AFRIQUE : le Réseau africain des déchets marins se réunit en avril à Port Elizabeth

La deuxième conférence internationale du Réseau africain des déchets marins se tiendra du 20 au 24 avril 2020 à Port Elizabeth, en Afrique du Sud. Il s’agit d’une réunion internationale de cinq jours visant à élaborer des stratégies pour lutter contre la pollution de la mer par les plastiques. La conférence est organisée par le Sustainable Seas Trust (SST).

Pour l’Afrique, le coût que représente la pollution par les déchets marins est estimé à plusieurs millions de dollars par an. La quantité exacte de déchets entrant dans la mer en provenance du continent africain reste inconnue, mais portée par le développement économique, la quantité de déchets produite augmente sans cesse, dépassant allégrement les capacités de gestion…

L’objectif de la deuxième conférence internationale du Réseau africain des déchets marins est de mettre en place une plate-forme qui permettra de formuler des recommandations pour de meilleures pratiques, qui pourraient inspirer les plans d’action en cours d’élaboration dans diverses régions d’Afrique. Le discours d’ouverture, les séances plénières, les panels et autres groupes de discussion seront orientés vers la recherche de solutions concrètes.

La conférence internationale 2020 du Réseau africain de gestion des déchets marins sera enrichie par des sessions qui porteront sur les méthodes de recherche, les idées novatrices, le renforcement des capacités, les efforts régionaux, l’exploitation de l’économie circulaire dans les villes africaines.

L’objectif du Réseau africain des déchets marins est de servir les États côtiers et insulaires d’Afrique en développant un consortium actif de personnes et d’organisations travaillant ensemble au sein des pays et au-delà des frontières pour aider les populations africaines à développer et à mettre en œuvre de meilleures stratégies de gestion des déchets.

La première conférence africaine sur les déchets marins a eu lieu en juillet 2017 à Port Elizabeth, en Afrique du Sud. La conférence avait réuni environ 230 délégués de neuf États africains et de dix autres pays du monde.

La deuxième conférence, qui se tiendra du 20 au 24 avril 2020 à Port Elizabeth, est organisée sur le thème « Vers le zéro plastique dans les mers d’Afrique ». L’évènement est ouvert aux gouvernements, aux ONG, aux entreprises, aux étudiants et aux citoyens qui s’intéressent à la lutte contre la pollution des mers.

2-AFRIQUE : le FCCA débloque 4,7 M$ pour l’adaptation au changement climatique

 

 

Pour mieux accompagner les États africains dans le processus de résilience au changement climatique, le Fonds africain pour le changement climatique vient de décaisser un montant de 4,7 millions de dollars pour le financement de projets portés par les Africains. Ils concernent principalement l’agriculture résiliente et la finance climatique.

Le Fonds pour le changement climatique en Afrique (FCCA) a approuvé l’octroi de 4,7 millions de dollars pour la mise en œuvre de sept projets sur le continent. Ces derniers permettront de renforcer la résilience au changement climatique et de soutenir le développement à faible intensité de carbone dans les pays concernés. Il s’agit du Mozambique, du Soudan, du Sénégal, du Bénin, du Lesotho, du Kenya et de l’Ouganda. Des initiatives qui sont soutenues par le département Changement climatique et croissance verte de la Banque africaine de développement (BAD).

Au Soudan, l’ONG Zenab for women in development (ZWD) va ainsi implémenter un projet pour renforcer la résilience climatique. Il s’agit notamment d’équiper les jeunes et les femmes agriculteurs pour la construction d’un écosystème résilient au climat tout en favorisant la sécurité alimentaire et la croissance durable. Un projet similaire sera également soutenu respectivement au Kenya et en Ouganda. Toujours dans ce secteur, l’agriculture syntropique sera testée au Mozambique. La syntropie est un mécanisme qui permet de remettre en état les sols grâce à l’utilisation du processus naturel de la succession des espèces. Ce modèle va permettre de mieux préserver les espaces qui servent de terre cultivable, puisqu’ils seront continuellement renouvelés. En Côte d’Ivoire, un projet visant à soutenir la résilience à l’agriculture sera piloté, pour accompagner les petits producteurs de cacao des districts de Soubre et Sinfra (situés respectivement au sud-ouest et au centre ouest de la Côte d’Ivoire). Ces derniers sont très vulnérables au climat, notamment avec la sècheresse et les inondations.

