COP15 : les pays du sud demandent 100 Md$ par an pour protéger la biodiversité

À moins d’une semaine de la fin des négociations, les participants à la 15e Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15), divergent sur l’épineuse question des financements. Pour protéger leur biodiversité, les pays en développement, notamment africains, demandent une subvention d’au moins 100 milliards de dollars par an. Mais les pays riches préfèrent une réforme des fonds existants.


La 15e Conférence des Nations unies sur la biodiversité (COP15) a débuté la semaine dernière, et est à présent entrée dans une phase critique. Il ne reste plus qu’une semaine pour discuter d’un document final sur l’inversion de la perte mondiale de biodiversité : protéger 30% des terres et des mers, réduire de moitié les pesticides, restaurer 20 ou 30% des terres dégradées, etc.
Des objectifs dont l’atteinte n’est possible que si les financements nécessaires sont réunis. À ce sujet, les pays d’Afrique, le Brésil, l’Inde et l’Indonésie réclament au pays riches, des subventions financières d’au moins 100 milliards de dollars par an, ou 1% du produit intérieur brut (PIB) mondial jusqu’en 2030, soit environ dix fois les montants d’aides actuels, et autant que ceux promis pour la lutte contre le réchauffement climatique. Ces subventions, les pays en développement souhaitent les recevoir via un nouveau fonds mondial pour la biodiversité.
Les pays riches privilégient une réforme des fonds existants
L’idée d’un nouveau fonds pour la biodiversité n’arrange pas les pays riches. Ils préfèrent une réforme des flux financiers existants. « La création d’un nouveau fonds pourrait prendre des années », a mis en garde mardi le ministre canadien de l’Environnement Steven Guilbeault, appuyant son opinion par les sept années passées à installer l’actuel Fonds mondial pour l’environnement (FEM).
« Au final, il y a beaucoup trop peu d’argent sur la table, c’est l’une des principales raisons pour lesquelles la conversation est difficile. Faire avancer les choses implique des engagements beaucoup plus significatifs de la part de l’Union européenne (UE) et des gouvernements européens », explique Anna Ogniewska, conseillère chez Greenpeace.
 Le débat sur le financement d’un nouvel accord mondial pour inverser la perte de la biodiversité durant la décennie 2020-2030, sera tranché par les ministres de l’Environnement des 193 pays représentés à la COP15. Toutefois, « les parties doivent faire preuve de plus de courage, de sagesse et de détermination pour surmonter leurs divergences et parvenir à un accord définitif lors de la conférence des Nations unies sur la biodiversité », déclare le président de la COP15, Huang Runqiu, le ministre chinois de l’Écologie et de l’Environnement.