PROCES USINE DE FARINE DE POISSON, RENDEZ-VOUS EN NOVEMBRE

Le procès opposant le collectif Taxawu Cayar à l’industrie de la farine et de l’huile de poisson est loin de connaître son épilogue. Au deuxième jour de l’audience, le tribunal a mis en délibéré l’affaire pour jugement devant être rendu le 3 novembre.
Le procès opposant le collectif Taxawu Cayar à l’industrie de la farine et de l’huile de poisson est loin de connaître son épilogue. Au deuxième jour de l’audience, le tribunal a mis en délibéré l’affaire pour jugement devant être rendu le 3 novembre prochain. Selon l’accusation, cette usine pollue l’environnement et déverse illégalement des déchets dans un lac. Lors de l’audience, Me Ciré Clédor Ly, qui défend les intérêts du collectif Taxawu Cayar a mis à la disposition du tribunal des preuves accablantes.

Il s’agit, selon la robe noire, de la présence de métaux toxiques dans l’eau potable, ainsi que des documents vidéo montrant un camion de l’usine déversant illégalement ses déchets dans le lac qui est relié à la nappe phréatique. « L’analyse indépendante effectuée par le Laboratoire d’hydrologie et de toxicologie de la Faculté de médecine de l’Université de Dakar, révèle des niveaux de chrome et de sélénium dépassant les limites légales dans l’eau du robinet de Cayar, et la présence de ces mêmes métaux toxiques en quantités élevées dans le lac Mbawane, qui est relié à la nappe phréatique », a-t-il plaidé.
Le collectif Taxawu Cayar, partie civile dans cette affaire, a indiqué que l’usine avait violé le droit de la communauté à un environnement sain en polluant l’air de la ville et sa source d’eau potable.
S’exprimant à cet effet, le Dr Aliou Ba, responsable de la campagne Océans de Greenpeace Afrique, a déclaré : « Voilà comment fonctionne l’industrie mondiale de la farine de poisson. Ils volent notre poisson, ils nous privent de nos emplois, ils rendent le poisson inaccessible aux populations, et ils nuisent à l’environnement. Les profits générés par cette entreprise alimentent de grandes compagnies, et qui en paie le prix ? Ce sont les communautés locales de Cayar et d’Afrique de l’Ouest. Mais plus maintenant ! Les habitants de Cayar sont déterminés à se battre jusqu’à obtenir gain de cause », a-t-il soutenu.
ENCADRÉ
Production de farine et d’huile de poisson : ce que pense Green Peace
L’affaire opposant le collectif Taxawu Cayar à l’industrie de la farine et de l’huile de poisson a été un prétexte pour Greenpeace Afrique de demander que : les gouvernements d’Afrique de l’Ouest éliminent progressivement toute production de farine et d’huile de poisson utilisant du poisson propre à la consommation humaine, en raison de son impact négatif sur l’environnement, la société et l’économie. L’Ong demande aussi que les gouvernements d’Afrique de l’Ouest accordent aux femmes transformatrices de poisson et aux pêcheurs artisans un statut légal, leur ouvrant l’accès aux droits et avantages du travail, tels que la sécurité sociale et des droits de consultation dans la gestion locale de la pêche. Le document ajoute que les entreprises européennes et asiatiques cessent de commercialiser la farine et l’huile de poisson produites à partir de poissons propres à la consommation humaine provenant de la région d’Afrique de l’Ouest. Avant de conclure que tous les États impliqués dans la pêche dans la sous-région ouest africaine établissent un régime de gestion régional efficace - en particulier pour l’exploitation des stocks partagés, tels que les petits poissons pélagiques - comme l’exigent le droit international, les lois nationales pertinentes, les politiques de pêche panafricaines et régionales, et d’autres instruments. Ce régime de gestion devrait être conforme à une approche de précaution et fondée sur les écosystèmes, en veillant à ce que le total des captures autorisées se situe dans des limites biologiques sûres.