Le Bénin et le Lesotho auront droit au Local Climate Adaptative Living facility. Un projet qui permettra d’accompagner les gouvernements locaux dans l’exécution de projets résistants au climat, notamment en utilisant des subventions basées sur le critère de la performance des projets. Au Sénégal un projet sera mis en œuvre dans l’optique de supprimer les obstacles liés à l’accès à la finance verte. Dans la même lancée, un Club pour les Contributions à Niveau national sera mis en place pour faciliter l’accès aux financements dans des pays comme le Cameroun, la Namibie, l’Ouganda et Sao Tomé et -Principes.

Le Fonds pour le changement climatique en Afrique est un mécanisme que la Banque africaine de développement (BAD) a mis en place en avril 2014 pour soutenir la résilience au changement climatique sur le continent. Avec ce nouveau financement, le nombre de projets financés par ce fonds s’élève désormais à 15 et sa portée géographique ainsi que son champ d’intervention s’y trouvent également élargis. Les principaux domaines d’intervention du Fonds sont le renforcement des capacités des institutions, l’intégration du changement climatique et de a croissance verte dans les programmes et projets et la préparation des pays africains pour l’accès aux financements verts.

Luchelle Feukeng

 

 

3-ÉGYPTE : Bee’ah décroche le contrat de gestion des déchets dans la NAC

 

Bee'ah, une entreprise émirienne spécialisée dans la gestion des déchets, vient d’être désignée par les autorités égyptiennes pour assurer la gestion des déchets de la nouvelle capitale administrative (NAC) dont la construction est en cours.

Le complexe militaire égyptien avance dans l’aménagement de la nouvelle capitale administrative (NAC) de l’Égypte. À l’issue d’un appel d’offres, les autorités ont choisi Bee’ah pour mettre en œuvre la gestion des déchets de cette ville nouvelle en construction à 45 km du Caire, l’actuel siège des institutions. Basée à Sharjah, aux Émirats arabes unis, l’entreprise Bee’ah est spécialisée dans la gestion de l’environnement avec d’importants actifs dans la gestion des déchets.

Cette activité sera très importante au sein de la NAC qui accueillera jusqu’à 6,5 millions de personnes réparties dans au moins 21 zones résidentielles. « Pour atteindre un taux de traitement des déchets de 80 % dans la ville, nous avons conçu une approche intégrée de la gestion environnementale afin de développer une économie circulaire qui éviterait les décharges », promets d’ores et déjà Bee’ah.

L’entreprise précise qu’elle mettra la population de la NAC au centre de sa stratégie à travers des campagnes de sensibilisations. Elle lancera aussi des programmes de récompense basés sur les comportements qui encouragent le recyclage. L’ambition du complexe militaire est d’obtenir une ville verte (NAC) avec de nombreux espaces verts et des bâtiments alimentés par de l’électricité produite à partir de minicentrales solaires photovoltaïques. La NAC se veut également une ville intelligente. Bee’ah a du se plié à cette exigence technologique.

La société qui emploie 6 000 personnes compte développer une application mobile sur laquelle les habitants pourront accéder aux informations et bénéficier de l’ensemble des services liés à la gestion des déchets. Pour le moment, il est impossible de dire si la NAC disposera d’une usine de recyclage de déchets. Une bonne partie de ces détritus sera incinérée pour produire de l’électricité. Des concessions ont été accordées à des entreprises pour la construction des centrales devant permettra d’atteindre cet objectif. C’est le cas de Fas Energy. L’entreprise saoudienne compte investir jusqu’à 300 millions de dollars pour la construction d’incinérateurs qui prendront en charge les déchets produits dans les nouvelles villes en construction en Haute-Égypte.

Jean Marie Takouleu

4-SÉNÉGAL : Macky Sall ordonne la réhabilitation de la décharge de Mbeubeuss

 

Les ministres sénégalais de l’Hygiène publique et de l’Environnement vont s’accorder autour du projet de requalification de la décharge de Mbeubeuss. Ainsi en a décidé le président Macky Sall, lors du conseil des ministres tenu le 15 janvier 2020 à Dakar. Avec deux objectifs pour le président sénégalais : de calmer les tensions au tour du désastre écologique causé par l’une des plus grandes décharges à ciel ouvert dans le monde, et surtout, plus généralement, affirmer l’ambition de créer 10 000 emplois verts.

Le président sénégalais tient à réaliser l’une des priorités de son deuxième quinquennat, à savoir le projet de réhabilitation de la très controversée décharge de Mbeubeuss, située près de Dakar la capitale.

