En Afrique de l'Est, le barrage de la discorde entre l’Égypte et l’Éthiopie

C’est un enjeu majeur avec un vrai risque de conflit en chaîne à la clé. Éthiopiens, Égyptiens et Soudanais, autrement dit les représentants des trois grands pays de la région d'Afrique de l'Est, sont réunis, mercredi 8 janvier et durant trois jours, pour essayer de trouver un compromis. Cela se passe à Addis Abeba, la capitale de l’Éthiopie. Objectif : trouver un accord avant la date limite du 15 janvier.

Le chantier du "barrage de la grande renaissance éthiopienne", en Éthiopie, le 26 décembre 2019. (EDUARDO SOTERAS / AFP)

De quoi s’agit-il ? Il s'agit d’un chantier pharaonique: un gigantesque barrage dans le nord-ouest de l’Éthiopie, à Guba Woreda, sur le Nil Bleu. Il a d’abord été baptisé "Barrage du millenium", puis "Barrage de la grande renaissance éthiopienne". Les travaux ont débuté il y a huit ans, pour un coût total de cinq milliards de dollars.

Les financements sont en bonne partie chinois et le constructeur italien. Des milliers d’ouvriers sont mobilisés jour et nuit sur le chantier. Ce sera le plus grand barrage d’Afrique et le septième au monde par sa taille : 13 turbines, 45 mètres de haut, près de deux kilomètres de long et un réservoir d’eau potentiel de 74 milliards de mètres cubes. Le chantier avance à grands pas. La première production d’électricité est prévue à la fin de l’été prochain, puis ensuite une mise en fonction complète d’ici deux ans.

Autonomie électrique pour l'Éthiopie, menace existentielle pour l'Égypte

Là où ça se complique, c’est que les intérêts de l’Éthiopie et de l’Égypte sont contradictoires dans cette affaire. En amont du Nil, l’Éthiopie (110 millions d’habitants) veut faire de ce barrage un moteur de son développement économique. À terme, le barrage doit fournir 6 000 mégawatts et mettre fin aux coupures d’électricité incessantes dans le pays. Autant dire que ça concerne tout le monde, du chef d’entreprise au simple agriculteur. L’Éthiopie s’est donné pour but de généraliser l’électricité d’ici cinq ans, et aussi, dans le futur, de générer des profits commerciaux en exportant de l’électricité.

À l’inverse, plus au nord, en aval du Nil, au Soudan (40 millions d’habitants), et plus encore en Égypte (100 millions d’habitants), ce barrage géant inquiète. L’économie égyptienne est très dépendante du Nil, qui fournit 97% des besoins en eau du pays. Sans compter que la quasi-totalité de la population égyptienne vit sur les rives du Nil. La crainte est donc assez simple : que le barrage, une fois en marche, ne conduise à une réduction importante du flux de l’eau. Le Caire revendique même des "droits historiques" sur le Nil, en vertu de traités de 1929 et 1959.

Le risque d'une guerre de l'eau

Tout cela peut mal tourner. On est, par excellence, dans le risque d’une guerre de l’eau. Les conflits de ce type menacent dans plusieurs endroits de la planète. Il y a six ans, l’Égypte avait même été soupçonnée de vouloir armer des groupes rebelles éthiopiens pour saboter le barrage.

Alors quelles sont les solutions ? D’abord, trouver un compromis sur le rythme de remplissage du réservoir du barrage, pour éviter des ruptures brutales d’approvisionnement en aval. Ensuite, rechercher des accords qui permettent au Soudan et à l’Égypte de rationaliser leur utilisation de l’eau : de meilleurs systèmes d’irrigation, des cultures moins gourmandes en eau. Ce n’est pas simple. D’autant qu’il y a aussi en jeu beaucoup de postures politiques et de symboles nationalistes.

 

 

 

 

 

Démarrage du projet de renforcement des capacités des municipalités du Burkina Faso dans la gouvernance de l’eau potable, de l’hygiène et de l’assainissement
IRC, en collaboration avec le Centre des Métiers de l’Eau de l’ONEA, démarre au Burkina Faso un projet d’un montant de 2,5 millions d’euros (1,6 milliard de Francs CFA), financé par l’Union européenne. L’objectif visé est d’améliorer le leadership des municipalités en matière de gouvernance des services d’approvisionnement en eau potable, d’hygiène et d’assainissement. Le projet cible 93 communes des régions du Centre, du Centre-Est, du Centre-Ouest et du Centre-Sud. Lire la suite

La subvention attribuée par l’Union européenne représente une contribution significative aux ambitions du gouvernement et des collectivités territoriales burkinabé en matière de gouvernance communale des services d’approvisionnement en eau potable, d’hygiène et d’assainissement (AEPHA). L’ambition de ce nouveau projet est de combler le déficit de capacités et de connaissances pratiques pour la maîtrise d’ouvrage communale tout en éliminant les goulots d’étranglement de la gestion durable des ouvrages et de la pérennisation des services d’AEPHA.

Pour ce faire, l’approche d’IRC est de développer les capacités de décision, d’organisation, de planification, de supervision et de suivi par les municipalités afin d’assurer la réalisation de l’ODD 6.1 (accès universel à l’eau potable) et de l’ODD 6.2 (accès universel à l’assainissement).

« Nous sommes très enthousiaste à la perspective de collaborer avec l’ONEA, le Ministère de l’Eau et de l’Assainissement et les 93 municipalités ciblées pour relever le défi de la gouvernance communale de l’eau potable et de l’assainissement. Nous avons développé une riche expérience et une large palette de solutions testées avec succès au Burkina Faso depuis notre installation en 2012. Ces solutions ont été largement intégrées dans les stratégies sectorielles et nous nous réjouissons de cette opportunité inédite qui nous permet d’agir à grande échelle dans plus d’un quart des communes du pays.

