disparu des cieux. Quelques unes : L’UAT –TAI – Air   INTER – Air OUTREMER (AOM) Françaises. SABENA Belge. SWISSAIR Suisse. ALITALIA ancienne structure. Les Américaines PANAMERICAN,  TWA. Les Brésiliennes  PANAIR do BRASIL – VARIG, etc etc

Une grève des aiguilleurs est la pire des revendications sociales à éviter et à tout prix, notamment pour l’économie de l’Asecna et  du Sénégal. Notre structure a en charge la FIR Océanique et l’on sait ce que cela représente en termes de  ressources, de redevances. A maintes reprises, l’Aéroport de Sal a voulu  s’attirer la manne à lui. Et le gouvernement du CAP VERT qui ne dort que d’un œil est prêt à bondir dés la  première occasion pour s’emparer du butin !

 Si notre ambition est de faire de l’AIBD un hub (chacun veut s’arroger cette prérogative – Sal, Abidjan notamment)  invitons les Autorités concernées à être vigilants sur le coût et la qualité de service et au DG de prendre son bâton de pèlerin avec l’ASPT* et faire le tour du  monde pour vendre la destination Sénégal et mettre en exergue les avantages de notre nouvel aéroport. Autrement,  ce n’est pas garanti  atteindre  si vite les 3 millions de passagers/touristes  escomptés.
L’aéroport LSS d’Yoff à notre avis, pourrait être maintenu en service  pour les vols continentaux  et nationaux d’autant que le Président Macky SALL a pris la bonne décision de moderniser les aéroports des Capitales Régionales. L’AIBD pour  assurer  les mouvements des vols intercontinentaux. C’est un défi à relever à notre avis. Nos voisins au milieu de l’atlantique à 45’ de jet de Dakar, ont 4 aéroports internationaux en service à plein régime : Sal- Boa Vista – S.Vicente – Praïa.  Il est dit que des milliers de touristes  débarquent quotidiennement sur ces aéroports et que la tendance serait vers la saturation malgré leur forte capacité d’accueil !