Lors du conseil des ministres du 15 janvier 2020, Macky Sall a demandé au ministre de l’Hygiène publique et à celui de l’Environnement du Développement durable, de mettre leurs actions en synergie pour réaliser le projet de réhabilitation de la décharge de Mbeubeuss. Ainsi, plutôt que de fermer cette décharge, comme l’exigent les populations riveraines, Mbeubeuss restera donc ouverte, « On va y implanter un centre de tri et un centre de compostage. L’idée est d’arrêter l’avancement de la décharge et que cette décharge réponde aux normes environnementales et internationales », explique El Hadj Mamadou Dieng de l’Unité de coordination pour la gestion des déchets du Sénégal.

Le calendrier des travaux à Mbeubeuss n’a pas encore été précisé. Toute-fois une source à la présidence, confie que le projet sera réalisé sur le modèle d’un partenariat public-privé (PPP). Et selon les études déjà réalisées, le budget nécessaire à la réalisation de ce PPP se situe aux environs de 122 millions d’euros, soit 80 milliards de francs CFA.

Mbeubeuss, une décharge à problèmes

Les directives du président Macky Sall interviennent au lendemain de nouvelles manifestations pour la fermeture de Mbeubeuss. Le 14 décembre 2019, des centaines de populations riveraines de la décharge se sont rassemblées pour exiger sa fermeture. « Dafa Doy, ça suffit ! Nous ne pouvons plus vivre avec cette décharge ! » a déclaré Mamadou Fall, coordinateur du collectif des riverains.

Ouverte en 1968, la décharge de Mbeubeuss ne devait être que provisoire, mais un demi-siècle plus tard, ce « provisoire » dure toujours. Et aujourd’hui, le site reçoit les déchets de quelque trois-millions d’habitants de la capitale sénégalaise. Déchets qui représenteraient 80 % des détritus du pays. Mbeubeuss serait ainsi l’une des plus grandes décharges d’Afrique : chaque jour, quelque 2 000 tonnes d’ordures sont ainsi déversées directement par des centaines de camions sur plus de 114 hectares, l’équivalent de près de 200 terrains de football. Une véritable bombe écologique.

Le projet de réhabilitation de Mbeubeuss s’inscrit dans le cadre du programme « zéro déchet ». Il s’agit d’un changement d’approche, qui repense le système de collecte des déchets afin de permettre d’une part, le recyclage des composants (plastique, verre, papier, etc.) et d’autre part, la destruction industrielle des matières jugées toxiques ou dangereuses, nuisibles à la santé publique et à l’environnement. Un programme à travers lequel, le président sénégalais compte créer 10 000 emplois verts.

Boris Ngounou

5-TOGO : lancement à Aného d’un projet d’assainissement et de gestion des déchets

 

 

Le gouvernement togolais vient de lancer un projet d’assainissement et de gestion de déchets dans la ville côtière d’Aného. Il nécessitera un investissement de 450 millions de francs CFA (soit plus de 686 000 euros).

La gestion des déchets sera certainement améliorée dans la ville d’Aného dans la région Maritime au Togo. C’est en tous cas l’un des objectifs du projet qui vient d’être lancé dans cette ville côtière par David Wonou Olatokoun, le ministre togolais de l’Environnement, du Développement durable et de la Protection de la nature.

Le projet, dont la mise en œuvre prendra trois ans, permettra l’abonnement de 2 300 ménages à un service de collecte de déchets. Le gouvernement estime que 50 % des déchets collectés dans la ville d’Aného seront traités avant d’être enfouis. Sur le plan de l’assainissement, le gouvernement compte construire des toilettes Ecosan. Il s’agit de toilette écologique facile à installer. Les fèces sont ensuite transformées en compost pour l’agriculture. Le projet permettra d’abonner 400 ménages à un service de vidange.

Le gouvernement togolais prévoit de construire des toilettes à chasse manuelle dans sept écoles publiques du canton de Glidji. Le coût des travaux s’élèvera à 450 millions de francs CFA (plus de 686 000 euros) à l’État. Ils s’inscrivent dans le cadre du Projet d’investissement de résilience des zones côtières en Afrique de l’Ouest (WACA-ResiP).