Pour nous, le renforcement des capacités des autorités publiques communales et la mise à disposition d’agents techniques communaux sont non seulement les meilleurs moyens d’assurer la gestion efficace des ouvrages et équipements d’AEPHA, mais aussi des conditions indispensables pour atteindre et pérenniser l’accès universel à l’eau potable et à l’assainissement.

 

En finançant ce projet, l’Union européenne donne un grand coup de pouce à l’opérationnalisation du plan d’actions pour la mise en œuvre de l’assistance à la maîtrise d’ouvrage communale en matière d’AEPHA adopté par le gouvernement burkinabè le 18 avril 2018. C’est une grande fierté pour IRC d’être mandaté pour exécuter cette mission d’assistance technique au profit du gouvernement et des collectivités territoriales. » – Juste Hermann Nansi, Directeur Pays, IRC Burkina Faso.

Se basant sur les expériences menées ces dix dernières années dans le cadre de différents projets et missions d’assistance technique et de recherche-action au Ghana, en Ouganda, en Ethiopie et au Burkina Faso, IRC a développé une approche robuste pour le renforcement des systèmes et des acteurs de la gouvernance de l’eau et de l’assainissement aux niveaux des municipalités et des gouvernements centraux. Les productions intellectuelles d’IRC ont impacté la formulation des cibles 6.1 et 6.2 des Objectifs de Développement Durable (ODD) au niveau international, mais aussi les programmes nationaux pour leur mise en œuvre dans plusieurs pays dont le Burkina Faso.

A travers son Programme d’Appui à la Politique Sectorielle Eau et Assainissement, la délégation de l’Union européenne au Burkina Faso apporte une contribution déterminante à l’atteinte de l’ODD6 autant par le renforcement de la gouvernance que par la réalisation des ouvrages. IRC collabore avec l’Union européenne au Burkina Faso depuis 2014 et leurs contributions conjointes aux progrès du secteur de l’eau et de l’assainissement sont bien reconnues par les autorités publiques et les populations bénéficiaires.

 

 

 

Côte d’Ivoire : Le gouvernement renforce l’alimentation en eau potable des villes de l’intérieur

Le gouvernement ivoirien décide de renforcer l’alimentation en eau potable des villes de Bouaflé, Boundiali, Daloa, Divo, Grand-Lahou, Katiola, Mankono, Odienné, Sassandra, Séguéla, Tanda, Touba, ainsi que des localités environnantes. Ce projet comprend la construction de stations de traitement d’eaux de surface, la construction de stations de reprise, de réservoirs au sol et de réservoirs surélevés, ainsi que la réalisation de conduites de refoulement et l’extension des réseaux de distribution. . Il vise à garantir et à pérenniser l’accès à l’eau potable aux populations de ces 12 villes, a soutenu, mercredi, le porte-parole du gouvernement, le ministre de la Communication et des médias, Sidi Touré.  

 

 Congo-Brazzaville: Pointe-Noire - L'eau des forages privés impropre à la consommation
De nombreux quartiers de la ville océane manquent de l'eau de la Congolaise des eaux. Cependant des ménages qui y habitent sont approvisionnés par des forages privés dont la qualité d'eau suscite quelques interrogations de la part des populations elles-mêmes. Les plaintes de certains ménages qui, de plus en plus, ne cessent de constater que certains forages de la ville ne respectent pas les mesures d'hygiène qui conviennent afin d'offrir une eau de bonne qualité aux usagers, car ces eaux ont des dépôts quelquefois blanchâtres. Lire la suite

Les plaintes de certains ménages qui, de plus en plus, ne cessent de constater que certains forages de la ville ne respectent pas les mesures d’hygiène qui conviennent afin d’offrir une eau de bonne qualité aux usagers, car ces eaux ont des dépôts quelquefois blanchâtres et certainement nuisibles à la santé. « C’est précisément depuis 2009 que nous buvons cette eau des forages. Mais le constat est qu'après l’avoir recueillie dans le récipient, elle laisse voir un dépôt, et nous nous demandons si la certification de la qualité de cette eau est faite. Autrement elle n'est pas bonne pour la consommation. », a déclaré une ménagère vivant au quartier Makayabou, non loin de l’école Kouango Makosso.

De source proche du dossier, des agents du service d’hygiène ne passent pas dans tous ces quartiers qui consomment l’eau des forages pour des prélèvements. Ils ne s’arrêtent qu’au niveau de certains quartiers des arrondissements 5 Mongo-Mpoukou et 6 Ngoyo, alors que ce phénomène des forages privés a pris ces derniers temps une ampleur considérable à Pointe-Noire. Aucun arrondissement de la ville océane n’échappe à cette réalité. Mvou-Mvou, arrondissement 2 ; Tié-Tié, arrondissement 3 ; Loandjili, arrondissement 4 sont tous concernés.

Un spécialiste de cette question de forage interrogé, déclare : « la prolifération non contrôlée des forages d’eau dans la ville est une menace de la nappe d’eau souterraine, par l’intrusion du biseau salé, synonyme de rupture de l’interface eau douce et eau saumâtre. En plus, ces forages sont souvent réalisés dans le mépris total des normes et pratiques universelles en la matière, exposant ainsi la nappe d’eau souterraine à la pollution, et la population à certaines maladies hydriques »

« Ces forages sont devenus une vraie course à l’enrichissement. Là où nous nous approvisionnons, le bidon de 25 litres est vendu à 75 FCFA voire 100FCFA, surtout s’il y a coupure d’électricité. A l’allure où vont les choses, la population  est exposée à un grand danger de santé publique », a déclaré une femme vivant au quartier Mpaka ayant requis l’anonymat.