Procès du collectif des habitants de Cayar : Ces preuves qui accablent l'usine de farine de poisson Barna
Par: Khady NDOYE - Seneweb.com | 06 octobre, 2022 à 18:10:52  | Lu 335 Fois |  4 Commentaires

 
Procès du collectif des habitants de Cayar : Ces preuves qui accablent l'usine de farine de poisson Barna
Des preuves accablantes révélent la présence de métaux toxiques dans l'eau potable à Kayar. En effet, lors du procès du collectif des habitants de Kayar contre l’usine de farine de poisson Touba Protéine Marine (ex Barna Sénégal), des documents accablants ont été présentés au juge du tribunal de grande instance de Thiès.

Une vidéo montrant un camion de l'usine déversant illégalement ses déchets dans le lac qui est relié à la nappe phréatique a été présenté à l'audience de l’action judiciaire visant la fermeture de l’usine de farine de poisson polluante de Cayar.

D'après le collectif Taxawu Cayar, qui a porté plainte, l'usine a violé le droit de la communauté d'avoir un environnement sain en polluant l'air et la source d'eau potable de la ville.

Une analyse effectuée par le Laboratoire d'hydrologie et de toxicologie de la Faculté de médecine de l'Université de Dakar révéle un niveau de chrome et de sélénium dépassant les limites légales dans l'eau de robinet de Cayar. Une forte présence de ces mêmes métaux toxiques en quantité sont aussi détectées dans le lac Mbawane, qui est relié à la nappe phréatique.

Les analyses du laboratoire indépendant, qui ont suivi l'échantillonnage de l'eau vérifié par un huissier, ont révélé :

Des niveaux élevés de métaux toxiques dans l'eau de robinet, dont plus de trente fois le niveau de sélénium et quatre fois le niveau légal de chrome, selon le code juridique sénégalais NS-05-033, qui s'applique à l'eau potable.

Des niveaux élevés de métaux toxiques dans l'eau du lac, dont près de quatre fois le niveau légal de sélénium et près de trois fois le niveau légal de chrome, selon le code juridique sénégalais NS-05-061, qui s'applique aux masses d'eau telles que les lacs.

De faibles niveaux d'oxygène dans l'eau du lac. Les résultats suggèrent que le lac Mbawane est pollué par des matières organiques biodégradables et que, par conséquent, le lac est mal oxygéné empêchant ainsi toute forme de vie aquatique. Cela concorde avec la documentation de Greenpeace Afrique d’un camion de l'usine déversant ses déchets liquides de poissons dans le lac.
 
"Les preuves sont là. Les propriétaires de l'usine ont enfreint la loi et ont pollué notre eau et nous ont mis en danger, nous et nos enfants. Et ceci dans le seul but de faire du profit au détriment de notre santé, de la sécurité alimentaire et du bien-être des populations. C'est méprisable. Les habitants de Cayar sont impatients de voir cette usine fermer ses portes", a déclaré Allé Sy, porte-parole du collectif Taxawu Cayar.

Selon leur avocat Demba Ciré Bathily : "l'usine a enfreint la loi environnementale de notre pays à plusieurs reprises, et voici des preuves indépendantes montrant le terrible impact de leur comportement insensible et inhumain. Nous ne pouvons que conclure que l'usine n’a pas dit la vérité au tribunal, aux médias et, plus choquant encore, aux habitants de Cayar et du Sénégal."

Dr Aliou Ba, responsable de la campagne Océans de Greenpeace Afrique, de déplorer : "voilà comment fonctionne l'industrie mondiale de la farine de poisson. Ils volent notre poisson, nous privent de nos emplois, rendent le poisson inaccessible aux populations, nuisent à l’environnement. Les profits générés par cette entreprise alimentent de grandes compagnies, et qui en paie le prix ? Ce sont les communautés locales de Cayar et d’Afrique de l'Ouest. Mais plus maintenant ! Les habitants de Cayar sont déterminés à se battre jusqu’à obtenir gain de cause".

Le verdict est attendu le 3 novembre prochain.

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