Il s’agit d’une initiative à vocation régionale dont l’objectif est d’améliorer la gestion des herbes communautaires à hautes valeurs écosystémiques, la gestion durable des terres, la réhabilitation de petites infrastructures publiques endommagées par les inondations, le curage des canaux naturels pour l’amélioration des performances des canaux de drainage des eaux et la lutte contre la pollution et de renforcer les activités génératrices de revenus. Au Togo, ce projet nécessitera un investissement de 1,2 milliard de francs CFA (1,8 million d’euros). Le gouvernement finance le WACA-ResiP avec le soutien de la Banque mondiale et du Fonds pour l’environnement mondial (FEM) de l’Organisation des Nations unies (ONU).

Jean Marie Takouleu

6-GHANA : Redavia installe un abri de voiture équipé de panneaux solaires pour SGS

 

 

L’entreprise allemande Redavia a installé récemment un abri de voiture équipé de panneaux solaires pour SGS, une société suisse de certification. Cette solution, destinée à optimiser l’espace du parking, a été installée sur le site de l’entreprise, dans la ville de Tema.

Au Ghana, un abri de voiture vient d’être installé dans le parking de SGS, une entreprise suisse qui offre des services dans les domaines du contrôle, de la vérification, de l’analyse et de la certification, en relation avec la commercialisation et le transport des biens. Il ne s’agit pas d’un abri de voiture ordinaire puisqu’il est équipé de panneaux solaires qui produisent de l’électricité.

L’installation a été réalisée par l’entreprise allemande Redavia, un fournisseur d’off-grid bien connu au Ghana pour ses nombreux projets. Le nouveau système, qui vient d’être installé dans le parking de SGS, à Tema, est baptisé Fast Track Solar 40 Carport (FTS-40CP). Redavia précise que la couverture de l’abri peut être disposée soit en une rangée de 16, ou en deux rangées de huit cases chacune. « Quelle que soit la configuration, le FTS-40CP permet aux clients d’utiliser efficacement le terrain qu’ils possèdent, ne serait-ce qu’en transformant leur parking en un nouvel outil de production d’électricité ».

« Nous sommes heureux que l’abri de voiture de Redavia nous permette d’augmenter notre capacité de production d’énergie solaire, faisant ainsi un pas de plus vers notre objectif environnemental de réduction des émissions de CO2, tout en tirant le meilleur parti de notre terrain », se satisfait Samuel K. Gyan, le directeur général de SGS pour l’Afrique de l’Ouest anglophone.

Ces derniers mois, Redavia a multiplié des projets d’off-grids solaires dans les entreprises au Ghana. Il y a de cela quelques semaines, l’entreprise basée à Munich a installé une mini centrale solaire hors réseau pour une chambre froide de Movelle Company, une importante entreprise de négoce ghanéenne, spécialisée dans l’importation de produits agroalimentaires. L’installation située à Takoradi affiche une capacité de 90 kWc.

Jean Marie Takouleu

 

7-TOGO : le gouvernement veut atteindre la barre des 500 éco-villages

 

La stratégie d’électrification rurale du Togo est basée sur la construction d’écovillages. Ces agglomérations rurales qui mettent en avant le développement durable et luttent contre le changement climatique existent déjà au nombre de deux au Togo. Cinq autres sont en construction, et le gouvernement compte porter ce nombre à 500.

L’engouement suscité par le gouvernement togolais à l’endroit des écovillages est considérable et reconnu sur le plan l’international. C’est fort de ces expériences réussies qu’en décembre 2019, à la COP25 à Madrid (Espagne), ce pays d’Afrique de l’Ouest a intégré le réseau mondial des écovillages (GEN). Une organisation expérimentée, riche de 6 000 écovillages, répartis dans 114 pays à travers le monde.

Depuis 2017, le Togo s’est engagé dans l’installation d’écovillages. Les localités d’Ando-kpomey et de Donomadé, situées sur la partie littorale du pays, sont les premiers villages à avoir bénéficié d’une transformation écologique. En plus des techniques d’agroécologie qui ont contribué à l’augmentation de leurs récoltes, ces deux villages ont bénéficié d’un l’appui du Programme des Nations unies pour le développement (Pnud), qui a permis de mettre en valeur des sources d’eau potable et de construire des mini-centrales solaires.

À ces deux écovillages, le gouvernement et ses partenaires au développement sont en train d’en ajouter cinq autres, lesquels seront prêts dès 2022. Il s’agit des villages : de Zanve dans les Lacs, de Klotchomé dans les Plateaux, de Nassiète à Dapaong, de Srika dans la Kara et de Doufouli dans la Centrale. Des villages écologiques, dont le nombre pourrait s’élever à 500, comme l’espère le gouvernement togolais.

L’électrification rurale

La mise en place des écovillages au Togo est contenue dans un vaste programme d’électrification rurale. Il s’agit de l’initiative Cizo, qui signifie « éclairer » en mina, une langue locale. Initié par le gouvernement togolais, Cizo vise à un accès à l’électricité par la fourniture des kits solaires individuels à coûts abordables à plus de 2 millions de citoyens (soit environ 300 000 foyers), l’horizon 2022.

Outre l’accroissement du taux d’électrification rurale qui devrait atteindre 40 %, le projet prévoit dans sa composante sociale d’électrifier environ 800 centres de santé, d’équiper 1000 adductions d’eau villageoises (AEV), 3000 petites exploitations agricoles en systèmes solaires individuels de pompage d’eau ou d’irrigation, et l’installation de 10 miniréseaux utilisant des compteurs intelligents.

Le coût total du projet s’élève à 308 709 euros, soit 202 500 000 francs CFA. Un financement obtenu grâce à la multiplication de partenariats public-privés avec des géants du secteur tels que l’entreprise Bboxx depuis décembre 2017, le français EDF (qui détient 50 % de Bboxx depuis octobre 2018), ainsi que la société togolaise Soleva et la compagnie japonaise Mitsubishi, respectivement depuis juin et juillet 2019.

Boris Ngounou

 

8-COTE D’IVOIRE : une carte interactive alerte sur le cacao et la déforestation

 

L’ONG environnementale Mighty Earth vient de mettre en ligne une carte interactive qui alerte sur la progression des plantations de cacao en Côte d’Ivoire. Car dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, la filière cacao est responsable de 30 % de déforestation.

L’industrie ivoirienne du cacao sera désormais surveillée de près par les militants écologistes. Ces derniers ainsi que le reste du monde, disposent d’un outil qui permet de visualiser quasiment en temps réel, le grappillage incessant des réserves forestières de la Côte d’Ivoire, par le cacao.

La Carte responsabilité pour le cacao, mise en ligne le 15 janvier 2020, à la maison de la Presse du Plateau à Abidjan, est présentée comme une arme efficace et très précise, d’alerte à la déforestation. Elles sont actualisées tous les quinze jours. Les éléments d’occupation des sols de cette carte indiquent quelles cultures sont pratiquées, et où elles se situent. Ils couvrent actuellement un tiers de la surface dédiée, mais s’étendront à toute la ceinture de cacao aux alentours de mars 2020. Ces indications fournissent des informations utiles, non seulement à propos du cacao, mais aussi concernant d’autres productions présentant un risque forestier comme l’huile de palme ou le caoutchouc.

La collaboration inédite des géants mondiaux de l’industrie du cacao

La Carte responsabilité pour le cacao a été conçue par l’ONG environnementale Mighty Earth, qui s’est associée à l’expertise de MapHubs, une entreprise qui fournit des logiciels et des services aux organisations qui surveillent les ressources naturelles. La carte recense les 5 000 coopératives de cacao opérant en Côte d’Ivoire, en se basant sur les données fournies par le gouvernement, ainsi que par les agences de certification comme Rainforest, Utz ou Fairtrade. Et pour la première fois, certaines grandes sociétés de l’industrie du chocolat comme Nestlé, Hershey, Cémoi ou Puratos ont accepté de fournir des données sur leurs chaînes d’approvisionnement.

La période allant de janvier à mars, correspond à la campagne cacaoyère en Côte d’Ivoire. Mais cette activité qui représente 40 % des exportations est responsable à elle seule de 30 % de la déforestation dans le premier pays producteur de cacao au monde. Les autorités estiment qu’environ 40 pour cent de sa production annuelle de cacao d’environ 2 millions de tonnes provient des zones protégées. Un constat qui en 2013 et en 2016, a poussé le gouvernement a déplacé des dizaines de milliers d’agriculteurs qui avaient occupés des aires protégées au sud pays.

Dans son combat pour mettre fin à la déforestation et dissuader la production excessive de cacao, le président ivoirien, Alassane Ouattara, a demandé à la Banque mondiale de l’aider à éliminer la production illégale de cacao dans les forêts protégées et à réinstaller les agriculteurs.

Selon les militants écologistes, si la déforestation se poursuit sans relâche, la Côte d’Ivoire pourrait perdre tout son couvert forestier d’ici 2034.

Boris Ngounou

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